Dossier spécial : Plan large sur les mini-maisons , partie 1

Engouement grandissant pour les mini-maisons

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Retombées positives générales

25 novembre 2020 - Marion Spée, Journaliste et recherchiste scientifique

Le désir de vivre plus simplement et un accès à la propriété abordable poussent de plus en plus de gens à s’intéresser aux mini-maisons. Mais d’où vient le phénomène? Et vivre en format mini, est-ce vraiment une bonne affaire pour le climat?

« Le plus souvent, vouloir habiter dans une mini-maison s’inscrit dans un projet minimaliste, un rejet du consumérisme, un mouvement de simplicité volontaire », explique Guillaume Lessard, administrateur au Mouvement québécois des mini-maisons et candidat au doctorat en études urbaines à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). N’empêche qu’à la base, ça se veut une solution abordable d’accès à la propriété. C’est d’ailleurs pour sauver le « rêve américain » que le concept est né et a pris de l’ampleur aux États-Unis.

Ça vient d’où?

Le mouvement Tiny House, les mini-maisons sur roues, vient de nos voisins du sud et a explosé après la crise des subprimes en 2008. « Les gens voulaient continuer à avoir accès à la propriété sans que ça coûte trop cher », affirme Guillaume Lessard. Et c’est justement ce que permettait une mini-maison sur roues. Ces habitations sont peu coûteuses à construire, surtout sur la côte ouest où le climat ne nécessite pas autant de matériaux isolants qu’au Québec. Les propriétaires n’avaient pas besoin d’acheter un terrain et pouvaient s’installer chez des amis ou sur un terrain non zoné de manière illégale et temporaire.

Le plus souvent, vouloir habiter dans une mini-maison s’inscrit dans un projet minimaliste, un rejet du consumérisme, un mouvement de simplicité volontaire.
Guillaume Lessard, administrateur au Mouvement québécois des mini-maisons

Puis le concept a été repris assez rapidement au Canada : Vancouver, Calgary, Edmonton. Mais il s’est aussi transformé, puisque les habitations sur fondations, installées en fond de cour, se substituent lentement mais sûrement aux maisons sur roues. Autrement dit, la nouvelle tendance est de construire des mini-maisons sur des terrains abritant déjà une habitation principale.

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Photos: Airbnb
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Des quartiers réservés

L’autre grande tendance au Québec, ce sont les quartiers réservés aux mini-maisons. Par exemple, la Ville de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson a lancé un projet de 200 terrains, modifiant au passage quelques-unes de ses règlementations. Une cinquantaine de maisons ont déjà été construites au domaine Nature sur le lac. « C’est le projet qui fonctionne le mieux dans la municipalité », souligne Simon Provencher, directeur du service de l’urbanisme et de l’environnement de la Ville.

Si au Québec les mini-maisons ne sont pas acceptées partout, de plus en plus de municipalités autorisent leur construction, sous une forme ou une autre. « Changer les règlementations, ça prend du temps », rappelle Guillaume Lessard. Pour savoir où trouver ce type d’habitation, on peut consulter le site du Mouvement québécois des mini-maisons, qui propose une carte interactive.

Une question de taille

Plusieurs définitions coexistent en matière de mini-maisons. « Lors du premier colloque sur les mini-maisons qui a eu lieu à Sherbrooke en 2017, on a tenté de proposer un vocabulaire précis : « micro-maisons » pour les maisons sur roues d’environ 300 pieds carrés, « mini-maisons » pour celles d’environ 300 à 600 pieds carrés, bâties sur pilotis, blocs, pieux ou fondations, et « petites maisons » pour les habitations de 600 à 1000 pieds carrés », explique Guillaume Lessard, administrateur au Mouvement québécois des mini-maisons. Mais selon le candidat au doctorat en études urbaines à l’INRS, personne ne s’entend précisément sur le vocabulaire.

Qui est attiré par le mini?

« Le profil initial, ce sont les jeunes retraités ou les adeptes du plein air qui en font une seconde habitation », explique Guillaume Lessard. Mais depuis quelques années, ça devient plus varié : la demande a changé et, plus récemment, l’essor du télétravail rend ce type d’habitation encore plus intéressant.

Pour François Leroux, directeur des ventes et du marketing chez Chabot Construction, il y a plusieurs types de clients : les jeunes couples, les premiers acheteurs au budget limité et des couples qui vivent déjà dans une grande maison mais qui souhaitent se faciliter la vie en emménageant dans un espace restreint.

Marie-Noëlle Bélanger-Lévesque et son mari sont de ceux-là. Avec leurs trois enfants, ils ont le projet de s’installer dans un quartier de mini-maisons. C’est une vie communautaire qu’ils recherchent. « On veut se débarrasser du poids du matériel, que ça nous coûte moins cher, se simplifier la vie », s’enthousiasme la mère de famille.

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© Airbnb

Afin de s’y préparer, ils trient leurs affaires, se demandent ce qui compte vraiment, achètent moins de nouvelles choses. « C’est un peu comme un muscle qui se développe, concède-t-elle. Au début, c’est plus dur, et après, on s’habitue. »

Mais est-ce vraiment plus écologique de vivre dans une mini-maison?

Selon Guillaume Lessard, les mini-maisons romantisent la question écologique en jouant la carte de la simplicité. « C’est comme si on proposait une solution unique, à savoir une petite maison mignonne, à plein de problèmes sociétaux : les changements climatiques, un mode de vie plus durable, l’accès à la propriété, analyse le spécialiste. La mini-maison, c’est séduisant parce que ça donne l’impression que ça solutionne plusieurs problèmes. »

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© Goldstyn

Mais c’est dans les détails qu’on mesure l’impact écologique. Par exemple, l’empreinte environnementale d’une mini-maison sur le terrain d’une maison existante dans les zones urbaines est beaucoup moins importante que celle d’une mini-maison construite sur une zone agricole ou naturelle.

Par ailleurs, une petite habitation consomme moins d’énergie qu’une plus grande, mais est-ce plus économique qu’un appartement, qui partage des murs, un plafond et un plancher avec d’autres unités? « Pas nécessairement, admet Guillaume Lessard. Reste que c’est une maison unifamiliale isolée. » Opter pour une mini-maison ne réduira donc pas forcément notre impact sur le climat; tout dépend de notre situation et de notre mode de vie. À méditer!

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Le modele Billy d'Ilo peut facilement accueillir un couple dans ses 475 pi2. © IloBilly

Et les matériaux?

Bien que diminuer la taille des maisons soit une stratégie intéressante, ce sont surtout les matériaux durables qui ont une incidence sur le climat. Selon une étude américaine, pour deux maisons de taille égale, celle dont les matériaux ont été choisis avec soin générera 35 % moins de GES pendant toute sa durée de vie. Par ailleurs, si on choisit les matériaux pour bâtir une maison ultra sobre en carbone au Québec, notre impact sur le climat sera six fois moins élevé que si on habitait une maison classique.

Laura Chouinard Thuly, recherchiste scientifique pour Unpointcinq.

Des mini-maisons en photos

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