Les festivals de musique mettent la main à la pâte

Festival de Jazz de Montréal
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Festival de Jazz de Montréal ©Shutterstock/Dan Hanscom
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Retombées positives générales

Des centaines d’événements et festivals sont programmés chaque année au Québec. Alors que les organisations ont déjà commencé à travailler sur la prochaine édition de leur événement, tour de piste des mesures qui peuvent améliorer leur responsabilité environnementale.

L’organisation à but non lucratif (OBNL) A Greener Future estimait l’émission journalière moyenne par festivalier et festivalière à 11 kg éq. CO2, soit environ 1,5 repas contenant du bœuf, selon le comparateur carbone du site Impact CO2. Un chiffre non négligeable si on le met en perspective avec le nombre médian de personnes par événement estimé à 18 000 d’après une étude d’Événements Attractions Québec.

Améliorer l’empreinte carbone à différentes échelles

Le Conseil québécois des événements écoresponsables (CQEE) avait réalisé un rapport avec la firme AGECO au cours d’un projet de cohorte en 2021-2022, d’après les données d’une dizaine de festivals. Celui-ci avait permis d’estimer que le transport des festivaliers et festivalières ainsi que des artistes représentait en moyenne 80 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) des événements, selon la codirectrice du Réseau des femmes en environnement et du CQEE, Sophie-Laurence H. Lauzon.

« Encourager les festivaliers à faire du covoiturage en faisant une campagne de communication [en tant qu’événement] peut changer la donne », assure-t-elle.

Une telle mesure permettrait de réduire de 4,5 % les émissions de GES d’un festival selon le rapport Décarbonons la culture ! réalisé par le groupe de réflexion The Shift Project. La codirectrice du Réseau des femmes en environnement et du CQEE ajoute que, pour encourager le covoiturage, il est même possible de créer des événements sur des plateformes comme Amigo Express ou Togetzer.

« Créer une navette pour amener les participants et participantes [à la périphérie d’une ville, par exemple], peut aussi être une bonne solution de la part des festivals, ajoute Sophie-Laurence H. Lauzon. Mais il faut s’assurer qu’elle sera pleine. »

Après le transport, l’alimentation est le deuxième secteur avec le plus d’émission de GES dans les festivals, selon A Greener Future.

« Cette catégorie est souvent oubliée en écoresponsabilité », ajoute Sophie-Laurence H. Lauzon. The Shift Project a estimé que le passage à une alimentation locale et végétarienne ainsi qu’à un service de boissons fabriquées localement uniquement permettait de réduire les émissions d’un festival de 15 %.

« La location ou la mutualisation d’équipements avec d’autres festivals est aussi une option écoresponsable à considérer », affirme Mme H. Lauzon.

Le Regroupement des festivals régionaux artistiques indépendants (REFRAIN), en partenariat avec Partage Club, a d’ailleurs annoncé le déploiement d’ACCÈS REFRAIN, un projet de mutualisation qui vise à faciliter le partage d’équipement et de ressources humaines ainsi que l’achat groupé via une application mobile.

StationTri au Piknic Électronik
StationTri au Piknic Électronik ©VilledePluie

Organiser des événements remplit aussi d’autres objectifs du développement durable comme amener du bonheur aux gens, car se rassembler, c’est important.
Nicolas Cournoyer, vice-président affaires publiques et responsabilité sociétale Piknic Électronik

Réduire considérablement les déchets

A Greener Future estime que la gestion des déchets, la consommation et le traitement des eaux représentent en moyenne 5 % de l’empreinte carbone d’un festival. Depuis 2019, le rendez-vous musical du dimanche Piknic Électronik s’est attaché à réduire la production de déchets : l’organisation a éliminé la présence de plastique à usage unique. L’été dernier, elle a par ailleurs mis en place une station de tri pour améliorer la gestion des matières recyclables et organiques.

« Les gens peuvent y déposer leur cabaret avec les déchets de leur repas et quelqu’un va faire le tri des matières, précise le vice-président affaires publiques et responsabilité sociétale Piknic Électronik, Nicolas Cournoyer. On a aussi intégré un jeu avec des questions pour expliquer de manière ludique aux gens comment gérer leurs matières résiduelles. »

L’organisme Festivals et événements verts de l’Estrie (FEVE) propose quant à lui aux événements de mobiliser une « équipe verte » sur les lieux. Celle-ci sensibilise le public au tri des matières, réalise un tri pour enlever les plus gros contaminants des déchets et rédige un rapport qui résume le bilan du volet écoresponsable de l’événement.

« Pour le Festival des traditions du monde de Sherbrooke, on détourne environ 70 % des matières de l’enfouissement », estime la directrice générale des FEVE, Sélène Suet.

M. Cournoyer ajoute que son équipe a implanté l’été dernier un projet pilote de contenants consignables pour une partie de la nourriture comme les poutines ou les tacos au Village du Pied-du-Courant. Comme le test a été concluant, il envisage d’étendre la mesure aux événements de Piknic Électronik l’année prochaine.

Nicolas Cournoyer confie aussi limiter les commandites qui impliquent une distribution massive, en particulier d’objets technologiques qui vont générer des déchets dangereux. « Ce n’est pas facile de boucler un budget [en respectant ses valeurs], car on veut le meilleur programme, mais les coûts de production ont augmenté de 25 à 40 % en quelques années », admet tout de même M. Cournoyer.

Des actions des subventionnaires

La norme 9700-253 du Bureau de normalisation du Québec, qui encadre la gestion responsable d’événements, a d’ailleurs été mise à jour en juin dernier.

« Même si elle s’est bien améliorée, elle est beaucoup plus stricte, admet Mme Suet. Pour les petits et moyens événements, cela risque d’être plus compliqué d’être certifié. »

Mme Lauzon estime également que l’argent des bailleurs de fonds n’est pas suffisant pour aider les organisations à mettre en place des gestes concrets. Selon M. Cournoyer, si les subventionnaires publics uniformisaient les demandes de financement et les rapports de redditions de compte, cela diminuerait la charge administrative des organismes.

« Organiser des événements remplit aussi d’autres objectifs du développement durable comme amener du bonheur aux gens, car se rassembler, c’est important », rappelle Nicolas Cournoyer.

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