Le bon arbre au bon endroit

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© Jenna Martin (via Flickr)
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Une équipe de chercheurs québécois développe actuellement une trousse d’immunisation afin d’améliorer la résilience des arbres urbains face aux changements climatiques. Une action significative qui risque de modifier la façon de gérer la forêt urbaine en même temps que la santé des citadins.

Une application peut-elle sauver des arbres ? C’est en tout cas ce qu’espère le biologiste Christian Messier, professeur et directeur scientifique à l’Institut des sciences de la forêt tempérée de l’Université du Québec en Outaouais, qui pilote la réalisation d’un outil informatique afin de mieux protéger les forêts urbaines du Québec des changements climatiques.

Destinée aux aménagistes et aux urbanistes, cette « trousse d’immunisation » aidera dès début 2019 à déterminer les essences d’arbres à planter en fonction de la rue, du parc ou du quartier, explique le chercheur, qui est aussi titulaire de la Chaire CRSNG/Hydro-Québec sur le contrôle de la croissance des arbres ainsi que de la nouvelle Chaire de recherche du Canada sur la résilience des forêts face aux changements globaux.

Érable de Norvège, orme de Sibérie ou tilleul d’Amérique ? Selon l’endroit de la plantation, l’outil fera différents calculs de diversité et proposera des espèces adaptées afin de maximiser la résilience de la forêt urbaine, poursuit Christian Messier. « Il est important que les villes se dotent d’une stratégie efficace quant aux espèces d’arbres à planter en fonction de leur tolérance aux changements climatiques », souligne-t-il.

Éloge de la variété

En ville, les arbres contribuent à une multitude de bienfaits indispensables, note le biologiste : filtrer la pollution, diminuer les risques d’inondations, enrayer les îlots de chaleur, climatiser naturellement les bâtiments situés à proximité, prolonger la durée de vie des trottoirs en retenant les gouttes d’eau…

L’indice de canopée

La canopée désigne le sommet des arbres en contact direct avec l’atmosphère. Au Québec, la plupart des municipalités disposent d’un « indice de canopée », soit le rapport entre la superficie occupée par la couronne des arbres et celle de la ville.

À Québec, par exemple, l’indice de canopée est de 32 %, et la Ville souhaite le faire grimper à 35 % d’ici 2025. Moins boisée, Montréal veut faire passer le sien de 20 à 25 % d’ici 2025.

En plus d’exposer les arbres à un risque accru de tempêtes et de vents violents pouvant les décimer, les changements climatiques malmènent les arbres de plusieurs façons, notamment en les rendant plus vulnérables aux insectes ravageurs exotiques « qui voyagent et se déplacent là où on ne les attend pas », explique le biologiste. Il travaille d’ailleurs à documenter le phénomène avec des chercheurs américains.

On connaît par exemple l’agrile du frêne, qui a fait des ravages dans plusieurs régions du Québec. Or, une trentaine d’autres espèces d’insectes pouvant infecter les arbres sont actuellement sous surveillance, précise le chercheur. Parmi elles, le redoutable longicorne asiatique, qui a déjà infecté des milliers d’érables aux États-Unis. Au Québec, « cet insecte pourrait mettre à risque 30 % des arbres en ville et en forêt », affirme-t-il.

D’où l’importance de varier les essences d’arbres, insiste Christian Messier. « Cela permet notamment de maximiser la résilience des arbres face à la menace des changements climatiques [et de disperser] les risques d’attaque. En outre, la diversité des bactéries a aussi un effet bénéfique sur la croissance des arbres », explique-t-il, car les micro-organismes peuvent empêcher l’arrivée de pathogènes endommageant les feuilles.

« Il y a une réelle méconnaissance du fonctionnement des arbres [en ville] », dit Christian Messier. Mais la situation change pour le mieux, soutient-il, car les municipalités québécoises accordent un intérêt croissant à la cohabitation des arbres en harmonie avec les écosystèmes, selon lui.

Les arbres, c’est bon pour la santé !

Le patrimoine arboricole public de Montréal s’élevait à 1,2 million d’arbres en 2013. Sachant que le taux moyen de séquestration de carbone de chaque arbre est de 11,4 kg/an, on estime que la forêt urbaine montréalaise séquestrerait 13 680 tonnes de CO2 par an, soit ce que produisent annuellement 3 517 voitures au Canada.

Selon l’Institut national de santé publique du Québec, la végétation a un puissant effet sur la santé :

  • Elle est associée à une mortalité réduite;
  • Elle réduit les symptômes de dépression et de stress;
  • Elle est propice à l’activité sportive;
  • Elle rafraîchit (libération de vapeur d’eau, ombrage), ce qui diminue les risques de stress liés à la chaleur;
  • Elle joue un rôle dans la purification de l’air (polluants, particules atmosphériques), ce qui diminue les risques de maladies respiratoires;
  • Elle produit de l’oxygène.