Le Festif!, l’écoresponsabilité d’après

Louis-Jean Cormier a retrouvé le public du Festif! a l'occasion de la tournée retour du groupe Karkwa. ©Alexia Boyer.
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Louis-Jean Cormier a retrouvé le public du Festif! a l'occasion de la tournée retour du groupe Karkwa. ©Alexia Boyer
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Retombées positives générales

Depuis sa création en 2010, le Festif! de Baie-Saint-Paul ne cesse de bonifier sa politique de développement durable. Le festival revoit actuellement sa démarche de compensation carbone en se tournant vers l’éducation.

Fondé par des citoyens et citoyennes de Baie-Saint-Paul, le Festif! s’est toujours engagé à préserver non seulement le territoire où il est ancré, mais aussi l’environnement en général. Le festival s’est d’ailleurs doté dès 2016 d’une ambitieuse politique de développement durable qui prévoit, notamment, de limiter ses émissions de GES. « À l’époque, le développement durable et l’écoresponsabilité n’étaient pas à la mode en évènementiel », se souvient la cofondatrice et directrice de la production de spectacles et du développement durable du festival, Anne-Marie Dufour.

« En gagnant un prix Vivats en 2015, on s’est rendu compte de toutes les actions qu’on pouvait mettre en place, explique-t-elle. Depuis, on bonifie ce volet. » C’est donc à partir de ce moment-là qu’Anne-Marie Dufour a ajouté le développement durable comme corde à son arc. « Ça s’est fait super naturellement, je me suis mise à m’informer sur plein d’affaires. »

Rassembler chaque année un public plus nombreux dont la majeure partie provient de l’extérieur de la région entraîne cependant une empreinte carbone inévitable.

Estimer les GES pour mieux les réduire

À partir de 2017, Le Festif! a donc adopté une démarche de compensation carbone pour atténuer les GES qui résultaient des déplacements des festivaliers et festivalières, ainsi que de ceux des artistes et des fournisseurs. « On a une démarche pour comprendre notre clientèle, et faire un calcul précis des GES », explique Guillaume Philippe, qui, depuis huit ans, est responsable du développement durable de l’évènement.

Pendant toute la durée du festival, les bénévoles du kiosque de développement durable s’occupent donc de faire remplir des questionnaires à des volontaires parmi les membres du public. On leur demande, par exemple, leur lieu de départ et leur mode de transport.

L’édition 2024 a d’ailleurs été l’occasion de passer au numérique. Les personnes sondées pouvaient répondre aux questions par le biais d’un code QR, plutôt qu’en remplissant des questionnaires papier que le responsable devait ensuite compiler.

À partir de cet échantillon, Guillaume Philippe effectue des calculs qui permettent d’estimer la quantité de GES émise par l’ensemble des personnes présentes, en se basant sur des rapports de corrélation. Le total inclut les émissions des artistes et des fournisseurs, afin de brosser un portrait global de l’émission de GES de l’évènement.

Planter des arbres, une mauvaise idée?

À l’instar de beaucoup d’autres organismes, le festival avait opté à l’origine pour la plantation d’arbres comme mode de compensation de ses émissions. « On l’a fait par mimétisme, mais en sachant que les pratiques dans le domaine évoluent beaucoup », reconnaît Anne-Marie Dufour. Le Festif! a donc fait planter des arbres dans la région de Charlevoix, en particulier dans le secteur du Massif, pour compenser les éditions 2017, 2018, 2019 et 2022 (2020 et 2021 n’ont pas eu lieu).

Présentée il y a quelques années comme la solution idéale, vu la capacité des forêts à séquestrer du carbone, la compensation par plantation d’arbres est toutefois de plus en plus remise en question.

Le Festif! a par conséquent modifié sa stratégie depuis l’an dernier. « On s’est rendu compte que ce n’était pas la meilleure compensation, notamment parce qu’il n’y a pas forcément de suivi », explique Anne-Marie Dufour. Le festival n’est d’ailleurs pas en mesure d’indiquer le nombre d’arbres plantés jusqu’à maintenant.

Située un peu à l'écart de l'effervescence du festival, la scène Loto-Québec accueille des concerts à l'ombre des arbres, comme ici le groupe Ghostly Kisses. ©Alexia Boyer

Cap sur l’éducation

Le Festif! s’est donc rallié au programme Carbone Scol’ERE, mis au point par la Coop FA. Plutôt que de compenser des GES, cette méthode vise à éviter les émissions futures en éduquant les nouvelles générations à un mode de vie plus écoresponsable.

Le programme repose sur cinq séances de deux heures chacune qui portent sur les changements climatiques et les habitudes de vie (consommation, transport, gestion des matières résiduelles, etc.). Pour le déployer, la Coop FA s’associe à des organismes d’éducation en environnement qui donnent des ateliers à des élèves de la 4e à la 6e année du primaire.

Après les activités à l’école, les enfants et leurs familles ont ensuite accès à un portail Web où on leur présente des défis écoresponsables. Cet outil numérique permet également de réaliser des sondages de suivi, jusqu’à un an après les ateliers, pour estimer la quantité de GES que chaque participant et participante a pu éviter grâce à ses nouvelles habitudes.

Pour financer ces ateliers, la Coop FA commercialise des crédits carbone éducatifs (CCÉ). À l’heure actuelle, un CCÉ correspond à une tonne de GES et coûte 26,09 $. Dans le cas du Festif!, 228,3 CCÉ ont été achetés pour l’édition 2023 (les calculs sont en cours pour 2024).

La scène Desjardins, la plus grande du Festif!, accueille les représentations des têtes d'affiche du festival. ©Alexia Boyer

Actions locales, perspective globale

Le choix du programme Carbone Scol’ERE découle, notamment, de l’engagement global du festival envers sa communauté. « On a décidé d’aller en éducation, car le volet social est très important pour nous », précise Anne-Marie Dufour.

Le Festif! a choisi de soutenir le déploiement du programme à l’école Sir-Rodolphe-Forget, située juste en face du parvis de l’église que le festival occupe chaque année. « C’est notre école d’enfance », justifie Anne-Marie Dufour, elle-même native de Baie-Saint-Paul. Le Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE), qui possède une aile dans Charlevoix, se chargera des activités éducatives.

La compensation carbone n’est toutefois pas une fin en soi pour le festival. Sa politique de développement durable 2023-2027 comprend plusieurs mesures qui ont pour effet de réduire davantage les émissions de GES, une étape essentielle avant de penser à compenser. Parmi ces mesures : l’obligation d’offrir au moins un menu végétarien et un menu végétalien dans les restaurants partenaires et l’embauche de techniciens et de techniciennes qui résident dans la région de Charlevoix.

« Le développement durable, c’est vraiment le dossier le plus complexe de notre travail », conclut Anne-Marie Dufour.

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