La Forêt Montmorency répond par la bouche de ses canons

Forêt Montmorency Glisse boreale
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Face à la saison hivernale qui s’installe de plus en plus tardivement, l’équipe de la Forêt Montmorency a décidé de prendre l’orignal par le panache. Plutôt que d’obliger les fondeurs à attendre, les bras croisés, l’arrivée tant attendue de la neige, la Forêt Montmorency a mis sur pied une technique d’enneigement inusitée qui lui permet d’ouvrir, tout juste avant l’Halloween, la première piste de ski de fond du nord-est de l’Amérique du Nord : la Glisse boréale, longue de 2 km.

Ce nouveau procédé, c'est notre manière de nous adapter aux changements climatiques.Hugues Sansregret, directeur des opérations à la Forêt Montmorency de l’Université Laval

S’adapter au recul de l’hiver

Plus grande forêt d’enseignement et de recherche au monde, d’une superficie de 412 km2, l’endroit doit désormais composer avec une saison froide qui se laisse désirer. Il y a une quinzaine d’années à peine, la Forêt Montmorency ouvrait son réseau de 57 km de pistes début novembre, profitant de son microclimat particulièrement frais attribuable à l’altitude du site, qui varie de 800 à 1000 mètres. Mais depuis, d’année en année, la neige retarde son arrivée. « On n’avait pas le choix de réagir, car le recul de l’hiver affecte le coût de nos opérations. Avec la Glisse boréale, qui en est à sa 5e saison, on garantit une piste aux athlètes qui se déplacent souvent de très loin pour s’entraîner en début de saison. Ça nous permet de remplir nos hébergements et de maintenir le plein emploi », ajoute Hugues Sansregret." ["post_title"]=> string(57) "La Forêt Montmorency répond par la bouche de ses canons" ["post_excerpt"]=> string(191) "L’hiver prend du retard? Pas de soucis à la Forêt Montmorency où on sort les canons à neige, offrant aux amateurs de ski de fond la plus longue saison de glisse au Québec. À vos skis!" ["post_status"]=> string(7) "publish" ["comment_status"]=> string(6) "closed" ["ping_status"]=> string(6) "closed" ["post_password"]=> string(0) "" ["post_name"]=> string(41) "foret-montmorency-repond-bouche-de-canons" ["to_ping"]=> string(0) "" ["pinged"]=> string(0) "" ["post_modified"]=> string(19) "2020-02-03 21:23:50" ["post_modified_gmt"]=> string(19) "2020-02-04 02:23:50" ["post_content_filtered"]=> string(0) "" ["post_parent"]=> int(0) ["guid"]=> string(29) "https://unpointcinq.ca/?p=8776" ["menu_order"]=> int(0) ["post_type"]=> string(4) "post" ["post_mime_type"]=> string(0) "" ["comment_count"]=> string(1) "0" ["filter"]=> string(3) "raw" ["header"]=> string(4) "blog" ["displayCategories"]=> bool(true) }
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21 novembre 2017 - Simon Diotte, Coureur des bois dans l'âme

L’hiver prend du retard? Pas de soucis à la Forêt Montmorency où on sort les canons à neige, offrant aux amateurs de ski de fond la plus longue saison de glisse au Québec. À vos skis!

Face à la saison hivernale qui s’installe de plus en plus tardivement, l’équipe de la Forêt Montmorency a décidé de prendre l’orignal par le panache. Plutôt que d’obliger les fondeurs à attendre, les bras croisés, l’arrivée tant attendue de la neige, la Forêt Montmorency a mis sur pied une technique d’enneigement inusitée qui lui permet d’ouvrir, tout juste avant l’Halloween, la première piste de ski de fond du nord-est de l’Amérique du Nord : la Glisse boréale, longue de 2 km.

Ce nouveau procédé, c'est notre manière de nous adapter aux changements climatiques.Hugues Sansregret, directeur des opérations à la Forêt Montmorency de l’Université Laval

S’adapter au recul de l’hiver

Plus grande forêt d’enseignement et de recherche au monde, d’une superficie de 412 km2, l’endroit doit désormais composer avec une saison froide qui se laisse désirer. Il y a une quinzaine d’années à peine, la Forêt Montmorency ouvrait son réseau de 57 km de pistes début novembre, profitant de son microclimat particulièrement frais attribuable à l’altitude du site, qui varie de 800 à 1000 mètres. Mais depuis, d’année en année, la neige retarde son arrivée. « On n’avait pas le choix de réagir, car le recul de l’hiver affecte le coût de nos opérations. Avec la Glisse boréale, qui en est à sa 5e saison, on garantit une piste aux athlètes qui se déplacent souvent de très loin pour s’entraîner en début de saison. Ça nous permet de remplir nos hébergements et de maintenir le plein emploi », ajoute Hugues Sansregret.

Les canons à neige ne sont pas entièrement nouveaux à la Forêt Montmorency, située à 50 minutes de Québec, au cœur du massif des Laurentides. Ils sont arrivés il y a une quinzaine d’années, après l’échec d’un projet pilote d’enneigement des pistes au centre de ski du Mont-Sainte-Anne. « Quand on a en hérité, on les utilisait parcimonieusement, mais on a pris un nouveau virage, il y a cinq ans, quand la hausse des températures a compromis l’ouverture hâtive de notre saison », confie le directeur des opérations de l’endroit. Puisque les deux canons n’ont pas la capacité d’enneiger rapidement une piste entière, comme on le ferait dans une station de ski alpin, et ne peuvent produire de la neige par temps doux, l’équipe de la Forêt Montmorency a dû être créative et mettre au point une nouvelle technique d’enneigement.

Foret Montmorency canons neige
Les canons à neige permettent une ouverture de la piste dès la fin octobre. (© Julie Moffet)

Pendant les grands froids d’hiver, on actionne les canons afin de créer une immense montagne de neige artificielle de 10 000 mètres cubes. Au printemps, on entrepose cette neige sous des tonnes de copeaux de bois, qui servent d’isolant, en vue de la conserver jusqu’à la saison suivante. Fin octobre, on l’étale à la machine afin de créer un long ruban blanc… pour le plus grand bonheur des émules de Jackrabbit.

Le défaut des canons à neige, c’est qu’ils fonctionnent à l’aide de génératrices au diesel, émettant des gaz à effet de serre qui eux-mêmes retardent les précipitations d’or blanc. « Par contre, l’Université Laval est une institution carboneutre qui compense tout le carburant brûlé afin de fabriquer de la neige par un aménagement plus durable de notre forêt, où s’effectuent des opérations forestières », soutient Hugues Sansregret. En plus, la Forêt Montmorency n’ajoute pas d’additifs à son eau, des produits accélérant la cristallisation de l’eau afin qu’elle se transforme en flocons. Plusieurs considèrent que ces produits contribuent à polluer les cours d’eau.

Foret Montmorency Glisse boreale skieur
La qualité de la neige et l'ouverture hâtive attirent des athlètes internationaux. (© Julie Moffet)

Ouverte à tous

Bien que cette piste attire des athlètes de haut niveau du Québec ‒ dont un certain Alex Harvey ‒, de l’Ontario et des États-Unis, qui glissent sur l’occasion en vue d’entreprendre leur entraînement sur une vraie piste de neige, la Glisse boréale est également ouverte au grand public. « Ne vous laissez pas intimider par les fondeurs en lycra », rigole Hugues Sansregret. Les week-ends, jusqu’à 200 skieurs s’époumonent sur ce petit circuit, avant l’arrivée de la vraie neige.

Afin de répondre aux demandes de leurs clients, d’autres centres de ski de fond de la province étudient actuellement la possibilité de se doter d’un système d’enneigement artificiel, malgré le coût très important d’un tel investissement. Outre la Forêt Montmorency, le club Nakkertok, en Outaouais, possède aussi depuis novembre 2016 son propre système d’enneigement, qui a coûté 400 000 dollars. « Nos canons nous permettent de devancer la saison en novembre et de l’étirer jusqu’à la fin du mois de mars », explique fièrement Toni Scheier, responsable de l’enneigement de ce club situé près de Gatineau. Là aussi, les canons fonctionnent à l’aide d’une génératrice au diesel, puisqu’il était impossible de se connecter, à coût raisonnable, au réseau électrique.

La neige de culture devient une nouvelle réalité dans l’univers du ski de fond. Reste à trouver des solutions moins énergivores pour provoquer des tempêtes de flocons blancs… teintés de vert!