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Aaaaah, le Québec. Un des lieux les plus enneigés au monde, où les basses températures ne perturbent pas, ou à peine, les activités extérieures, qu’elles soient sportives ou récréatives. Et cela ne date pas d’hier! Ski, raquette, luge et patin sont des activités pratiquées depuis plusieurs générations. Qui plus est, elles sont carboneutres – ou presque.
Quid des changements climatiques? Il parait difficile d’imaginer que tout cet univers hivernal est menacé. Car c’est un fait : l’hiver devient plus chaud et plus court, avec pour conséquence une baisse des précipitations sous forme de neige, ce qui oblige les stations de ski à recourir de plus en plus à l’enneigement artificiel.
En parlant de stations de ski, les noms de Far Hills, Chantecler, l’auberge Sun Valley, le domaine Estérel Resort ou Grand Lodge Mont-Tremblant évoquent-ils quelque chose? Voilà quelques-uns des hauts-lieux de tourisme hivernal qui se sont développés dans les années 30 et 40 dans les Laurentides et que la ligne ferroviaire du « P‘tit train du Nord » a favorisés. À l’époque, ils attiraient notamment des touristes des États-Unis et des autres provinces canadiennes.
Reste qu’au Québec, les sports d’hiver sont longtemps restés l’apanage des riches et des hommes, avant de devenir progressivement accessibles aux femmes et à toutes les classes sociales. Le carnaval d’hiver demeure l’occasion de les voir rassemblés, de pratiquer ces activités ou de venir encourager les clubs sportifs qui s’affrontent. À Montréal, le célèbre événement, au cours duquel un palais de glace était construit, s’est déroulé de 1883 à 1889. La ville de Québec et son fameux Bonhomme Carnaval perpétuent d’ailleurs cette tradition de nos jours. C’est aussi dans la vieille capitale qu’est apparue la première patinoire couverte du monde en 1852, tandis que le premier club sportif de curling en Amérique du Nord a vu le jour à Montréal en 1807.
Toutes ces activités hivernales sont autant de parcelles d’histoire à vous raconter. Mais dans la catégorie neige, je m’en tiendrai à deux des plus anciennes : la raquette et la traîne sauvage. La première a d’abord été un moyen de transport au centre de la vie autochtone avant de devenir au XIXe siècle un objet vital pour les explorateurs, arpenteurs, trappeurs et travailleurs forestiers, puis une activité prisée des clubs sportifs naissants. Depuis, la raquette a gagné en popularité, tout comme le toboggan, ou « la traîne sauvage ». Long de deux mètres environ, il a longtemps été le principal moyen de transport des Amérindiens, qui le chargeaient notamment de bois, de gibier ou d’équipement de chasse. De leur côté, les Inuits ont un traîneau similaire tiré par des chiens, plat et monté sur des patins, appelé le cométique.
Si j’ai volontairement omis la motoneige et passé rapidement sur le ski alpin, c’est parce que ce ne sont pas les loisirs à faible impact carbone et bon marché qui manquent dès lors que la nature nous offre un peu de froid, de neige ou de glace. Les plus téméraires d’entre nous vont même au travail en raquettes, en ski de fond ou en fat bike, la toute dernière coqueluche des braves qui défient la saison blanche. L’hiver de Gilles Vigneault n’a pas dit son dernier mot!
