Dossier spécial : Fais durer le plaisir , partie 6

Qu’ont en commun une cafetière brisée et une étagère en bois?

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©Sviatlana Yankouskaya / Shutterstock
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Que ce soit pour réparer des objets du quotidien ou pour en fabriquer, nos mains ont le pouvoir de lutter contre les changements climatiques. Voici pourquoi.

Par un beau matin, la fidèle acolyte de vos débuts de journée rend l’âme sans crier gare. Ne pleurez point : il ne sera pas forcément nécessaire de remplacer votre cafetière, car il y a de grandes chances qu’il suffise de remplacer la pièce défectueuse pour lui redonner vie. Je vous sens déjà soulagé. Ou est-ce votre portefeuille que j’entends souffler? Une chose est sûre toutefois : en réparant votre cafetière, vous réduirez son impact sur le climat.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le moment critique relativement aux émissions de gaz à effet de serre (GES), ce n’est pas lorsqu’un objet finit sa vie dans le site d’enfouissement, mais bien avant qu’il se retrouve chez vous. « Ce sont les étapes d’exploitation et de transformation des matières premières qui pèsent le plus lourd dans la balance. Lorsqu’une personne achète un nouvel objet, il contient par exemple des métaux et des minerais qui ont dû être extraits dans des mines qui fonctionnent souvent avec des combustibles fossiles », explique Patrick Cigana, conseiller en développement durable à Polytechnique de Montréal. Ces étapes sont en effet gourmandes en énergie, et selon que la source de cette énergie est renouvelable (hydroélectricité, solaire, éolien) ou d’origine fossile (pétrole, gaz naturel, charbon), l’impact peut varier du simple au centuple.

L’extraction du minerai dans les mines, la transformation des matériaux, la fabrication des pièces, l’assemblage, les transports entre chaque étape et jusqu’au magasin… Les voici donc les responsables de l’empreinte carbone de votre cafetière.

En remplaçant sa pièce brisée, vous n’ajoutez que les émissions de GES de ladite pièce, non pas celles d’une nouvelle machine à café au grand complet! Et vous réduisez du même coup l’impact sur le climat de votre vieille cafetière. Si sa durée de vie était de cinq ans, et qu’en la réparant elle en dure cinq de plus, son impact sera divisé de moitié. Pas convaincu

Prenons une machine à café filtre dont le cycle de fabrication a rejeté dans l’atmosphère 26 kg d’équivalent CO2 (éq. CO2). Si elle brise après 5 ans, son empreinte carbone annuelle aura été de 5,2 kg d’éq. CO2. Alors que si on décide de la réparer et qu’elle fonctionne encore 5 ans, son empreinte carbone annuelle aura été de 2,6 kg d’éq. CO2 par an (à laquelle s’ajoute les quelques grammes de CO2 de la nouvelle pièce pour l’arranger). Du simple au double!

Pas besoin d’être un patenteux génial pour réparer sa cafetière, son toaster ou sa souffleuse, mais il y a quelques astuces à connaître.  

Du carbone stocké dans le garage 

Le lien entre réparer ses objets ou en fabriquer soi-même? Ce sont nos mains, certes, mais surtout l’idée que leur empreinte carbone dépend grandement des matériaux qui les composent et de leur provenance.

Prenons un autre exemple, celui d’une étagère achetée dans un grand magasin. Elle aura probablement été fabriquée et assemblée en Asie et aura voyagé des milliers de kilomètres avant que vous la fixiez au mur de votre garage. Si vous la construisez vous-même avec de l’épinette du Québec, 1) vous faites tourner l’économie locale, 2) vous évitez le transport du bois sur des milliers de kilomètres et 3) vous séquestrerez du carbone dans votre garage.

En poussant, les arbres aspirent du dioxyde de carbone – le fameux CO2 –, conservent le carbone (le C dans la formule chimique) dans leurs racines et leur tronc et rejettent de l’oxygène (le O2). Pendant que les planches d’épinette de notre étagère stockent du carbone, « la forêt repousse et peut séquestrer à nouveau du carbone. Ce carbone ainsi emprisonné dans le bois ne retourne pas dans l’atmosphère tant qu’il n’est pas brûlé », explique la professeure-chercheuse du Département de génie de la construction  de l’École de technologie supérieure, Annie Levasseur.  

Lorsqu’il est exploité de manière durable dans les forêts, un mètre cube de bois peut, en moyenne, « soutirer une tonne de CO2 de l’atmosphère », selon le ministère de l’Énergie et Ressources naturelles, soit l’équivalent des émissions de GES d’un vol en avion entre Montréal et Buenos Aires.

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