Des bouquets de fleurs sauvages et locales toute l’année

Femme et bouquet
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©Laura Martinez
Created with Lunacy 5 min

Contrairement aux fleurs traditionnelles au bilan carbone salé, celles d’Annie Lord ne nécessitent ni énergie ni intrants chimiques pour pousser. En plus, elles sont fraîchement cueillies à moins de 100 kilomètres des acheteurs.

Photos : Laura Martinez

Annie Lord, artiste florale et coureuse des bois – c’est ainsi qu’elle se désigne – commence sa cueillette matinale avec enthousiasme. Armée d’un sécateur et de seaux en aluminium, on la perd presque de vue au milieu de ces immenses plantes colorées, un mélange de fleurs indigènes et de plantes ornementales.

Annie Lord dans un champ
©Laura Martinez

 

« C’est incroyable, ici, les plantes poussent de manière magistrale », s’exclame la Québécoise en cueillant de grandes marguerites. C’est vrai que la hauteur des plantes surprend sur cette fermette florale située à Val-Morin, dans les Laurentides. Jusqu’en 2018, l’ancien propriétaire y faisait pâturer des moutons et quelques vaches dont les déjections ont contribué à enrichir le sol, explique l’entrepreneure.

Annie Lord cueille des fleurs
©Laura Martinez

Ici, les fleurs ne poussent pas en rangées dans des champs plats comme dans la plupart des fermes florales. « Mon idée était vraiment d’intégrer les jardins à la topographie naturelle », explique la cueilleuse. L’avantage de cette approche permaculturelle? Au fil des années, les plantations deviennent autonomes et résilientes, notamment aux changements climatiques. 

D’ailleurs, la majorité des plantes de la fermette sont vivaces. « Faire pousser des fleurs qu’on doit ressemer chaque année dans des barquettes en plastique éclairées par des néons me semble quelque part illogique d’un point de vue environnemental », fait valoir Annie Lord, qui essaye de limiter à quelques rangs ses plantes annuelles.

Chenille
©Laura Martinez
Papillon
©Laura Martinez

Transformée en riche écosystème, la fermette séduit la faune environnante. « Je suis surprise de voir à quel point mes jardins attirent la biodiversité [chevreuils, marmottes, insectes, etc.]. C’est vraiment fabuleux et rassurant », chuchote la cueilleuse en pointant une chenille de papillon monarque grignotant une feuille d’asclépiades incarnates.

Quelques pas plus loin, la forêt s’ouvre sur une parcelle qui vient d’être plantée. « D’abord, j’installe une bâche pendant un an [pour nettoyer le sol]. Après, je plante. Puis je mets du fumier de cheval, des journaux [ou du carton] et des copeaux de bois », énumère Annie Lord. « C’est quand même fabuleux parce qu’avec cette technique je n’arrose presque pas, sauf la première année et en période de canicule. »

Suspension de bouquet
©Laura Martinez
Champignon
©Laura Martinez

La visite se poursuit à travers la forêt où, de novembre à avril, Annie Lord récolte des branches, des lichens ou encore des champignons dont elle fait des arrangements avec des fleurs séchées. « L’hiver, je mets beaucoup d’amadouviers, des champignons qui sont durs comme du bois. Par contre, ceux que tu photographies, je ne les cueille pas, ils sont gluants », précise la fleuriste.

Annie Lord coupe des fleurs
©Laura Martinez

Depuis qu’elle a sa fermette, elle passe moins de temps à parcourir le territoire. Pour des grosses commandes, comme les mariages, elle n’a cependant pas le choix. « La cueillette sauvage est le geste le plus écologique qu’on peut faire, tant que c’est une cueillette éthique, car la plante pousse toute seule. Elle n’a pas besoin d’eau, d’engrais, de pesticides ou d’être manipulée par des tracteurs. Elle est adaptée à son sol et à son ensoleillement », précise Annie Lord en cueillant des patiences crépues au bord de la 117.    

En pratiquant la cueillette à la demande, elle ne gaspille aucune fleur coupée. « S’il m’arrive d’en avoir trop, je les fais sécher », dit-elle en sortant de sa chambre froide, où les fleurs séjournent le temps d’être intégrées dans un bouquet.   

Annie Lord dispose des pots de fleurs
©Laura Martinez

Installée dans son atelier, l’artiste florale commence à sélectionner les fleurs. « Pour composer un bouquet, il n’y a pas vraiment de secret. Il y a des principes comme faire des contrastes avec les hauteurs et les textures. Il y a le mouvement, les espaces négatifs [les creux], qui comptent beaucoup. Mais je trouve que l’essentiel est de se laisser aller. »

Création de bouquet
©Laura Martinez

« Les fleurs sauvages vont se transformer. Il y en a qui vont faner, d’autres qui vont s’ouvrir. […] Mais à la place d’une fleur exotique, est-ce qu’on ne peut pas plutôt choisir une fleur pour son empreinte écologique? » se demande l’ancienne conseillère en environnement.

Annie Lord offre un bouquet
©Laura Martinez

Une fois les bouquets prêts, il n’y a plus qu’à les livrer. C’est Annie Lord qui s’en occupe, le plus souvent à bord de son camion d’occasion, qu’elle aimerait remplacer un jour par un véhicule électrique. Aujourd’hui, c’est à son voisin Benoit qu’elle livre l’un des quatre bouquets créés dans la journée. Il semble ravi!

Le coût en GES des bouquets de fleurs traditionnels

 Selon différentes analyses environnementales du cycle de vie, l’empreinte carbone d’un bouquet de fleurs traditionnel varie grandement selon le type de fleurs, la méthode de culture utilisée, le type et la quantité d’énergie requise (notamment pour chauffer et éclairer les cultures sous serre), le type de transport et les distances à parcourir, en plus des autres émissions de GES provenant, par exemple, des produits chimiques utilisés.

À travers le Québec, il existe plus d’une cinquantaine de petites fermes florales.

En voici quelques-unes :

Floramama (Estrie), Ferme pastel (Bas-Saint-Laurent), Estelle ferme florale (Mauricie).

Enfants sauvages (Estrie), Fleurs La Garance (Capitale-Nationale), Yvanne fleurs paysannes (Lanaudière).

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