Dossier spécial : Premières Nations, premières solutions , partie 7

Mamo Waskapiwin : une réflexion climatique atikamekw

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30 % du groupe sondé se préoccupe des impacts des températures changeantes sur la croissance de la flore. ©Émélie Rivard-Boudreau
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07 février 2022 - Émélie Rivard-Boudreau, journaliste de l'Initiative de journalisme local

En atikamekw nehiromowin, qui est la langue parlée par le peuple atikamekw, un « mamo waskapiwin » est un cercle de conscience collective. Cette nation a baptisé ainsi son projet d’adaptation aux changements climatiques auquel participent des résidents des communautés de Wemotaci, Manawan et Opitciwan.

Décembre 2021 : à l’école secondaire Otapi, de Manawan, dans Lanaudière, l’enseignant Larbi Bernich a jumelé ses 13 élèves de quatrième et de cinquième secondaire afin qu’ils échangent sur leurs perceptions des répercussions des changements climatiques. « Ce sont des notions que nous avons vues dans notre programme de science », rappelle-t-il aux jeunes, avant de laisser René Ottawa, un des deux agents de liaison de Manawan, leur présenter le projet d’adaptation aux changements climatiques Mamo Waskapiwin.

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René Ottawa (à droite) présente le projet d’adaptation aux changements climatiques Mamo Waskapiwin. ©Émélie Rivard-Boudreau

René Ottawa est mandaté par le Secrétariat au territoire du Conseil de la Nation Atikamekw, qui pilote un projet d’adaptation collective aux changements climatiques. Il distribue à chacun des élèves une manette qui leur permettra de répondre à un sondage sur les impacts potentiels de 10 conséquences des changements climatiques comme les feux de forêt, les vents violents, les inondations, les canicules, les sécheresses et les maladies zoonoses. « Il y a plusieurs choix de réponses et vous choisissez celles qui vous semblent les meilleures », explique-t-il.

L’agent de liaison utilise une application qui permet de cumuler et d’afficher instantanément les choix des participants. Ainsi, il constate entre autres que 30 % du groupe se préoccupe des impacts des températures changeantes sur la croissance de la flore.

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René Ottawa utilise une application qui permet de cumuler et d’afficher instantanément les choix des participants. ©Émélie Rivard-Boudreau

À la fin de l’exercice, un élève de cinquième secondaire, Maikaniss Vollant Niquay, fait part de ses impressions. « C’est quand même impressionnant de voir qu’il y a beaucoup de problématiques liées aux changements climatiques. Je ne pensais pas qu’il en avait autant. Je ne pensais pas que ça pouvait aussi impliquer des maladies zoonoses », dit-il.

Par et pour les Atikamekw

Le but du programme Mamo Waskapiwim est que la nation atikamekw arrive à déterminer collectivement les défis perçus comme les plus urgents ou les plus importants pour adapter ou améliorer l’organisation de ses communautés face aux changements climatiques.

Avec la multiplication des cercles de discussion, comme celui tenu à l’école Otapi, les trois communautés atikamekw devraient être mieux à même de choisir les meilleurs projets d’action et d’adaptation face aux changements climatiques, croit René Ottawa. « Dans le cadre de notre projet, on veut consulter plusieurs groupes, notamment les aînés. On a déjà sondé un groupe de travailleurs dans le domaine de la consultation de la planification forestière et on sondera des groupes de femmes et éventuellement des politiciens et les employés du Conseil », explique-t-il.

Déjà, dans une première phase du projet réalisée en 2018-2019, le Secrétariat au territoire du Conseil de la Nation Atikamekw, responsable des dossiers se rapportant à l’occupation du territoire, l’environnement, la faune et les ressources naturelles, avait entamé une première consultation dans toutes les communautés. Celle-ci a entre autres révélé que l’accès aux sources traditionnelles d’alimentation et de médicaments est le souci principal des Atikamekw dans le contexte des changements climatiques.

« Sur le site Web de Mamo Waskapiwin, les membres de nos communautés pourront donner leurs suggestions et leurs conseils. Nous allons rassembler toutes les réponses qu’on aura reçues et, éventuellement, il y aura des pistes de solution proposées par le Secrétariat au territoire du Conseil de la Nation Atikamekw », souligne René Ottawa.

Ce que les jeunes proposent

Après avoir participé au sondage dans son école, John-Alex Ottawa juge qu’il est urgent que sa communauté agisse, notamment en triant mieux les matières recyclables. « Ce serait bien de sensibiliser les gens à la gestion des déchets et de renforcer les gestes du quotidien pour réduire les impacts des changements climatiques. » Son camarade de classe Maikaniss Vollant Niquay renchérit : « Je trouve aussi dommage qu’il n’y ait pas de compostage dans la communauté. »

Les deux adolescents espèrent également que les membres de leur communauté réduiront l’usage de leurs véhicules. « Les voitures émettent beaucoup de gaz et ça pollue l’air », soulève John-Alex Ottawa. Maikaniss Vollant Niquay abonde dans le même sens. Il déplore le trop grand nombre de courts déplacements effectués en voiture à Manawan. « On espère voir des changements par rapport à ça », conclut-il.

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