Dossier spécial : L'art et la manière , partie 3

Raconter le Saint-Laurent… à travers les arts du cirque

Lors de la résidence de création du projet écH2osytème sur les quais de Trois-Rivières, deux collaborateurs du projet, les professeurs de l’UQTR François Guillemette et Pierre Magnan, saluent le navire de recherche de l’établissement, le Lampsilis. ©Geneviève Dupéré
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L'équipe du projet écH2osytème en processus de recherche-création sur les quais de Trois-Rivières ©Geneviève Dupéré

« Les arts sont complémentaires des sciences pour parler d’environnement au public. Les écosystèmes sont tellement complexes qu’il faut parfois aller au-delà des données pour réellement en prendre conscience. » C’est ce que croit Geneviève Dupéré, créatrice d’un spectacle documentaire sur le fleuve Saint-Laurent.

 
 
Depuis 2017, Geneviève Dupéré explore le fleuve à bord de toutes les embarcations possibles. De Montréal jusqu’au golfe, elle s’est immiscée dans le monde de la pêche, de la recherche scientifique et de l’industrie portuaire et maritime pour rencontrer ces gens qui vivent du fleuve. Son documentaire intitulé écH2osystème fait découvrir le Saint-Laurent à travers leurs histoires.

Mais ce n’est pas un documentaire ordinaire. Car il ne s’agit ni d’un film, ni d’un livre, mais plutôt… d’un spectacle de cirque qui sera présenté sur le bord de l’eau! À travers des scènes acrobatiques et théâtrales, écH2osystème mettra en valeur la recherche scientifique et les enjeux maritimes du Saint-Laurent.

Geneviève Dupéré au quai de Pointe-aux-Trembles, un des lieux où sera présenté écH2osystème. © Simone Caron
Geneviève Dupéré au quai de Pointe-aux-Trembles, un des lieux où sera présenté écH2osystème. ©Simone Caron

« Les arts vivants ont cette capacité de toucher les gens et d’évoquer des choses intangibles, plus grandes que nous. Alors, je pense qu’ils sont une excellente manière d’aborder le fleuve dans sa complexité », explique Geneviève Dupéré qui, en plus d’être chercheuse à l’École nationale du cirque, donne un cours de mobilisation des connaissances en environnement à l’Université de Montréal.

Son objectif : retisser le lien entre le public et le Saint-Laurent. « On oublie souvent à quel point il joue un rôle important dans nos vies, dit-elle. Nos biens arrivent par navire, nos eaux usées aboutissent là-bas… Presque tout ce qu’on fait est relié au fleuve, mais on peut passer notre vie sans s’en rendre compte! »

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Une histoire de collaboration

Tout commence en 2017, alors que Geneviève travaille sur le spectacle Avudo dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal. « Pour faire le synopsis de ce spectacle, j’ai étudié l’histoire maritime de Montréal et j’ai trouvé ça fascinant. Mais je ne pouvais pas m’arrêter là… Je voulais comprendre ce qu’il se passe sur le fleuve aujourd’hui, alors je suis partie vers la Gaspésie. » Après 20 ans de travail dans les arts de la scène, elle décide de tout quitter pour entamer un doctorat à l’UQAM en recherche-création maritime.

Elle nomme son projet écH2osystème (avec un grand H) parce que le récit se nourrit des échos de ses rencontres. Elle collabore d’abord avec des biologistes de Rimouski, puis chaque rencontre menant à une autre, Geneviève se tisse un réseau qui lui permet de monter à bord de navires scientifiques, de bateaux de pêche et d’embarcations commerciales. Plus de 300 acteurs et actrices du Saint-Laurent collaborent à sa démarche documentaire et créative!

« Au début, ils me trouvaient un peu bizarre, souligne-t-elle, ils ne comprenaient pas trop pourquoi quelqu’un des arts s’intéressait à leur travail. Mais on s’est vite rapprochés parce que notre fascination commune pour le Saint-Laurent était tellement forte. »

Geneviève Dupéré et l’un de ses collaborateurs au quai de Pointe-aux-Trembles. © Simone Caron
Geneviève Dupéré et l’un de ses collaborateurs au quai de Pointe-aux-Trembles. ©Simone Caron

Les gens que j’ai rencontrés ont un attachement puissant au fleuve. Et c’est ce que j’essaie de transmettre au spectateur : leur conscience et leur amour de l’eau. Car comme le disait le commandant Cousteau : « On aime ce qu’on connaît, et on protège ce qu’on aime. »  Geneviève Dupéré

Puis, la collaboration se poursuit au-delà de la phase de recherche : une équipe de plongée, des scientifiques, des pilotes de navires et des pêcheurs participent même à créer les chorégraphies. « Je travaille avec eux pour mettre en scène leur savoir-faire », indique Geneviève Dupéré.

Du fleuve à la scène

Pour transposer l’expérience du fleuve à la scène, Geneviève a conçu une roue acrobatique qui s’inspire notamment de la rosette, un appareil utilisé en recherche pour prélever des échantillons d’eau. Cette roue, suspendue à une grue, tangue au gré du vent et rappelle le mouvement d’un navire. « C’est tellement réaliste que les acrobates ont le mal de mer », souligne-t-elle en riant. Le spectacle est conçu autour de cette roue suspendue avec, pour trame sonore, des enregistrements captés sur le terrain.

l’appareil acrobatique d’écH2osystème
À gauche, l’appareil acrobatique d’écH2osystème et à droite, une rosette utilisée en recherche. ©Images fournies par Geneviève Dupéré
une rosette utilisée en recherche

Des scènes feront allusion aux missions scientifiques auxquelles elle a participé, ce qui permet d’aborder certains thèmes de recherche tels que le manque d’oxygène dans le fleuve, la chaîne alimentaire et la dispersion de particules dans l’eau. Le documentaire évoquera également la navigation ainsi que différents types de pêches pratiquées sur le fleuve, comme la pêche au crabe, la pêche à la crevette et la pêche à la fascine – une méthode traditionnelle.

Une scène se concentrera aussi sur le cycle de l’eau potable : de la station de pompage jusqu’aux eaux usées qui retournent au fleuve. « Je veux montrer le chemin de l’eau, ajoute Geneviève Dupéré, parce qu’on ne se rend pas compte de tout ce qui se joue quand on ouvre notre robinet. »

Le projet est toujours en phase de création. Cet été, vous pourrez assister aux répétitions d’écH2osystème sur les quais de Trois-Rivières, de Saint-Joseph-de-la-Rive, dans Charlevoix, et du quartier Pointe-aux-Trembles, à Montréal. Le spectacle sera présenté l’été prochain dans plusieurs ports du Québec.

Résidence de création du projet écH2osytème sur les quais de Trois-Rivières, mai 2023. ©Geneviève Dupéré
Résidence de création du projet écH2osystème sur les quais de Trois-Rivières, mai 2023. ©Geneviève Dupéré

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