Retombées positives générales
Martine Pettigrew gère seule sa boutique de produits écoresponsables en y transmettant une vision de l’engagement climatique inspirante fondée sur le respect de soi, de son entourage et de l’environnement. J’ai eu la chance d’en entendre plus sur son approche.
Par Mina Saloin, jeune journaliste du Laboratoire des jeunes journalistes en environnement (LJJE)
C’est sous un vent printanier, après avoir parcouru les rues résidentielles du quartier Rosemont–La Petite-Patrie, à Montréal, que je pénètre dans la boutique Maison Écolonet. Déjà affairée derrière le comptoir, Martine m’accueille chaleureusement, comme à son habitude.
Essoufflée par des années d’une pratique professionnelle d’enseignante trop souvent bridée par les heures de planification, de formations, de réunions, c’est en 2007 qu’elle a fondé la Maison Écolonet, pour assouvir pleinement son désir premier : accompagner les gens. « Ça s’est fait très rapidement, me raconte-t-elle. En trois mois, la boutique était ouverte. »
Le nom le dit bien, d’un nettoyant à vitres aux crèmes pour la peau en passant par un rouge à lèvres fuchsia, il y a de quoi combler tous ses besoins en produits corporels et d’entretien ménager. Malgré toute cette variété, ce qui retient l’attention, c’est le mur de réservoirs de produits en vrac aménagé au fond de la boutique.
Avec Maison Écolonet, Martine s’est donné comme mission de sensibiliser les gens à consommer de façon plus écoresponsable et bonne pour la santé.
Je dis souvent que vendre du savon est une excuse pour poursuivre autrement ma carrière en éducation!
Penser à ses besoins avant ceux de la planète, est-ce écoresponsable?
Selon elle, consommer des produits bons pour l’environnement, évidement que c’est écoresponsable. Mais pourquoi ne pas aller encore plus loin en… consommant moins? Martine a toujours encouragé sa clientèle à repenser ses besoins. On cherche souvent LE produit miracle, ou tendance, mais est-ce vraiment dans l’optique de combler un manque ou un problème particulier? « Une des principales valeurs chez Écolonet est le discernement », m’informe Martine. Prendre un pas de recul pour optimiser ses achats, c’est un geste qui non seulement aide à réduire son empreinte écologique, mais qui permet aussi d’économiser.
Comment consommer de manière écoresponsable tout en préservant son portefeuille?
1. Acheter seulement selon nos besoins. Si un seul produit suffit pour atteindre un résultat souhaité, pourquoi, par exemple, se procurer l’agencement complet de tous les produits de soins du visage ou le kit ménager parfait?
2. Prioriser les produits tout-en-un, comme les produits de base qui peuvent remplir plusieurs fonctions. Un nettoyant multi-surfaces ou de l’eau de Javel servent de passe-partout pour le ménage, tout comme certaines huiles essentielles pour le corps.
3. Opter pour le vrac et privilégier les contenants réutilisables.
4. Bien se renseigner sur les propriétés et ingrédients d’un produit. Une huile végétale de base peut répondre aux mêmes besoins qu’une crème hydratante synthétique plus chère.
Du respect à tous les étages!
Chez Maison Écolonet, le respect de l’entourage se traduit avant tout par les liens tissés serrés entre la propriétaire et sa clientèle. Cela explique notamment pourquoi la boutique n’est pas présente sur les réseaux sociaux et ne propose pas la vente en ligne. « Pourquoi je vendrais en ligne? Je ne vous verrais même pas en vrai! », répond l’entrepreneuse lorsqu’on lui propose cette option. Vous l’aurez compris, la relation clientèle-vendeuse est une priorité et c’est ce qui entretient le succès d’Écolonet. Ce qui anime Martine, c’est conseiller les gens, les écouter, trouver des solutions pour répondre à leurs besoins, voire plus! « Avec certains, je deviens même psychologue! » me lance-t-elle à la blague.
Le respect de l’entourage se traduit également par les liens qu’entretient la propriétaire avec ses fournisseurs, qui sont sélectionnés selon des critères bien précis. Martine privilégie notamment les produits fabriqués dans un rayon géographique aussi petit que possible par rapport à son commerce.
Outre l’aspect du transport, elle suit de près l’engagement éthique et environnemental des producteurs. La propriétaire me raconte avoir déjà fait affaire avec des entreprises qui, au milieu d’un contrat, ont changé de propriétaire ou ont été vendues. Résultat : dans leur quête de rentabilité, les producteurs ont remplacé certains de leurs ingrédients naturels par des produits chimiques moins coûteux, alors que leurs prix de vente continuaient d’augmenter.
« Si je n’affectionne pas un produit, il va rester longtemps sur les tablettes! » C’est le cas de le dire : Martine est une vendeuse très transparente. Toujours honnête avec sa clientèle, elle teste généralement les nouveaux articles avant de les mettre en vente. Elle me pointe un sac en tissu dans un coin de la boutique. « Dans ce sac à pain, tout devient sec après deux jours. Je vais peut-être finir par le vendre comme sac à souliers! », dit-elle en souriant.
Un impact à plus grande échelle
L’impact de nos initiatives gagne de l’ampleur chaque fois que l’on s’approprie notre consommation et que l’on encourage notre entourage à faire de même. Selon Martine, c’est avant tout en adoptant individuellement une attitude écoresponsable que l’on peut faire une différence autour de soi.
L’expérience de rédaction de Mina
Je connais la Maison Écolonet et Martine depuis plusieurs années et j’ai voulu raconter ce que j’apprécie le plus là-bas : le côté humain, à la fois entre les clients eux-mêmes, mais également dans la relation entre Martine et sa clientèle. Elle en a long à dire sur le sujet et il a été difficile de filtrer le contenu de son entrevue, intéressante du début à la fin. J’ai malgré tout adoré la préparation et le sujet de ce premier article en solo.
