Je ne suis ni la première ni la dernière à rendre un hommage en ce 8 mars, Journée internationale des femmes. Si ce sujet m’emballe particulièrement, c’est qu’il m’a d’abord incitée à faire une rétrospective de mon parcours pour voir qui sont celles qui m’ont influencée. Puis, parce que ç’a été l’occasion de me tourner vers mes paires, le Réseau des femmes en environnement et l’équipe éditoriale d’Unpointcinq, pour me retrouver avec une impressionnante liste dans laquelle je dois malheureusement faire des choix.
Mesdames d’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui, vous êtes des communicatrices hors pair, des amoureuses et des gardiennes de la Terre. Votre voix, votre force, votre bienveillance et votre combat font des vagues, déplacent des montagnes, nous motivent à agir pour le climat et à prendre soin de notre maison.
Rachel Carson, biologiste et auteure américaine
Rachel Carson ne peut figurer qu’au sommet de cette liste. Son livre Silent Spring (Printemps silencieux) a bouleversé notre vision du monde lors de sa publication en 1962. Elle y démontrait la corrélation entre l’utilisation massive du DDT et la perte de biodiversité, et a ainsi éveillé les consciences sur le désastre anthropique. On peut lui attribuer le bannissement du dangereux pesticide et la création de l’Environmental Protection Agency.
Claire Morissette, cycliste montréalaise
Les cyclistes qui empruntent le boulevard De Maisonneuve à Montréal ont sans doute remarqué que la piste porte le nom de Claire Morissette. Cette écologiste militante a créé des mises en scène imagées pour revendiquer la place du vélo en ville et elle est à l’origine de nombreuses infrastructures cyclables et du droit de transporter sa bicyclette dans le métro. Elle a aussi fondé Communauto et écrit le livre-manifeste Deux roues, un avenir.
Élise Desaulniers, auteure végane québécoise
C’est certainement grâce à Élise Desaulniers que j’ai cessé de manger de la viande. Celle qui a écrit trois livres sur le véganisme ne manque pas une occasion de prendre la parole pour défendre le droit des animaux. Elle est d’ailleurs directrice générale de la SPCA de Montréal.
Natasha Kanapé Fontaine, poétesse et activiste innue
C’est entre autres grâce aux mots, à l’héritage des anciens et au lien avec le territoire que cette jeune femme de Pessamit milite et bouleverse. En plus d’écrire des poèmes qui donnent envie de sentir le fleuve et de marcher en forêt, elle a collaboré à l’ouvrage collectif Sortir le Québec du pétrole.
Greta Thunberg et Léa Ilardo, étudiantes mobilisées pour le climat
La jeune Suédoise de 16 ans se passe de présentation. Elle a brassé la cage des décideurs du monde entier lors de son discours à la COP24 et quand elle s’est rendue en train à Davos pour le Forum économique mondial, alors que plusieurs participants y étaient allés en… jet privé. Sa grève étudiante pour le climat a eu des répercussions planétaires et a inspiré la Montréalaise Léa Ilardo, 20 ans, à cofonder le collectif La Planète s’invite à l’Université, en vue de la grève mondiale pour le climat qui s’organise le 15 mars.
S’il me restait quelques lignes, je vous parlerais de Lucie Sauvé, de Laure Waridel, de Marie-Monique Robin, de Catherine Morency, de Vandana Shiva, de Gro Harlem Brundtland, de Monique Fitz-Back, de Marie-Anne Casselot et de Valérie Lefebvre-Faucher, et de bien d’autres encore.
Ce que ces femmes ont en commun, c’est un don pour la communication. Elles puisent dans leur amour pour la planète et leur sentiment d’urgence pour créer, écrire, illustrer, crier haut et fort qu’il est temps d’agir. Nous nous reconnaissons dans leur vision du monde et n’avons qu’une envie, passer à l’action nous aussi.
Chapeau bas à toutes les femmes qui communiquent pour le climat et au plaisir de se croiser lors de la marche du 15 mars!