Dossier spécial : L'école dit stop au réchauffement climatique , partie 6

Pas besoin d’une première auto à Trois-Rivières

Mobilité durable automobile transport actif transport collectif rentrée scolaire Trois-Rivières Québec
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© L'Académie des Estacades @ courtoisie.
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Même si le nombre de jeunes qui possèdent un permis de conduire est en baisse au Québec, l’Académie des Estacades, à Trois-Rivières, a décidé l’année dernière d’encourager ses élèves à retarder l’achat d’une première voiture. Et l’établissement secondaire compte récidiver cette année.

L’idée de départ est toute simple : éviter l’achat d’un premier véhicule chez les jeunes en les incitant à se tourner vers d’autres modes de transport. Selon les plus récents chiffres de la Société de l’assurance automobile du Québec, la pandémie a eu un effet sur le nombre de détenteurs de permis de conduire. Ils étaient 9,2 % moins nombreux chez les 16 à 24 ans en 2020 par rapport à la moyenne calculée entre 2015 et 2019.

Et pourtant, les gaz à effet de serre (GES) associés à l’usage de l’automobile, eux, sont toujours bien en hausse. En 2018, le transport routier comptait pour 35,6 % des émissions totales de GES au Québec, d’après le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Souvent, les jeunes disent avoir un emploi pour se payer une auto. On leur fait prendre conscience du nombre d’heures de travail que ça implique.
Karine Champoux

L’Académie des Estacades a misé sur l’information pour convaincre les jeunes du secondaire de repenser leur choix. En plus d’assister à une conférence portant sur les conséquences du réchauffement climatique donnée par le chercheur et physicien Marc Brullemans, les élèves ont été amenés à réfléchir sur l’incidence économique de l’achat d’un véhicule. « Souvent, les jeunes disent avoir un emploi pour se payer une auto, constate Karine Champoux, responsable du comité environnemental à l’école secondaire. On leur fait prendre conscience du nombre d’heures de travail que ça implique. »

Du même coup, on en a profité pour informer les élèves sur les solutions de rechange : transport en commun, transport actif, emprunt d’un véhicule à un proche ou location. Afin de les encourager à utiliser un autre moyen de déplacement qu’une voiture, l’établissement leur a aussi proposé des rabais à la Société de Transport de Trois-Rivières ou des accessoires cyclistes.

En plus de participer à ces interventions, les adolescents assisteront aussi cette année à un atelier de réparation de vélos. Karine Champoux espère que les élèves seront plus enclins et enclines à pédaler pour leurs trajets s’ils et elles sont capables d’entretenir ou de réparer leur bicyclette.

Les cyclistes de moins de 18 ans étaient moins nombreux qu’en 2015, selon L’état du vélo à Trois-Rivières en 2020, publié par Vélo Québec. Mais ils et elles comptent toutefois pour la tranche d’âge qui se déplace le plus sur deux roues, avec un taux de 82 %.

Les défis du transport en commun

Mais pourquoi l’envie d’une voiture s’empare-t-elle autant des jeunes? Des élèves boudent les transports en commun en raison du temps passé dans l’autobus, fait remarquer Karine Champoux. « Un trajet de 15 minutes en voiture peut prendre une heure en autobus », compare-t-elle. Selon elle, si les circuits étaient plus courts et plus directs, il y aurait encore plus d’usagers.

Au-delà de cet aspect pratique, y a-t-il un attachement particulier des jeunes à l’automobile? Une récente étude conclut que le fait d’obtenir son permis de conduire n’est plus autant considéré comme un rite de passage vers l’âge adulte que par le passé. L’enquête Les jeunes et la mobilité : perceptions et aspirations a été publiée en mars dernier par la Fondation David Suzuki a été conduite auprès de 1 000 cégépiens et cégépiennes qui fréquentent un établissement de la région métropolitaine par Jérôme Laviolette, candidat au doctorat en planification des transports à Polytechnique de Montréal.

L’étude met en évidence le fait que ceux et celles qui vivent plus près des centres urbains ont moins tendance à utiliser la voiture que ceux résidant dans des régions plus éloignées. Environ le quart des jeunes de 18 à 25 ans sondés ont recours exclusivement à l’automobile pour leurs déplacements. Les autres utilisent plusieurs moyens de transport, notamment le transport collectif et le transport actif.

De son côté, Karine Champoux estime que le gouvernement devrait aider les municipalités à financer le transport en commun pour le rendre gratuit. Selon elle, la gratuité entraînerait une augmentation de la popularité et de la qualité des services de transport collectif.

Et le vélo, dans tout ça?

Fait étonnant : moins de la moitié (46 %) des jeunes qui ont participé à l’étude de Jérôme Laviolette circulent à vélo. « C’est quand même beaucoup moins utilisé qu’on pourrait le croire. Et ça, ça nous a un peu surpris », rapporte ce dernier.

Le candidat au doctorat suggère d’ailleurs d’étendre les stations de vélopartage dans son rapport. Parmi les autres recommandations, il préconise de mieux financer les recherches déterminant les enjeux liés à la mobilité des jeunes, d’inscrire automatiquement les cégépiens et cégépiennes à un abonnement annuel de transport collectif, en plus d’étendre le réseau de voies prioritaires pour les autobus. Finalement, le rapport recommande d’élaborer des campagnes pour promouvoir la mobilité durable auprès des jeunes.

Est-ce que la campagne d’information de l’Académie des Estacades a porté ses fruits? Karine Champoux a constaté que beaucoup d’élèves ont formulé l’intention d’augmenter leurs déplacements à vélo. « Est-ce qu’ils le feront? Ça va être à vérifier. Mais oui, la motivation est là. »

Un slam pour délaisser la voiture à Sherbrooke

 À l’école Brébeuf de Sherbrooke, une centaine d’élèves du primaire ont eu l’aide, pour créer une œuvre musicale sur l’environnement, du slameur Jocelyn Thouin, invité par le biais du programme La culture à l’école. Ainsi est née la pièce Slam ton monde propre.

En classe, le slameur a coécrit le texte avec les écoliers et écolières. Ils ont ensuite enregistré la pièce avec du matériel professionnel de studio.

Le but était de trouver des options faciles à instaurer pour les élèves dans le but de se déplacer autrement qu’en véhicule à moteur. « Ils avaient plein d’idées. Il y en a beaucoup qui les mettent en application. Ils viennent une fois par semaine à l’école à vélo au lieu d’y aller en voiture avec leurs parents. J’ai même un élève qui retourne à la maison à pied le soir », raconte Joëlle Lemieux, enseignante de 5e année, qui compte répéter l’expérience cette année.

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