Été 2010. Le Québec sue à grosses gouttes. Pendant cinq jours consécutifs, au mois de juillet, la moyenne des températures maximales a dépassé les 33° C dans le sud du Québec, tandis que les températures minimales sont demeurées supérieures à 20° C pendant neuf jours. À cette époque, je résidais sur la rue Père-Marquette, dans le quartier Saint-Sacrement, à Québec. Même si la ville subissait elle aussi cette canicule suffocante, je n’étais pas du tout importuné par la chaleur. Bien au contraire, mes nuits étaient fraîches et agréables. Et ceci grâce à celui que j’avais affectueusement appelé Robert. Non, Robert n’était pas mon climatiseur, ni mon ventilateur.
Plusieurs municipalités du Québec l’ont compris. Elles ont décidé d’adopter des politiques de l’arbre qui visent principalement à protéger et à restaurer leur couvert forestier urbain. Montréal, Salaberry-de-Valleyfield, Frampton ou Saint-Jean-sur-Richelieu; toutes ces villes ont choisi de poser des gestes concrets pour augmenter leur indice de canopée, une mesure obtenue en divisant les étendues vertes d’un territoire par sa superficie totale. Donc qui dit faible indice de canopée dit possibilité d’îlots de chaleur. (À ce propos, Treepedia est un site passionnant qui permet de voir en un coup d’œil l’indice de canopée de quelques-unes des plus grandes villes du monde, dont Montréal.)
Mais pas besoin d’être une grande ville pour agir. Saint-Pacôme, Kamouraska, 1600 âmes. La municipalité a adopté en 2016 sa première politique de l’arbre avec la ferme intention de sensibiliser la population à l’importance de conserver la richesse forestière et la biodiversité du territoire et d’éviter les coupes abusives… même si Saint-Pacôme est entourée de vastes forêts et de zones agricoles.