À fond de train pour le climat

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Admirer le paysage, le passe-temps des voyageurs (© Guillaume Roy)
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Voyager en train permet de travailler efficacement tout en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre. Nous avons tenté l’expérience entre Montréal et Jonquière. Bienvenue à bord !

Assis confortablement devant mon ordinateur dans le train me menant de Montréal à Chambord, une municipalité située à une soixantaine de kilomètres de Jonquière, je vois défiler les épinettes noires, les pins gris et les bouleaux à un rythme lent, au gré des collines qui longent la vallée de la rivière Batiscan. En ce début mars, je peux même entrevoir les rapides tumultueux qui ont résisté aux embâcles de glace.

Je me sens comme dans une autre dimension, vivant au rythme d’une autre époque où tout était plus lent. Une époque à laquelle la vie défilait lentement, car le train n’atteignait pas plus de 48 km/h en cheminant dans le secteur forestier menant à Chambord.

« Ce train n’arrive jamais à l’heure », peste Luc Noiseux, directeur de service chez VIA Rail. « Comme il n’y a qu’un rail et que les trains de marchandises sont prioritaires, on doit les laisser passer », explique-t-il aux voyageurs. Résultat : au lieu de conduire pendant près de cinq heures pour faire le parcours, il faut compter près de neuf heures pour rejoindre Chambord depuis la métropole. Mais c’est un bon prétexte pour relaxer, pour admirer le paysage… ou encore pour travailler dans un bureau mobile avec une vue à couper le souffle!

Plus propre, plus efficace

Prendre le train pour effectuer ses déplacements professionnels est un excellent moyen de limiter l’impact sur le climat. Rayon productivité, c’est aussi diablement plus efficace que la voiture ou l’autobus ! Plus confortable aussi, d’autant plus qu’en cette semaine de relâche, j’ai frappé le jackpot : le train touristique habituellement affecté à l’Ouest canadien est attaché à mon wagon. Les passagers ont ainsi accès à un dôme cylindrique surélevé et complètement vitré d’où l’on peut admirer les paysages célestes.

Après avoir parcouru les zones industrielles de Montréal, les champs de Lanaudière et les forêts mauriciennes, le train s’engage sur un chemin parallèle sitôt passé Shawinigan. Loin des routes et de la civilisation, il traverse alors des villages comme Hervey-Jonction ou Rivière-à-Pierre avant de s’enfoncer dans la forêt mixte, qui se transforme graduellement en forêt boréale.

Miquick, Linton, Bima, Iroquois Club, Stadacona, Summit Club : les noms des arrêts le long du chemin de fer évoquent la période où les clubs de pêche et de chasse privés dominaient dans ce coin du pays. Aujourd’hui, les clubs privés ont été remplacés par des pourvoiries ou des centres de villégiature qui accueillent des personnes qui, comme Diane Simard, prennent le train pour rejoindre leur chalet en forêt. « Je passe près de 250 jours par année en forêt, parce que c’est le rythme de vie que je préfère », dit cette fonctionnaire à la retraite, qui préfère de loin aller « faire » son bois de poêle, poser des collets aux lièvres ou encore chasser la perdrix plutôt que de fréquenter les centres commerciaux.

Le rythme de ce train forestier permet de faire des rencontres lors de chaque déplacement : tout le monde se parle, particulièrement les vendredis, lorsque les villégiateurs en profitent pour boire un coup en montant « dans le bois ». Parfois, un guitariste ou un accordéoniste vient même réchauffer l’ambiance. En raison de son caractère « relaxe et convivial », le parcours est d’ailleurs fort convoité par le personnel de VIA Rail, explique Luc Noiseux, longtemps confiné à l’axe Montréal-Toronto.

Autre bonne raison de prendre le train : le prix. Par exemple, le trajet Montréal-Chambord aller-retour coûte à peine 110 dollars plus taxes (lorsque l’on réserve à l’avance), soit l’équivalent du coût de l’essence pour faire le voyage en voiture. Stress, GES et fatigue en moins !

Outre les déplacements professionnels, le train permet aussi de s’offrir de sympathiques escapades en pleine forêt. Plusieurs entreprises de tourisme et pourvoiries accessibles en train offrent des forfaits d’hébergement, de pêche, de chasse, de cueillette de champignons et de plein air. C’est notamment le cas des pourvoiries La Seigneurie du Triton et Le Goéland, qui bordent toutes deux le lac Édouard, en Haute-Mauricie.

Enfin, plusieurs liaisons ferroviaires comme le trajet Montréal-Jonquière permettent de découvrir le Québec, dont celles liant Montréal à Senneterre, ou Sept-Îles à Schefferville. Dépaysement garanti !

Quelques exemples de réduction des GES

Un voyage en train produit de 1,6 à 6 fois moins de gaz à effet de serre (GES) par siège qu’un voyage en voiture, selon les calculs de VIA Rail. C’est aussi le mode de déplacement qui offre le plus de temps de productivité à consacrer au travail. Voici quelques estimations :

Montréal-Québec

  • En train : émission de 11,13 kg de GES par siège
  • En auto : 15,63 kg de GES par siège
  • En avion : 71 kg de GES

Temps de productivité :

  • En train : 3 h 17 min
  • En auto : 0 min
  • En avion : 51 min

Montréal-Toronto

  • En train : émission de 14,79 kg de GES par siège
  • En auto : 33,88 kg de GES par siège
  • En avion : 83 kg de GES

Temps de productivité :

  • En train : 4 h 26 min
  • En auto : 0 min
  • En avion : 1 h 03 min