Dossier spécial : Des villes climatosympathiques , partie 2

Repenser la densification urbaine à Longueuil

Longueuil
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Longueuil © Pernelle Voyage / Shutterstock
Created with Lunacy 4 min

Élue l’automne dernier sur un programme qui vise « l’exemplarité environnementale » de la Ville de Longueuil, Catherine Fournier, accompagnée de son équipe, a déjà lancé plusieurs chantiers afin de répondre à l’urgence climatique. Rencontre avec la nouvelle mairesse de 30 ans, bien décidée à relever les défis environnementaux d’une grande ville de banlieue.

Les villes de banlieue, qui peinent encore aujourd’hui à contrer l’étalement urbain, doivent adopter de nouvelles approches pour améliorer le cadre de vie de leurs habitants tout en contribuant à l’action climatique. Quelles sont celles que vous privilégiez à Longueuil ?

L’urgence climatique impose aux municipalités d’avoir des approches complémentaires aussi bien sur le plan de la protection des milieux naturels, du verdissement et du développement des transports actifs et collectifs que de la densification de l’habitat. Nous n’avons plus le choix. L’un de nos engagements principaux durant la campagne était la protection de plus de 1500 hectares de milieux naturels.

On le sait, les milieux naturels nous rendent des services écologiques tellement importants, en filtrant notre air, en contribuant à abaisser la température ambiante, en captant les gaz à effet de serre… Préserver les boisés et les milieux humides est le geste numéro un que peuvent poser les villes. Et nous sommes très chanceux, à Longueuil, car même si notre territoire est très étalé, les milieux naturels que nous avons ont une valeur écologique moyenne à élevée.

Le sujet de l’heure, la densification urbaine, semble également incontournable. Comment vous y attaquez-vous à Longueuil ?

Il y a des enjeux importants d’acceptabilité sociale lorsqu’on parle de densification. Elle doit se faire dans le respect des identités locales, de l’identité des quartiers, de l’intégration architecturale. Notre responsabilité, c’est aussi de nous assurer d’avoir les infrastructures pour recevoir cette densification. Dans l’arrondissement de Saint-Hubert, de nombreux triplex ont été construits ces dernières années, ce qui a fait augmenter la population du secteur. Or, cela s’est répercuté sur le débit d’eau potable aux heures de pointe et a créé du mécontentement de la part des habitants.

Catherine Fournier mairesse de Longueuil
La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier
© Rémi Leroux

Les gens pensent souvent que la densification, ce sont de grandes tours de condos. Certains quartiers peuvent s’y prêter, comme le quartier du métro. Mais là encore, si les services et les infrastructures ne suivent pas, ça ne fonctionnera pas. Dans les quartiers déjà bâtis, on peut faire de la densification différemment, de la densification « douce ».

En ce moment, la réglementation des villes n’est pas adaptée et ne favorise pas, par exemple, le logement bi- ou multigénérationnel ou la construction de logements d’habitation accessoires. Pourtant, dans le Vieux-Longueuil, par exemple, il y a des gens qui ont de très grands terrains et qui pourraient construire des logements accessoires, des minimaisons. Ce sont des pistes que nous allons explorer, notamment lors du Sommet pour l’habitation qui se tiendra en août prochain, que je coorganise avec mon collègue et maire de Laval, Stéphane Boyer.

Le nouveau Plan d’urbanisme de Longueuil 2021-2035 a été adopté avant votre arrivée. Il aborde en surface les solutions de densification. Est-ce contraignant ?

On peut faire des ajustements, des changements de zonage, par exemple. Sans refaire l’exercice, qui est un travail de longue haleine, on peut tourner autour, contribuer à l’enrichir pour qu’il soit encore plus fidèle à nos orientations. Accroître l’offre de logements disponibles et favoriser la mixité sociale, densifier le territoire, développer les services et le transport collectif…

Pour moi, l’urgence climatique et la crise de l’habitat ont manifestement des débouchés communs, des pistes de solution partagées, et c’est notre responsabilité de déterminer les plus efficaces et de les mettre en œuvre.

Ce n’est qu’en augmentant et en diversifiant l’offre de transport qu’on fera reculer l’auto solo.Catherine Fournier, mairesse de Longueuil

Sur le territoire de votre municipalité, très étendu, le défi du transport collectif est également central…

Nos villes, les grandes banlieues, ont été construites autour de l’auto solo. On souhaite aujourd’hui que les gens aient le choix entre prendre leur auto, leur vélo, les transports en commun, marcher, mais aussi qu’ils réfléchissent à se départir, par exemple, d’une de leurs deux voitures. Ce n’est qu’en augmentant et en diversifiant l’offre de transport qu’on fera reculer l’auto solo.

En même temps, nous devons composer avec le déficit structurel de financement du transport collectif, surtout après deux ans de pandémie et d’effondrement de la fréquentation. Veut-on simplement remonter la pente prépandémie ou créer de l’offre supplémentaire ? Certains tarifs ont dû être augmentés dans le cadre de la refonte tarifaire de l’ARTM [Autorité régionale de transport métropolitain].

Même si la majeure partie de l’augmentation est assumée par les municipalités, une petite part revient aux usagers. On s’entend que ce n’est pas idéal quand tu veux promouvoir l’utilisation des transports en commun, que ça n’envoie pas forcément le bon signal. Mais la réalité budgétaire est aussi à prendre en compte.

Durant la campagne, vous vous êtes également engagée à dresser un inventaire des gaz à effet de serre (GES) de la Ville de Longueuil…

Longueuil n’a pas d’objectifs de réduction de ses GES. Pour s’en fixer, encore faut-il avoir le portrait précis des émissions que nous générons. C’était un engagement, et la réalisation de l’inventaire est en cours. Nous avons également adhéré au printemps à la campagne internationale « Objectif zéro », qui vise la mise en œuvre d’un plan d’action climatique inclusif et résilient vers la carboneutralité, basé sur les pratiques les plus efficaces désignées par la science.

Nous allons également mettre en place et adopter cette année, grâce à l’appui du Centre québécois du droit de l’environnement, une charte verte qui va définir les droits environnementaux des citoyens, mais aussi la responsabilité de la Ville.

Finalement, en ce qui concerne la participation citoyenne, nous avons créé des comités consultatifs. De nombreuses villes en ont depuis longtemps, mais ce n’était pas le cas de Longueuil. Nous avons en particulier créé le Comité consultatif en environnement, pour lequel nous avons reçu de nombreuses candidatures de citoyennes et citoyens qui ont le goût d’aider la Ville dans ses prises de décision. Cela témoigne de l’intérêt de la population pour les questions environnementales.

 

Cet article provient d’un cahier spécial «Des villes climatosympathiques», publié par le quotidien Le Devoir, en partenariat avec Unpointcinq.

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