Chaleureux, les îlots de fraîcheur!

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Par une froide matinée de janvier, je pars bien emmitouflé vers le métro. Sur ma route, je croise d’étranges piquets qui dépassent des bancs de neige. À chaque bout de rue son modèle : vieux bâton de hockey ou poteau de bois couvert de peinture fluo. Apparaissant dès les premiers froids, ces objets hétéroclites sont les témoins d’une mobilisation de citoyens qui ont choisi d’améliorer leur milieu de vie en combattant activement les îlots de chaleur urbains.

L’Organisation météorologique mondiale, institution spécialisée de l’ONU sur les enjeux du climat, vient d’annoncer que les trois dernières années ont été les plus chaudes de l’histoire et que le réchauffement climatique se fait à un rythme exceptionnel. Les scientifiques sont également unanimes sur le fait que nous allons connaître une multiplication des vagues de chaleur intenses dans les prochaines années. Les îlots de chaleur ne feront qu’en aggraver les conséquences négatives sur la santé des habitants de nos villes, en particulier les plus vulnérables, soit les très jeunes enfants et les personnes âgées.

Le pouvoir attractif des travaux

Heureusement, il y a de l’espoir. Année après année, la mobilisation de la communauté s’intensifie et les projets dans les grands centres urbains se multiplient. Milieux de vie en santé à Québec, ILEAU et l’Alliance forêt urbaine à Montréal ne sont que quelques-unes des initiatives vertes qui remplacent progressivement le gris de l’asphalte dans les quartiers. En 2017, uniquement sur l’île de Montréal, des dizaines de projets ont été réalisés par des citoyens, des OBNL, des organisations publiques et privées et des municipalités. Au-delà de ces constats encourageants se cachent surtout des histoires humaines. Selon moi, il s’agit là de l’aspect le plus inspirant de toute cette mobilisation : le rôle social des projets. Cet été, au bureau, nous avons reçu une carte postale signée par une cinquantaine d’aînés qui soulignaient le plaisir qu’ils avaient eu à suivre les travaux d’aménagement depuis leur fenêtre (ah… le pouvoir attractif des travaux) mais surtout le goût retrouvé de sortir et de parler avec leurs voisins.

Demandez aux acteurs engagés dans les projets : chacun aura une multitude de témoignages et anecdotes à partager, comme ces locataires de coopératives et de HLM qui ne se parlaient pas et qui se retrouvent, le temps d’une soirée, pour élaborer les plans de leur cour rêvée.

Ou ces employés qui troquent l’ordinateur contre la pelle durant une journée de plantation, ou qui passent leur heure de lunch dans le jardin collectif de leur entreprise en compagnie de collègues jusqu’alors inconnus. Ou encore ces jeunes élèves qui prennent à cœur leur mission d’arroser les nouveaux aménagements dans leur cour d’école et de sensibiliser leurs camarades à l’importance de prendre soin des végétaux. Dans tous les cas, des liens se tissent et une nouvelle forme de vivre-ensemble se développe. C’est pour cela que, chaque fois que je traverse une ruelle verte, que je passe devant une cour d’école verdie, j’ai une pensée pour les citoyens qui se sont réunis pour faire de cet îlot de chaleur un îlot de fraîcheur chaleureux." ["post_title"]=> string(0) "" ["post_excerpt"]=> string(0) "" ["post_status"]=> string(7) "publish" ["comment_status"]=> string(6) "closed" ["ping_status"]=> string(6) "closed" ["post_password"]=> string(0) "" ["post_name"]=> string(29) "chaleureux-ilots-de-fraicheur" ["to_ping"]=> string(0) "" ["pinged"]=> string(0) "" ["post_modified"]=> string(19) "2022-02-11 18:37:47" ["post_modified_gmt"]=> string(19) "2022-02-11 23:37:47" ["post_content_filtered"]=> string(0) "" ["post_parent"]=> int(0) ["guid"]=> string(55) "https://unpointcinq.ca/?post_type=blog-post&p=10812" ["menu_order"]=> int(0) ["post_type"]=> string(9) "blog-post" ["post_mime_type"]=> string(0) "" ["comment_count"]=> string(1) "0" ["filter"]=> string(3) "raw" ["displayCategories"]=> bool(true) ["displayAuthor"]=> bool(false) ["displayAuthorBottom"]=> bool(true) ["header"]=> string(4) "blog" ["page_banner_options"]=> array(1) { [0]=> string(0) "" } }
ConcertationAnjou
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26 janvier 2018 - Emmanuel Rondia, Responsable de projets en développement durable et environnement CRE

Par une froide matinée de janvier, je pars bien emmitouflé vers le métro. Sur ma route, je croise d’étranges piquets qui dépassent des bancs de neige. À chaque bout de rue son modèle : vieux bâton de hockey ou poteau de bois couvert de peinture fluo. Apparaissant dès les premiers froids, ces objets hétéroclites sont les témoins d’une mobilisation de citoyens qui ont choisi d’améliorer leur milieu de vie en combattant activement les îlots de chaleur urbains.

L’Organisation météorologique mondiale, institution spécialisée de l’ONU sur les enjeux du climat, vient d’annoncer que les trois dernières années ont été les plus chaudes de l’histoire et que le réchauffement climatique se fait à un rythme exceptionnel. Les scientifiques sont également unanimes sur le fait que nous allons connaître une multiplication des vagues de chaleur intenses dans les prochaines années. Les îlots de chaleur ne feront qu’en aggraver les conséquences négatives sur la santé des habitants de nos villes, en particulier les plus vulnérables, soit les très jeunes enfants et les personnes âgées.

Le pouvoir attractif des travaux

Heureusement, il y a de l’espoir. Année après année, la mobilisation de la communauté s’intensifie et les projets dans les grands centres urbains se multiplient. Milieux de vie en santé à Québec, ILEAU et l’Alliance forêt urbaine à Montréal ne sont que quelques-unes des initiatives vertes qui remplacent progressivement le gris de l’asphalte dans les quartiers. En 2017, uniquement sur l’île de Montréal, des dizaines de projets ont été réalisés par des citoyens, des OBNL, des organisations publiques et privées et des municipalités. Au-delà de ces constats encourageants se cachent surtout des histoires humaines. Selon moi, il s’agit là de l’aspect le plus inspirant de toute cette mobilisation : le rôle social des projets. Cet été, au bureau, nous avons reçu une carte postale signée par une cinquantaine d’aînés qui soulignaient le plaisir qu’ils avaient eu à suivre les travaux d’aménagement depuis leur fenêtre (ah… le pouvoir attractif des travaux) mais surtout le goût retrouvé de sortir et de parler avec leurs voisins.

Demandez aux acteurs engagés dans les projets : chacun aura une multitude de témoignages et anecdotes à partager, comme ces locataires de coopératives et de HLM qui ne se parlaient pas et qui se retrouvent, le temps d’une soirée, pour élaborer les plans de leur cour rêvée.

Ou ces employés qui troquent l’ordinateur contre la pelle durant une journée de plantation, ou qui passent leur heure de lunch dans le jardin collectif de leur entreprise en compagnie de collègues jusqu’alors inconnus. Ou encore ces jeunes élèves qui prennent à cœur leur mission d’arroser les nouveaux aménagements dans leur cour d’école et de sensibiliser leurs camarades à l’importance de prendre soin des végétaux. Dans tous les cas, des liens se tissent et une nouvelle forme de vivre-ensemble se développe. C’est pour cela que, chaque fois que je traverse une ruelle verte, que je passe devant une cour d’école verdie, j’ai une pensée pour les citoyens qui se sont réunis pour faire de cet îlot de chaleur un îlot de fraîcheur chaleureux.