Dossier spécial : Précieuses ressources , partie 5

Bienvenue à la quincaillerie circulaire du Lac-Saint-Jean

Quincaillerie R+
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Katia Girard, directrice générale de Réemploi+, et Martin Saint-Gelais, directeur des Quincailleries R+, sont fiers d’avoir déjà valorisé plus de 45 000 articles. © Guillaume Roy
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Donner une deuxième vie aux matériaux de quincaillerie, éviter l’enfouissement de 5000 tonnes de déchets par an et favoriser la réinsertion de personnes en situation de précarité… c’est le sacré défi relevé par Réemploi+, une entreprise d’économie sociale du Lac-Saint-Jean.

Sur les tablettes de la Quincaillerie R+, à Alma, un tas de bois de diverses formes et longueurs est affiché à moins de 2 $ la pièce. Dans ce lot, Pierre, un résident de la municipalité, choisit minutieusement quelques panneaux de bois aggloméré en vue de réaliser des réparations dans son chalet. « J’ai seulement besoin de petits morceaux, alors ça ne valait pas la peine d’acheter une grosse feuille de 4 par 8 à gros prix », explique-t-il.

Juste à côté, des lots de céramique se détaillent à 0,50 $ le pied carré. Un peu plus loin, une grosse baignoire triangulaire en parfait état est vendue à seulement 20 $. Matériaux bruts, outillage, chaises, tuyauterie, luminaires, vis, boulons, écrous et peintures font aussi partie de l’offre de la Quincaillerie R+, qui a ouvert ses portes en novembre 2021 sur l’avenue du Pont Sud, à Alma.

matériaux de quincaillerie
© Guillaume Roy

La différence avec les BMR et Home HardWare de ce monde? À la Quincaillerie R+, tous les matériaux ont échappé de peu à l’enfouissement, explique la directrice générale de Réemploi+, Katia Girard, l’entreprise d’économie sociale à l’origine du projet.

Alors oui, les formats ne sont pas toujours standards et les stocks sont imprévisibles, car en rotation constante, mais les prix sont difficiles à battre. Les matériaux sont vendus de 20 % à 40 % du prix à neuf, précise Katia Girard, et les rabais sont parfois encore plus importants : « On facture le plus petit prix possible, juste pour nous permettre de couvrir le coût de nos opérations », dit-elle.

Faire grandir une idée pour toute une région

La quincaillerie n’est toutefois que la partie immergée de l’« iceberg » Réemploi+, un projet imaginé par Jean Girard il y a cinq ans, à l’époque où ce dernier travaillait pour le Groupe Coderr, une entreprise d’économie sociale qui, entre autres activités, démantèle de vieux matelas et équipements de réfrigération et favorise l’insertion à l’emploi.

Notre but est d’enfouir seulement le déchet ultime.
Guy Ouellet, directeur de la Régie de matières résiduelles du Lac-Saint-Jean

Réemploi+ est aujourd’hui à la tête d’un vaste projet régional de création de valeur avec la valorisation et le réemploi des matières issues des sept écocentres gérés par la Régie de matières résiduelles du Lac-Saint-Jean (RMR).

Impliqués depuis le premier jour, la RMR et son directeur général, Guy Ouellet, ont tout de suite été intéressés par le concept : « Le réemploi fait partie de l’ADN de la Régie, parce que le déchet le moins cher est celui qu’on ne produit pas, dit-il. Notre but est d’enfouir seulement le déchet ultime. » Dans le cadre de son mandat, Guy Ouellet devait impliquer tous les écocentres et toutes les municipalités de la RMR du Lac-Saint-Jean et de Mashteuiatsh. Ce qu’il a fait.

Objectif : détourner 5000 tonnes de déchets par année

« On reçoit près de 185 000 visites dans nos écocentres, un achalandage exceptionnel pour une population de 110 000 personnes », note Guy Ouellet. À l’heure actuelle, 84 % des 30 000 tonnes de matières envoyées dans les écocentres du Lac-Saint-Jean sont recyclées ou valorisées. La Quincaillerie R+ est aussi appelée à jouer un rôle de plus en plus important dans cette dynamique.

Depuis le début des opérations, en novembre 2021, 45 000 articles ont été vendus à la Quincaillerie R+ et ce n’est qu’un début. Une seconde succursale ouvrira à Dolbeau-Mistassini à l’été 2022 et une troisième dans la MRC du Domaine-du-Roy en 2023. À terme, le projet vise à retirer 5000 tonnes de déchets de l’enfouissement par année. Tout ce travail permettra d’éviter l’émission de 125 à 150 tonnes d’équivalent CO2, selon Guy Ouellet, qui souligne qu’une étude est en cours pour évaluer plus précisément les retombées du projet.

En plus de réduire les GES, on met en place des plateaux de travail pour faciliter la réinsertion à l’emploi de ces personnes.
Jean Girard, chargé du réemploi chez RMR Lac-Saint-Jean

Un projet de réinsertion

De son côté, Jean Girard tenait à ce que Réemploi+ valorise non seulement les matériaux, mais soutienne également les individus, en favorisant le retour à l’emploi. « Je travaille avec des ex-détenus, des toxicomanes, des gens qui ont des problèmes de santé mentale, des accidentés du travail depuis plus 30 ans, dit-il. Ce sont des clientèles qui ont plein de potentiel, mais qui sont trop souvent exclues. Donc, en plus de réduire les GES, on met en place des plateaux de travail pour faciliter la réinsertion à l’emploi de ces personnes. » Près de 35 emplois seront créés par Réemploi+ dans ses différentes quincailleries. Au total, dans l’écosystème régional créé par l’entreprise, quelque 200 personnes seront accompagnées vers un retour à l’emploi.

quincaillerie R+ Alma
© Juvéna de Desbiens.

Un organisme de réinsertion sociale de la région, le Juvéna de Desbiens, est lui aussi devenu partie prenante du projet en mettant à disposition ses employés et ses infrastructures, des ateliers où sont valorisés divers matériaux ensuite revendus à la quincaillerie.

Outre la création d’emplois, Réemploi+ est donc parvenu à fédérer trois MRC et plusieurs entreprises d’économie sociale du Lac-Saint-Jean. « C’est vraiment un beau projet de développement durable pour l’ensemble de la région », résume fièrement Katia Girard.

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