Baromètre de l'action climatique 2020

Disposition des Québécois et des Québécoises face aux défis climatiques

Le Laboratoire de l’action climatique, une collaboration entre Unpointcinq et une équipe de chercheuses de l’Université Laval, présente la deuxième édition du Baromètre de l’action climatique. Basé sur un sondage réalisé par la firme Léger en septembre 2020, le Baromètre confirme des tendances observées en 2019, et dévoile plusieurs nouveaux constats sur la disposition des Québécois et des Québécoises à l’égard des défis climatiques.

Malgré leurs bonnes intentions, les individus méconnaissent les gestes qui ont le plus grand impact

Plus des trois quarts des Québécois et des Québécoises veulent en faire davantage pour le climat (78 %), mais la majorité continue de confondre enjeux climatiques et autres enjeux environnementaux, ce qui crée un écart entre les intentions et les comportements réels en matière d’action climatique. En effet, malgré leurs bonnes intentions, les citoyens et les citoyennes obtiennent une note globale de D quant à leurs connaissances relatives à l’action climatique. Alors que 90 % affirment poser des gestes pour le climat, moins de la moitié met en œuvre les actions les plus significatives pour réduire leur impact climatique, soit : composter, manger moins de viande, réduire l’usage de la voiture et diminuer les déplacements en avion. Fait paradoxal : les individus ne savent pas qu’ils ne comprennent pas, alors que seulement 6% affirment ne pas y comprendre grand chose.

Évolutions et nouveautés depuis 2019
Malgré le contexte pandémique, le terreau fertile à l’action climatique observé en 2019 se confirme, avec notamment 79% des gens qui croient qu’il est urgent d’agir (contre 74% en 2019) et 78% qui aimeraient en faire personnellement davantage pour le climat (contre 76% en 2019).
Nouveauté cette année, la question de la capacité perçue des médias à informer la population sur les moyens pour faire leur part. Si 54% confirment y trouver de quoi les outiller, 41% disent au contraire ne pas se sentir efficacement informés sur la question.
Autre nouvelle donnée : les scientifiques sont les personnes les plus susceptibles d’inciter les individus à en faire davantage (58%), loin devant les autres porte-voix évalués par le Baromètre.

Voir aussi : Le Baromètre de l’action climatique 2019

 

La pandémie et l’action climatique
Pour 36 % de la population, la pandémie a toutefois insufflé une dose d’optimisme relatif à la lutte pour le climat. Les attitudes des Québécois et Québécoises envers les deux crises sont très similaires. Les proportions d’individus éprouvant des émotions négatives comme la peur, l’impuissance ou la tristesse sont semblables, qu’il s’agisse de la pandémie ou de la crise climatique. Par contre, les attitudes positives diffèrent : 49 % des personnes disent avoir confiance qu’il y aura des solutions à la COVID-19 contre 40 % qui affirment la même chose par rapport aux changements climatiques.

Une segmentation affinée avec 6 profils climatiques
Les cinq profils présentés en 2019 ont pu être raffinés et se présentent désormais en six profils. On note particulièrement le segment émergent des techno-optimistes qui représentent 23% de la population. Cette segmentation est particulièrement importante alors qu’on sait qu’un même message ne peut toucher l’ensemble des Québécois et des Québécoises.

Lire aussi

 

Liste de ressources pertinentes ayant alimenté la section « Comment communiquer les enjeux climatiques en contexte de pandémie? »

Boivin, M. (2020). Comment communiquer sur les changements climatiques en période de COVID-19?. Institut national de santé publique du Québec : Mon climat, ma santé.
https://www.monclimatmasante.qc.ca/comment-communiquer-sur-les-changements-climatiques-en-periode-de-covid-19-.aspx

Bouman, T., Steg, L. et Dietz, T. (2020) Insights from early COVID-19 responses about promoting sustainable action. Nature Sustainability. https://doi.org/10.1038/s41893-020-00626-x

La Presse Canadienne (2020, 8 septembre). Les Canadiens feraient plus confiance à la science depuis la pandémie. L’Actualité. https://lactualite.com/actualites/les-canadiens-feraient-plus-confiance-a-la-science-depuis-la-pandemie/

Palm, R., Bolsen, T. et Kinsland, J. (2020). ‘Don’t Tell Me What to Do’: Resistance to Climate Change Messages Suggesting Behavior Changes. Weather, Climate and Society, 12(4), p.827–835. https://doi.org/10.1175/WCAS-D-19-0141.1

Poitras, A. (2020, 5 août). Une leçon de mobilisation. L’Actualité. https://lactualite.com/environnement/un-point-cinq/une-lecon-de-mobilisation/

Radio-Canada (2020, 7 avril). Climat: la mobilisation face à la COVID-19 comme inspiration? Reportage dans le cadre de la série Carbone. https://ici.radio-canada.ca/carbone/crise-covid/document/nouvelles/article/1690477/climat-mobilisation-covid-19

Selby, D. et Kagawa, F. (2020). Climate Change and Coronavirus: A Confluence of Two Emergencies as Learning and Teaching Challenge. Policy & Practice, 30, p.104-114.

Webster, R., Corner, A., Clarke, J. et Capstick, S. (2020). Communicating climate change during the Covid-19 crisis: what the evidence says. Oxford: Climate Outreach.
https://climateoutreach.org/reports/communicating-climate-during-covid-19/