Dossier spécial : Après l'adaptation, le beau temps , partie 4

Reconnecter la ville à la nature grâce aux corridors écologiques

Projet mené par Eco-pivot sur l’ancien hippodrome de Montréal Blue Bonnets.
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Projet mené par Éco-pivot sur l’ancien hippodrome de Montréal Blue Bonnets. ©Éco-pivot
Created with Lunacy 3 min

En 2021, deux biologistes ont fondé Éco-pivot, un organisme qui oriente, guide et dirige des projets de corridors écologiques en milieu urbain. Une façon de sauvegarder les espèces animales et végétales avec lesquelles l’humain cohabite.

« On n’est pas entrepreneurs, on est biologistes et on a l’intention de changer les choses », lance d’emblée Alexandre Beaudoin, cofondateur d’Éco-pivot. Alexandre possède plusieurs diplômes en environnement et se spécialise en biodiversité urbaine. Dans le cadre des projets de connectivité qu’Éco-pivot réalise, il travaille sur les dimensions sociale et communautaire. Son associée et la directrice générale d’Éco-pivot, Daphnée Lecours Tessier, s’occupe pour sa part de modéliser les déplacements des espèces animales sur les territoires.

Alexandre Beaudoin
Alexandre Beaudoin ©Éco-pivot
Daphnée Lecours Tessier
Daphnée Lecours Tessier ©Éco-pivot

Les deux biologistes ont fondé leur OBNL pour répondre à un besoin qui se faisait sentir sur le marché : comment promouvoir la connectivité écologique en milieu urbain ou, autrement dit, comment reconnecter la ville à la nature grâce à des corridors verts?

Plus de nature dans nos villes, mais comment?

Un corridor écologique, appelé aussi « corridor biologique », est une bande de terre ou une voie de circulation qui permet de relier entre eux des espaces naturels fragmentés ou isolés. L’objectif principal est de faciliter le déplacement des espèces animales et végétales, ce qui contribue à la préservation de la biodiversité et à la survie des populations.

Reconnecter la ville à la nature grâce à ces corridors écologiques est un projet ambitieux qui nécessite certaines expertises. Il est parfois difficile de savoir par quoi et par où commencer. C’est pour cette raison que Daphnée Lecours Tessier et Alexandre Beaudoin ont créé Éco-pivot : « Notre nom le dit bien : on veut être un acteur pivot. »

L’entreprise, qui souhaite accompagner ses clients et clientes dans leur projet, agit sur plusieurs plans. « Souvent, les gens qui nous consultent ne connaissent pas bien leur territoire. On commence en général par un état des lieux », explique Alexandre Beaudoin. Cela permet de savoir quels sont les animaux qui habitent déjà dans la zone, par exemple. Le deuxième service consiste à élaborer un plan d’action en biodiversité pour cinq ou pour dix ans. Cela peut-être plus long, précise Alexandre Beaudoin, qui mentionne une projection de 20 ans pour un client.

Souvent, ceux et celles qui les consultent veulent réaliser un corridor, mais ont sauté ces deux étapes, qui sont pourtant indispensables pour cartographier le territoire et établir les besoins.

Vient ensuite le troisième service offert par Éco-pivot, qui est au cœur du savoir-faire des deux biologistes : la connectivité écologique. Il consiste à créer des autoroutes vertes pour permettre aux animaux de se rendre facilement d’un endroit à un autre, dans leur environnement naturel. Le volet final concerne la pédagogie et l’éducation autour des projets. Enfin, ajoutons qu’Éco-pivot propose de travailler avec la technologie verte, grâce à des outils qui peuvent donner une lecture précise du territoire et détecter, par exemple, les îlots de chaleur, les particules fines ou l’humidité.

Cet éventail de prestations et d’accompagnements permet de réaliser des corridors écologiques dans les règles de l’art.

Les corridors au cœur de l’adaptation

Les corridors écologiques permettent d’apaiser les environnements urbains et contribuent donc ainsi à améliorer la qualité de vie de la population, tout en réduisant les effets nocifs de la ville sur sa santé. Grâce aux espaces verts créés, les citoyens et citoyennes profitent de nouveaux lieux de rencontre ou d’endroits pour pratiquer une activité physique extérieure.

La végétalisation permet également d’augmenter la canopée dans la zone concernée, ce qui contribue non seulement à réduire les îlots de chaleur l’été, mais aussi à améliorer la qualité de l’air.

Enfin, le déploiement de ces réseaux verts constitue un bon moyen de gérer les eaux de pluie, qu’ils absorbent plus facilement que les infrastructures grises. Un avantage non négligeable quand on pense aux inondations que le Québec a connues l’été dernier.

Corridor écologique Darlington
Projection du corridor Darlington, à Montréal ©Corridor écologique Darlington

De l’Université de Montréal à Griffintown

« Pour le moment, nos principaux clients sont les établissements universitaires », explique la directrice générale d’Éco-pivot. Dans le cadre de la Nature Positive Universities Alliance, qui rassemble une dizaine d’universités du Québec et plus d’une centaine d’établissements dans le monde, plusieurs universités ont lancé des projets de corridors écologiques. « Jusqu’à très récemment, Alex était le seul conseiller en biodiversité en milieu universitaire au Québec », ajoute Daphnée Lecours Tessier. Éco-pivot cumule à ce jour une dizaine de projets diversifiés portant entre autres sur le parc Jean-Drapeau et l’ancien hippodrome de Montréal Blue Bonnets.

Les deux biologistes travaillent également sur le corridor écologique Darlington. Ce « projet école », comme le duo l’appelle, est porté par l’Université de Montréal et a pour but de relier le mont Royal à une « autoroute de biodiversité » qui se trouve le long de la voie ferrée au nord de la Montagne. Ce corridor va se déployer en différentes phases sur plusieurs années.

C’est que la mise en place des corridors verts prend du temps et il faut faire preuve de patience avant de pouvoir en mesurer les retombées. « Souvent, on veut des résultats rapides, mais la nature c’est lent », déclare Alexandre Beaudoin. Il aime illustrer au moyen d’une image : la meilleure journée pour une infrastructure grise est la première, alors que c’est la pire journée pour une infrastructure verte. En effet, un projet vert mettra du temps avant d’offrir son plein potentiel.

Il arrive toutefois que les avantages de ces corridors soient mesurables plus rapidement que prévu. Sur le site de l’École de technologie supérieure, dans le quartier Griffintown de Montréal, où Éco-pivot est intervenu ces dernières années, on a déjà constaté l’augmentation de la population d’une espèce référencée. Laquelle? Pour des raisons de conservation, les deux biologistes préfèrent ne pas dévoiler de quelle espèce il s’agit, car les accros de collections ou de photographie ne sont jamais bien loin et leur visite pourrait perturber l’écosystème.

Il y a aussi de bonnes surprises, comme la fois où (on ne dira pas à quel endroit), pendant la pandémie, les biologistes ont découvert un couple de roitelets à couronne rubis. Une belle surprise dont se souvient encore Daphnée Lecours Tessier.

Les enjeux urbains

Du 2 au 6 octobre 2023 au Palais des congrès de Montréal et sous l’impulsion d’Ouranos, consortium en climatologie, plus de 1500 membres de la communauté de l’adaptation aux changements climatiques venant du monde entier se réunissent pour partager leurs connaissances sur les défis et les avantages de l’adaptation. C’est l’événement Adaptation futures 2023.

Voici une sélection de séances, majoritairement en anglais, consacrées aux enjeux urbains. Pour la programmation complète, c’est par là.

  • Key findings from UCCRN’s third assessment report on climate change and cities – Urban Climate Change Research Network
    Mardi 3 de 11 h à 12 h 30 
  • Adaptation in practice : How local governments are mainstreaming climate resilience – Federation of Canadian Municipalities
    Mercredi 4 de 8 h 30 à 10 h 
  • Integrating adaptation into city budgeting – Lessons from C40 cities and Montreal – C40
    Mardi 3 de 16 h à 17 h 30 
  • Meilleures pratiques d’aménagement résilient aux inondations en milieu urbain : vers un modèle de gouvernance inclusif et efficace – Ville de Montréal et Architecture sans frontières (conférence en français)
    Mercredi 4 de 14 h à 15 h 30 

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