© Rémi Leroux
Retombées positives générales
Qu’ont en commun un album de musique qui traite d’enjeux climatiques, des bâtiments montréalais plus légers en carbone et un coup de main financier aux entreprises agricoles durables ? Ce sont les bonnes nouvelles climatiques du 23 février.
Une symphonie climatique
Le groupe Solastalgie, composé entre autres du bassiste des Cowboys fringants, Jérôme Dupras, vient de faire paraître son premier album homonyme. Son thème central ? L’écoanxiété.
La « solastalgie » est une autre façon d’aborder l’écoanxiété, cette crainte associée aux impacts des changements climatiques. « C’est la douleur de voir basculer notre monde dans l’ère de l’effondrement climatique », détaille le groupe dans un communiqué, aussi formé des musiciens Jérôme Dupuis-Cloutier et Guillaume Saint-Laurent.
Aussi papa, professeur et militant, le membre des Cowboys fringants Jérôme Dupras a « vécu ce projet comme une thérapie », a-t-il rapporté au Journal de Montréal. La musique l’a aidé à se libérer de ses angoisses liées au climat. En résulte un opus instrumental qui marie jazz, pop et néoclassique.
Le trio Solastalgie s’ajoute à la liste des artistes qui accordent une place au climat dans leur œuvre ou leurs pratiques professionnelles (Emile Bilodeau, Laurence Lafond-Beaulne, Qualité Motel, etc.), une tendance de plus en plus visible au Québec.
Créer pour souffler, un peu.
Montréal veut sortir le gaz de ses bâtiments
Plusieurs groupes environnementaux québécois se sont félicités des recommandations émises par la Ville de Montréal le 16 février dernier en lien avec les émissions de gaz à effet de serre (GES) de ses bâtiments. Par l’entremise de la Feuille de route vers des bâtiments montréalais zéro émission dès 2040, la ville recommande de ne plus construire de bâtiments raccordés au réseau gazier ou encore de ne plus installer d’appareils fixes intérieurs, comme les cuisinières à gaz.
Maintenant que Montréal s’est prononcée, des groupes comme Greenpeace Canada, la Fondation David Suzuki et Nature Québec pressent Québec d’agir « en légiférant sans tarder pour sortir le gaz des bâtiments à l’échelle du territoire québécois ».
Une récente étude de la revue Environmental Science & Technology a justement démontré que les cuisinières à gaz émettaient plus de GES qu’on le pensait. C’est sans doute un sujet à suivre…
L’agriculture durable récompensée
Pour la deuxième année consécutive, le gouvernement du Québec offre son programme de financement aux producteurs et productrices agricoles dont les pratiques tendent vers l’agriculture durable. Nom de code? L’« Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales ». Une enveloppe de 29 millions de dollars y est consacrée et les entreprises pourront s’inscrire au programme du 6 au 31 mars.
En février 2022, lorsque la première cohorte de l’initiative avait été annoncée, près de 2 000 entreprises agricoles avaient levé la main en seulement 24 heures. Copropriétaire de la Ferme Janot, Samuel Ostiguy avait bénéficié d’un financement : « C’est l’incitatif financier souvent manquant pour justifier de mettre en place un projet agroenvironnemental ».
Pour voir leur candidature acceptée, les entreprises doivent s’engager à intégrer au moins une des pratiques suivantes : la diversification des cultures, la protection des sols hors saison, la réduction de l’usage des herbicides, l’utilisation de semences non traitées aux insecticides ou l’aménagement favorable à la biodiversité.
Prochaine étape : intégrer au moins deux de ces pratiques pour accélérer la transition ?
