Transport actif en hiver : même pas peur!

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© Simon Diotte

18 février 2019 - Simon Diotte, Coureur des bois dans l'âme

Dans les Laurentides, des quadragénaires délaissent la voiture pour se rendre au travail en ski de fond ou en fatbike. Une perte nette en gaz à effet de serre et un gain direct pour la santé physique et mentale. Qui dit mieux?

Frédéric Massé réussit à faire 80 km de ski de fond par semaine sans rien couper dans son horaire. Son truc? Ce quadragénaire de Val-David skie chaque matin 16 km sur la piste du P’tit Train du Nord pour se rendre à son travail à la boutique Espresso Sports de Sainte-Adèle, en bordure de l’ancienne voie ferrée. « Ça me prend une heure en utilisant la technique du pas de patin. C’est trois fois plus long qu’en voiture, mais c’est trois fois plus l’fun! » dit ce passionné de sports.

Quand cet ex-menuisier a commencé à occuper cet emploi de vendeur, il y a quatre mois, il faisait comme tout le monde (ou presque) : il prenait la voiture pour aller travailler. « C’est seulement quand les premiers centimètres de neige se sont accumulés sur la piste que je me suis dit : “Pourquoi je ne prendrais pas mes skis?” », raconte-t-il. D’autant qu’il habite à un kilomètre du parc linéaire, un sentier de randonnée qui permet de skier de village en village entre Saint-Jérôme et Val-David.

Un matin, il a imité Jackrabbit et il est tombé sous le charme. « J’arrive au travail avec l’esprit beaucoup plus éveillé. Je n’ai pas besoin de cafés pour me mettre en marche », poursuit-il en se disant libéré de la voiture, « dont nous sommes esclaves, finalement ».

Jusqu’à tout récemment, Frédéric Massé n’accomplissait que le trajet du matin en ski et optait pour le covoiturage après sa journée de travail. Mais depuis peu, cet émule d’Alex Harvey skie à l’aller et au retour, dévorant les kilomètres. « Des collègues et amis m’envient de pouvoir combiner entraînement et transport, optimisant mon temps », dit ce fondeur devant l’éternel, qui apprécie les visites de plus en plus espacées à la station d’essence. « C’est bon pour le portefeuille », dit-il. Et pour la planète.

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Frédéric Massé sur la piste du P’tit Train du Nord. © Simon Diotte

« J’ai trouvé ça magique »

Il n’est pas le seul à troquer l’autoroute 15 pour la piste du P’tit Train du Nord. Peu importe la météo, Brigitte Lacaille, 47 ans, enfourche tous les jours son VPS – pour vélo à pneus surdimensionnés, couramment appelé fatbike – pour aller travailler. Elle parcourt ainsi quotidiennement 32 km afin de relier son domicile de Prévost à l’hôpital de Saint-Jérôme, où elle est pharmacienne. Une balade d’une heure environ, selon les conditions de neige.

Transport actif en hiver: Brigitte Lacaille et son fatbike
Brigitte Lacaille toute équipée pour pédaler dans les pires conditions. © Simon Diotte

« Ça fait 17 ans que je me déplace en vélo de route en été pour me rendre au travail, mais dès l’arrivée de la première neige, je sautais dans ma voiture. L’an dernier, j’ai tenté ma chance en VPS et j’ai trouvé ça magique. À 7 h le matin en décembre, je roule dans la noirceur la plus totale, le chemin uniquement éclairé par mon phare avant. Zéro congestion, je ne croise que des cerfs », affirme-t-elle.

Pour Brigitte Lacaille, ces déplacements pendulaires sont extrêmement bénéfiques. « Je reviens à la maison énergisée alors qu’en voiture, j’arrive exténuée. Je suis beaucoup plus en forme pour faire le souper et accompagner mes deux enfants dans leurs devoirs », dit cette cycliste des neiges. Et comme elle cumule 128 km de vélo en quatre jours de travail, elle peut sauter le gym sans culpabiliser!

On peut dire la même chose de Jean-François Boily, 45 ans, qui est directeur du parc régional Val-David–Val-Morin, secteur Dufresne. Il vient lui aussi de se convertir à la glisse pour travailler. En plus des avantages énumérés plus haut, ce fondeur en cite un autre : « Je n’ai plus à dégivrer ma voiture ni à pelleter rapidement mon entrée de garage », dit ce Val-Davidois.

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Jean-Francois Boily, devant le mont Césaire. © Simon Diotte

Ses allées et venues à la mode scandinave lui permettront éventuellement de se débarrasser de sa deuxième voiture, espère-t-il. « J’économise, je protège l’environnement et je suis plus en forme », déclare ce père de trois enfants.

Sport-boulot-dodo? Pas bête, après tout.

Pas que pour les Scandinaves!

À défaut d’habiter à proximité d’une piste de ski de fond, il y a moyen d’intégrer l’activité physique à vos trajets quotidiens, même l’hiver. À Montréal, par exemple, un nombre croissant de pistes cyclables du réseau blanc sont déneigées l’hiver. Si vous n’êtes pas du genre à pédaler sous zéro, la marche – avec crampons, accessoire incontournable au temps des changements climatiques! – reste la meilleure option pour garder la forme tout en piétinant allègrement votre empreinte carbone.

Dans les deux cas, les avantages sur la santé sont considérables : dans cette étude publiée dans la revue scientifique British Medical Journal, des chercheurs expliquent que le fait de se rendre au travail à vélo réduit de 45 % le risque de cancer. Quant à la marche pour aller au travail, elle diminue de 27 %, selon eux, le risque de maladie cardiaque.

Plusieurs études soulignent les autres effets positifs des transports actifs sur la santé, comme la perte de poids, la diminution du stress et l’augmentation de la durée de vie.

Enfin, au-delà de la forme physique et mentale, une étude réalisée dans le contexte montréalais a démontré que marcher ou pédaler pour aller travailler quand on habite à moins de cinq kilomètres du bureau est un choix judicieux : c’est moins cher et plus rapide que la voiture!