Dossier spécial : L'art et la manière , partie 5

Rire vert, le show d’humour climatique

Joëlle Prud’homme, Coralie Laperrière, Emna Achour, Dhanaé Audet-Beaulieu et Dominique Allard
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Joëlle Prud’homme, Coralie Laperrière, Emna Achour, Dhanaé Audet-Beaulieu et Dominique Allard
Created with Lunacy 4 min

Profiter d’un vendredi soir très pluvieux pour aller voir un show d’humour qui aborde la question climatique, en voilà une bonne idée! Toujours partante pour aller découvrir de nouveaux talents, notre journaliste stagiaire a pris une bonne douche froide pour vous.

À ma sortie du métro, sans parapluie et sous une pluie diluvienne, j’ai couru près de deux kilomètres pour me rendre au Ste-Cath, un bistro situé dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, où une soirée d’humour écolo m’attendait. J’ai fait toute une entrée en scène en arrivant sur place.

Enfin à l’abri de la pluie dans l’entrée du bistro, le bouncer m’a estampé un petit dessin sur la main qui n’a pas vraiment adhéré sur ma peau trempée. Je me suis ensuite dirigée, en mode presque incognito avec mes petites flaques d’eau, vers une table en face de la petite scène.

Comme il restait encore quelques minutes avant l’arrivée des humoristes, j’ai fait un tour à la salle de bain pour voir de quoi j’avais l’air. Je savais très bien que je devais interviewer les humoristes à la fin du spectacle et j’espérais être au moins présentable, à défaut d’avoir complètement séché. Devant le miroir, j’ai pu constater que mes cheveux ne pouvaient pas être plus mouillés qu’ils l’étaient. Au moins, mon mascara n’avait pas trop dégouliné. Cela fera l’affaire, me suis-je dit.

De retour à ma table, je regardais les gens autour. En tout, une trentaine de personnes ont tranquillement pris place dans le bar, chaleureux par son côté rustique et sa magnifique boule disco.

Enfin, les lumières se sont tamisées…

 
Dhanaé Audet-Beaulieu a été le premier à prendre le micro pour divertir le public. Après lui, Emna Achour, Joëlle Prud’homme, Dominique Allard et Coralie Laperrière se sont succédé sur scène pour cette deuxième édition de Rire vert.

La première soirée du genre s’était tenue au Minifest, en 2019, où il avait déjà été possible d’y entendre Dhanaé. « J’ai tellement écouté de documentaires sur l’environnement que j’ai développé une espèce d’écoanxiété. Au fur et à mesure, je me suis rendu compte que j’avais le goût d’en parler. Je devenais tranquillement un humoriste et je me disais que la meilleure chose à faire était juste d’en parler », m’a confié l’animateur de la soirée.

Dhanaé Audet-Beaulieu. Photo: Jules Delorge.
Dhanaé Audet-Beaulieu. Photo: Jules Delorge.

L’art de bien s’exprimer

À la fin du spectacle, ayant moins l’allure d’une fille qui a été durement surprise par la pluie, j’ai pu échanger avec ces humoristes de la relève qui sont confrontés, comme nous à Unpointcinq, à la difficulté d’aborder la situation climatique actuelle. Avec, dans leur cas, un défi supplémentaire évidemment : celui de faire rire leur public!

 
« Ce n’est pas un sujet facile, les changements climatiques. Je trouve que nous étions vraiment bons pour en parler ce soir, estime Coralie. C’est très difficile d’en rire parce que ça fait mal. C’est un défi personnel de se dire “ je vais aller informer, dire des stats et essayer que le monde retienne quelque chose de ce spectacle-là ”. Ce n’est pas toujours la chose la plus drôle, donc c’est assez challengeant. Je pense tout de même que c’est pour ce défi que j’aime ça. » Inconditionnelle des sketches sur TikTok, Coralie a pu mieux saisir ce qui fait rire vert : pour elle, il s’agit de parler de son quotidien, celui d’une fille écoanxieuse qui milite pour la justice climatique et sociale… et qui aime particulièrement le magasinage en friperie.

Coralie Laperrière. Photo: Thomas Tourette
Coralie Laperrière. Photo: Thomas Tourette
Emna Achour. Photo: Jules Delorge.
Emna Achour. Photo: Jules Delorge.

 
« Je comprends la twist de ne pas sonner trop moralisateur, mais parfois, je me dis “je fais juste dire la vérité ”, explique franchement Emna. Donc, si tu trouves ça trop moralisateur, fais plus de compost, mon chum! » lance celle qui aborde souvent le racisme et le féminisme dans ses sketches.

« Moi, en tant qu’écoanxieuse, j’ai parfois besoin de sentir que je ne suis pas toute seule. Souvent, tout ce qu’on lit est négatif, ça ne va pas bien. Tu as l’impression de ne pas voir le bout, d’être une goutte d’eau dans l’océan. Faire des shows devant des gens qui partagent les mêmes frustrations que moi et qui ont besoin d’entendre des affaires comme ça, ça fait du bien », confie Joëlle, qui m’a beaucoup fait rire avec son sketch sur un épisode en chalet. À plusieurs moments, je me suis identifiée à elle.

Sensibiliser à la cause climatique en riant

Joëlle Prud'homme. Photo: Jules Delorge.
Joëlle Prud'homme. Photo: Jules Delorge.

 
« L’art vient vraiment toucher les émotions, estime Joëlle. Et l’émotion est un vecteur de changement. Je pense que l’on a entre les mains une forme d’art qui vient toucher encore plus les gens puisque l’humour nous rend très vulnérables. Ça part de nous et d’anecdotes que nous avons vécues. À travers ça, il y a plein de messages », explique-t-elle, convaincue que les arts permettent de sensibiliser les gens à la cause climatique.

Emna ajoute : « On a une tribune, ce sont des gens qui paient pour se taire et nous écouter. C’est le moment parfait pour passer des messages et pour parler de sujets qui ne sont pas assez représentés dans les médias traditionnels. Quand on est informé sur certains sujets, pourquoi nous abstenir d’en parler, de partager cela avec notre public? » s’interroge-t-elle encore.

Je finis par regarder mon téléphone pour savoir depuis combien de temps j’enregistre notre conversation ; cela fait seulement dix minutes et les humoristes ont déjà tant partagé.

Je me résigne à les laisser partir : ils et elles ont d’autres shows d’humour prévus à leur agenda le soir même, sur d’autres scènes montréalaises. Je les remercie pour leur précieux temps et je me dirige vers la sortie.

Dehors, les lampadaires éclairent les rues mouvementées, le ciel s’est légèrement assombri, mais, au moins, il ne pleut plus!

Dominique Allard. Photo: Jules Delorge.
Dominique Allard. Photo: Jules Delorge.
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