Communication climatique en trois temps

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08 janvier 2020 - Geneviève Rajotte Sauriol, Consultante en communication responsable

En novembre a eu lieu le troisième et dernier midi-conférence de la série Changements climatiques : communiquer pour agir, présentée par le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec et Unpointcinq à la Maison du développement durable. J’ai eu le plaisir d’animer un panel avec trois invités qui ont exposé un projet de réduction des gaz à effet de serre ou d’adaptation aux changements climatiques dans lequel la communication était un gage de réussite. Je vous propose donc un retour sur ces apprentissages.

Cascades et l’électrification des transports

Chez Cascades, un employé qui souhaite devenir électromobiliste peut non seulement profiter de bornes de recharge gratuites sur son lieu de travail, mais aussi bénéficier d’un coup de pouce de 2000 $ à l’achat d’une voiture électrique. La beauté de ce programme, c’est qu’il est né de l’initiative d’un employé qui a osé présenter le projet à ses patrons, hors de la période de budget. Parce qu’à Kingsey Falls, là où est situé le siège social de Cascades, tout comme dans la majorité des sites où se trouvent les usines de l’entreprise, le transport collectif est absent, le transport actif est souvent impensable, et le covoiturage, bien qu’il soit encouragé, n’a pas (encore) la cote. Alors tant qu’à rouler en solo, autant que ce soit dans une voiture électrique! Comme de fait, depuis 2017, le programme connaît un succès retentissant.

Le plus grand défi pour communiquer la bonne nouvelle aux employés a été de rejoindre ceux qui travaillent en usine. Il a d’abord fallu les informer de l’existence même du programme par de l’affichage, le journal interne et des évènements. Il a ensuite fallu s’assurer d’informer les nouveaux employés, puis leur expliquer comment fonctionnent les différentes bornes une fois qu’ils ont fait le saut. Pour Marie-Ève Chapdelaine, conseillère en développement durable et responsable du programme, la clé, c’est l’accessibilité d’une personne-ressource. « Une infolettre c’est bien, mais les gens ont souvent des questions précises, propres à leur réalité. Mes coordonnées se retrouvent sur l’ensemble des communications relatives à notre programme d’électrification. Comme je sais que ça demeure une nouvelle façon de se déplacer, j’aime aussi, quand cela adonne, prendre le temps d’aller à leur rencontre, sinon de les appeler pour m’assurer qu’ils ont bien compris les spécificités du programme et le fonctionnement des équipements. »

Hydro-Québec et l’adaptation aux changements climatiques

Bien que les changements climatiques offrent à la société d’État la possibilité de produire plus d’électricité grâce à des précipitations accrues dans le nord du Québec, son réseau de transport et de distribution reste à la merci du verglas, des vents violents et de la végétation envahissante et ses employés, à risque de contracter des maladies propagées par les insectes piqueurs.

Frédéric Vigeant, responsable de la qualité de l’air chez Hydro-Québec, a constaté qu’avant même de mettre en place des mesures d’adaptation aux changements climatiques, il fallait faire de l’éducation auprès des employés afin qu’ils comprennent bien ces phénomènes. « Un ingénieur peut faire des boutons quand on lui donne des données qui sont variables. Et l’adaptation aux changements climatiques, c’est tout sauf des chiffres précis! » Son équipe a donc mis sur pied un programme de formation et de sensibilisation, puis elle a créé un comité pour partager les bonnes pratiques dans une entreprise où les employés sont répartis partout au Québec.

La Ville de Drummondville et la collecte intelligente

Durant un an, la Ville de Drummondville a testé la formule pollueur-payeur pour la collecte des matières résiduelles. Dans un quartier cobaye, on a distribué aux citoyens des bacs munis de puces et on les a invités à ne les mettre au chemin que quand ils étaient pleins. Ce projet pilote s’est soldé par un demi-échec. En effet, même si les bons comportements étaient récompensés monétairement, la Ville a constaté une hausse de la collecte dans 40 % des cas et une adhésion au principe pollueur-payeur de 60 %.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir communiqué! En 12 mois, 17 actions de communication ont été déployées, allant des relations de presse au porte-à-porte. Il a été particulièrement ardu de s’adresser à un seul quartier, alors que la Ville est habituée à communiquer avec l’ensemble de ses citoyens. On a aussi constaté que la carotte et le bâton ne sont pas suffisants pour modifier un comportement, et que certains citoyens ne comprenaient pas le but du projet. En fin de compte, le test aura tout de même servi à accumuler des données qui permettent de privilégier une fréquence de collecte modulable selon la saison, dans le but de réduire le camionnage dans la Ville.

Aller parler au monde

Ce qui se dégage d’entrée de jeu de ces trois cas pourtant bien différents, c’est que lorsqu’il est question de changement de comportement, plus la communication se rapproche de sa cible, plus elle est efficace. C’est certes un luxe quand on veut rejoindre un large public, mais peut-on se permettre de faire sans? Car au-delà des tendances sociodémographiques, il y a des individus qui ont chacun leurs opinions, leurs valeurs, leurs croyances et leurs habitudes.

J’aime d’ailleurs rappeler que le « grand public » n’existe pas. Voilà pourquoi un dialogue entre humains vaut toujours mieux qu’une affiche sur un babillard. Et pourquoi pas les deux, comme ce qui a été fait ici? Car en croisant les moyens de communication, on retransmet un message qui n’avait peut-être pas atteint sa cible la première fois!

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