Les voisines et voisins de la ruelle verte Saint-Denis/Berri ont organisé leur première grande vente-débarras le 6 juillet dernier. ©Perrine Larsimont
Retombées positives générales
C’est la saison des ventes-débarras au Québec! On vous emmène dans le quartier Ahuntsic, à Montréal, à la rencontre d’une gang de voisines et voisins comptant bien faire rimer réemploi avec convivialité!
Des ballons de couleur s’agitent à l’entrée de la ruelle verte, placés sous un écriteau indiquant « Grande vente de garage ». Pas de doute, nous sommes au bon endroit! C’est sur un véritable corridor de verdure que s’ouvre la ruelle Saint-Denis/Berri, enclavée entre les boulevards Gouin et Henri-Bourassa Est, à Ahuntsic.
En son centre, une dizaine de tables bien garnies sont disposées à l’ombre des arbres. Assis sur des chaises de jardin, résidentes et résidents jasent gaiement, mêlant leurs rires aux cris des enfants.
« C’est la première fois qu’on organise ça! » explique, tout sourire, Myriam P. Bertrand. C’est à la demande de leur fille Allison, 7 ans, que Myriam et son conjoint, Félix, ont décidé de lancer l’événement. « Ma fille grandit. Elle a des jouets dont elle se demande quoi faire et comme elle voulait un peu d’argent de poche, l’idée lui est venue de vendre ses choses. »
Pour joindre l’utile à l’agréable, la famille a proposé aux ménages voisins d’embarquer dans le projet afin de faire de cette vente un moment convivial. « Ce que j’aime le plus dans ce genre d’événement, c’est d’être avec le monde. D’aller à la rencontre de l’individu et de passer du temps avec les voisins », confie la trentenaire.
Réglementation municipale
Activité des beaux jours, les « ventes de garage » débutent habituellement dès le mois de mai et se tiennent, pour certaines, jusqu’à la fin octobre. Les dates durant lesquelles elles peuvent se dérouler et la nécessité ou non d’obtenir un permis dépendent de chaque municipalité. Envie d’en organiser une? Renseignez-vous!
Bon pour le climat et le portefeuille
Vendre ou faire don d’articles usagés et en bon état est une manière efficace de prolonger leur durée de vie. Plus un objet est utilisé longtemps, plus cela retarde l’étape de son recyclage, de sa revalorisation ou, en dernier lieu, de son élimination. Et cette étape, en particulier, génère un bon paquet de gaz à effet de serre (voir encadré)!
Mais ce n’est pas tout. Réutiliser un objet permet aussi de réduire la consommation à la source lorsque cela évite l’achat d’un article neuf. Un principe essentiel pour Myriam, qui nous mentionne acheter elle-même majoritairement de seconde main. « C’est juste un gros bon sens de faire revivre ces choses-là : les livres, les vêtements, les jouets », lance-t-elle entourée d’étals qui font la part belle aux articles pour enfants.
En sus, l’économie de seconde main permet aux personnes qui vendent de dégager des profits et de l’espace, tandis que celles qui achètent acquièrent leurs articles au rabais. « Chacun des voisins a décidé de faire ça à petit prix, donc beaucoup de choses sont parties! On voulait vraiment que ça puisse resservir, que ça sorte des maisons et que ça circule, qu’on puisse en faire profiter d’autres personnes. »
Les ventes-débarras, c’est gagnant :
- Réduction des GES
- Gain de l’espace
- Réalisation d’économies
- Rencontres entre voisins
Michèle, une habitante du quartier, s’en réjouit. « J’ai acheté deux casse-têtes et deux petits livres à 50 cents. À ce prix, c’est quasiment donné. » Cette grand-mère de deux petites filles aime profiter des vide-greniers pour les gâter. « C’est le fun de trouver des jouets. Et souvent, ça permet d’en acheter un peu plus parce qu’en matière de livres neufs, par exemple, on ne trouve pas grand-chose en dessous de 20 $ », confie-t-elle, ses trouvailles sous le bras.
C’est la fin de l’après-midi. Quelques tables se replient, mais la ruelle ne désemplit pas. On ouvre des canettes fraîches, ça sent le début de party… et peut-être d’une tradition dans la ruelle Saint-Denis/Berri?
Les voisins et leurs objets à vendre
Réutiliser, c’est plus léger!
Au Québec, en 2021, le secteur des matières résiduelles produisait 5,2 % des émissions totales de GES de la province, soit 4,0 Mt éq. CO2. De ce volume, plus de 80 % sont générés par l’enfouissement des déchets municipaux, qui est la pratique d’élimination privilégiée dans la province.
Donner une seconde ou une troisième vie à un bien permet donc de diminuer cette pression. Et cela semble s’ancrer dans les habitudes des Québécoises et Québécois : en 2021, 61 % de la population avait acheté ou vendu des objets usagés, soit 12 points de plus qu’au cours de l’année 2015 (49 %).
Sources : Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2021 et leur évolution depuis 1990 et Portrait des comportements et attitudes des citoyens québécois à l’égard des 3RV (2021, 2e édition, Recyc-Québec).
