On attend quoi pour s’adapter?

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© Ben Robinson
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02 août 2018 - Anne-Sophie Gousse-Lessard, Docteure en psychologie sociale et environnementale

Mon 4 ans : « Maman, j’aimerais ça être un TRANSFORMER moi! »
Moi : « Ah oui? Pourquoi? »
Mon 4 ans : « Comme ça, je pourrais aller TRÈS vite et faire du vent. »

#Canicule

C’est vrai qu’il fait chaud. C’est normal, c’est l’été! Du melon d’eau et un fusil à eau devraient aider, un peu. Oui, mais… Il faut savoir que de plus en plus de scientifiques croient que les changements climatiques ont (et auront) un impact important sur les périodes de canicule. C’est qu’avec le réchauffement de l’air arctique, le courant-jet semble s’affaiblir. Or, cette espèce d’autoroute des vents en haute altitude agit comme une barrière entre les masses d’air chaud du sud et d’air froid du nord. Son affaiblissement aurait donc un impact sur les épisodes de chaleur extrême qui risquent de s’accentuer avec le temps. L’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) a d’ailleurs déjà établi un lien entre les changements climatiques et 15 événements extrêmes, dont certaines canicules.

Face aux changements climatiques, deux types de mesures peuvent être appliquées : les mesures d’atténuation et les mesures d’adaptation. Les premières ont pour but de diminuer notre empreinte écologique à la source. Écogestes et énergies renouvelables font partie de cette catégorie. Tout pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et freiner le réchauffement global!

Les secondes visent à s’ajuster de manière à mieux composer avec le climat en rapide évolution. On s’adapte en tentant de réduire les impacts négatifs ou en apprenant à tirer parti des transformations du milieu. Tous les écosystèmes doivent s’adapter. Plantes, animaux, faune marine… Pour nous, ça signifie qu’il faut apprendre à modifier nos comportements pour ne pas trop en pâtir. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, les changements climatiques se font déjà ressentir, même au Québec. Parlez-en aux scientifiques d’Ouranos!

L’adaptation aux changements climatiques est un enjeu de santé publique et de sécurité. Pensons seulement aux victimes des dernières inondations ou aux trop nombreux décès pendant les canicules. En plus des effets délétères sur la santé physique, de sérieux troubles psychosociaux peuvent être causés par les changements climatiques : anxiété, dépression, trouble de stress post-traumatique, suicide, trouble de l’adaptation, perte d’attachement au lieu, deuil, difficultés familiales, perte de cohésion sociale, comportements agressifs, alouette! Cette réalité est encore méconnue. On devra certainement mieux former les intervenant-es sur les processus d’adaptation psychosociale post-désastre dans les années à venir.

S’adapter, c’est aussi être capable de prévenir le pire, AVANT d’en souffrir. Malheureusement, on n’est pas très doués pour ça. Vous vous rappelez la grenouille dans l’eau chaude? L’eau commence pourtant à frémir. Alors pourquoi diable Monsieur X, qui vit en zone inondable, n’a-t-il pas prévu de plan d’urgence pour lui et sa famille en cas de crue soudaine? Et pourquoi Madame Y refuse-t-elle de mettre un chapeau ou de fermer les rideaux pour éviter les coups de chaleur? Quelles sont les barrières psychologiques aux comportements d’adaptation?

Vous l’aurez deviné, la réponse est complexe. Selon les recherches actuelles, plusieurs variables semblent en cause : croyances erronées sur les comportements adaptatifs à adopter, absence de perception du risque, faible perception de contrôle et de compétence, soutien social inadéquat, déni de responsabilité et pensée magique en font partie. Le manque de connaissances de base est aussi un enjeu. Difficile de s’adapter si on ne sait même pas que l’on vit dans une zone inondable ou dans un îlot de chaleur! D’ailleurs, si vous désirez être bien informé-es, je vous recommande de consulter le site Mon climat, ma santé.

Heureusement pour nous, les effets physiques et psychosociaux des changements climatiques sont moindres lorsque des politiques efficaces sont mises en place. Le rôle des psychologues spécialisés en changements climatiques et celui des décideurs est donc de favoriser la résilience et l’empowerment des communautés par l’étude approfondie des processus d’adaptation et l’instauration de programmes de sensibilisation et d’intervention ciblée. Pourquoi ciblée? Parce que nous ne sommes pas toutes et tous égaux face aux bouleversements climatiques : les pauvres, les enfants, les personnes âgées, les femmes, les personnes malades ou atteintes de handicaps et autres minorités sont malheureusement plus vulnérables. La prise en compte de cet enjeu est cruciale pour une meilleure adaptation de nos collectivités.

À défaut d’être un transformer, je vais m’adapter et aller me saucer un peu.

Et vous? Êtes-vous préparé-e?