À la conquête de nouveaux marchés

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© Fermes Lufa - Mohamed Hage et Lauren Rathmell
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15 mai 2020 - Emmanuelle Gril, Journaliste

Les changements climatiques constituent aussi des occasions d’affaires pour les entreprises québécoises, et nombre d’entre elles tirent déjà leur épingle du jeu. Tour d’horizon.

Lorsqu’elles ont récolté leurs premiers légumes en 2011, les Fermes Lufa fournissaient environ 200 clients par semaine et avaient une poignée d’employés. Aujourd’hui, l’entreprise livre 20 000 paniers hebdomadaires, compte 300 travailleurs et construit actuellement sa quatrième serre sur les toits, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal. « On constate de plus en plus que les gens veulent apporter leur contribution, et on peut contribuer à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en leur permettant de consommer des aliments produits localement », explique Thibault Sorret, porte-parole de la compagnie, dont le chiffre d’affaires progresse d’environ 30 % par an.

ferme lufa ville saint laurent
© Fermes Lufa
ville saint-laurent
© Fermes Lufa

Repenser les modèles

Toujours au rayon alimentation, l’entreprise Loop, fondée en 2016, donne une deuxième chance à des fruits et à des légumes imparfaits qui auraient fini à la poubelle, les transformant en jus, smoothie, bière, savons ou encore friandises pour chiens. En pleine croissance, la PME montréalaise dit avoir « sauvé » 3545 tonnes de fruits et légumes depuis quatre ans, évitant ainsi l’émission de 2855 tonnes de GES.

Ce modèle circulaire, adopté par des dizaines d’entreprises d’ici, suscite l’émergence d’une véritable « nouvelle économie » à travers la province. « Elles repensent l’utilisation des déchets, afin que le rebut de l’une devienne la matière première de l’autre, souligne Johanne Turbide, directrice du développement durable et secrétaire générale de HEC Montréal. En se penchant sur la chaîne de valeur, tant en amont qu’en aval, il y a de multiples façons de réduire l’empreinte carbone. »

 Tous les champs d’activité peuvent mettre la main à la pâte dans la lutte contre les changements climatiques

Selon la professeure, les modèles dominants sont en train de changer, et les différents secteurs économiques prennent conscience du coût de la pollution. « Tous les champs d’activité peuvent mettre la main à la pâte dans la lutte contre les changements climatiques, tant au niveau du transport que du choix des matières premières ou des modes de production. Même les grands fonds d’investissement commencent à entrer dans la danse et s’orientent vers des placements plus responsables », dit-elle.

Se transformer et innover

Surfant sur cette vague du changement, de nouveaux joueurs offrent leurs services pour aider les entreprises à évaluer leur empreinte carbone. C’est le cas de GHGSat qui, grâce à ses propres satellites, mesure depuis l’espace les émissions de GES de ses clients aux quatre coins du monde. Ces derniers œuvrent dans les secteurs pétrolier, minier, agricole, etc. « Au départ, les motivations des organisations étaient surtout économiques — les coûts reliés à la production de carbone —, mais aujourd’hui, on sent qu’il y a également une poussée sociale qui se traduit par une croissance de la demande », explique son p.-d.g., Stéphane Germain, qui prévoit lancer dix nouveaux satellites d’ici 2023.

Créé en 2016, le Groupe Conseil Carbone offre quant à lui des services de formation et de consultation aux entreprises afin de les orienter vers des solutions stratégiques pour réduire leur empreinte environnementale. Un marché en pleine effervescence. « On constate qu’il y a de plus en plus d’organisations qui veulent agir et opérer des changements à l’interne », confirme le président et cofondateur du groupe, Jean Paquin, qui est aussi p.-d.g. de SAF + Consortium. Ce regroupement d’entreprises québécoises a mis au point un kérosène synthétique pour l’aviation civile en captant le CO2 directement des cheminées de grands émetteurs comme les raffineries. Très bientôt, Air Transat testera ce carburant propre sur sa flotte d’avions.

Innovations vertes

© Rackam
© Rackam

Au cœur des solutions pour atténuer les changements climatiques, les technologies vertes font également naître de nouvelles occasions. « Les entreprises ont réalisé que les technologies propres leur donnent un avantage concurrentiel. En plus du gain environnemental, il y a aussi des bénéfices économiques et sociaux. Elles améliorent non seulement leur bilan carbone, mais du même coup leur compétitivité », affirme Denis Leclerc, président d’Écotech Québec, la grappe québécoise des technologies propres.

Rackam, une entreprise de Sherbrooke, produit par exemple de l’énergie grâce à des panneaux solaires thermiques pour alimenter différentes industries en eau chaude, en vapeur ou en chaleur intense. Avec des clients aux États-Unis, en Grèce, en Espagne et au Maroc notamment, elle commence à développer son marché au Québec. « C’est long de changer les habitudes, mais à terme, les industries québécoises pourront économiser tout en s’affranchissant de leur dépendance aux hydrocarbures », annonce son président, Mathieu Chagnon. Affaire à suivre.

Cet article provient d’un cahier sur les entreprises d’ici qui passent à l’action climatique, publié par le quotidien Le Devoir, en partenariat avec Unpointcinq.