Dossier spécial : Créer de nouvelles richesses , partie 2

Les emplois d’avenir qui allégeront l’atmosphère

L'ingénieur forestier travaille dans la forêt sur un ordinateur.
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©Shutterstock/Serrgey75
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Retombées positives générales

Le secteur de l’environnement poursuit sa croissance rapide au Canada. Près de 173 000 postes seront à pourvoir d’ici 2025, selon ECO Canada. Voici un survol des métiers les plus prometteurs.

EnviroCompétences, le comité sectoriel de main-d’oeuvre de l’environnement, voit l’avenir des emplois verts d’un bon oeil. Et pour cause. « Il y a 25 ans, se trouver une job comme conseiller en développement durable, c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, illustre la directrice générale de l’organisme, Dominique Dodier. Maintenant, presque toutes les grandes entreprises en ont un département. » Et en raison de la rareté de main-d’oeuvre, les entreprises québécoises s’arrachent tous les travailleurs en environnement actuellement, ajoute-t-elle.

Selon ECO Canada, l’organisme fédéral qui promeut les carrières en environnement, environ un travailleur canadien sur 26 occupait un poste dans ce secteur en 2020. L’emploi pourrait y augmenter de 17 % d’ici 2025, alors que l’emploi total au pays croîtra de 5,4 % durant la même période.

Il est vrai que l’adaptation aux changements climatiques créera de nouveaux métiers et professions. La décarbonation — un processus limitant au maximum les émissions de gaz à effet de serre (GES) pour réduire l’empreinte carbone — créera de l’emploi pour les conseillers dans ce domaine. En effet, le gouvernement du Québec investit près de 1,2 milliard de dollars dans sa Stratégie sur l’hydrogène vert et les bioénergies.

L’efficacité énergétique, la mobilité durable, l’économie circulaire, la biodiversité et les technologies propres ne sont que quelques-uns des secteurs d’avenir en environnement. Ainsi, les mécaniciens pour qui les véhicules électriques n’ont plus de secrets seront très demandés, et des experts de la pollution par le bruit pourraient voir le jour, croit Dominique Dodier.

Rien ne se perd, rien ne se crée

L’économie circulaire ayant la cote, les entreprises auront donc besoin de consultants pour aider les compagnies à faire de meilleurs choix tant pour les matières premières qu’en développement de produits.

De plus, les 3R — réduire, réutiliser et recycler — créeront de l’emploi. « Toutes sortes de petits organismes feront du recyclage, de la réutilisation, de la réparation. Au lieu de jeter les choses, on leur donnera une deuxième vie. Ce sera le développement de toute une nouvelle économie », prévoit Dominique Dodier.

Les valoristes, qui donnent un second souffle aux objets jetés, auront un rôle à jouer dans cette nouvelle économie sociale. Les centres de tri verront aussi leur personnel augmenter. « Un meilleur tri des matières à la source donne de belles initiatives en recyclage et en transformation », ajoute-t-elle.

Les compagnies sont plus nombreuses à dresser leur bilan climat. Elles ont donc recours à des experts pour quantifier leurs émissions de GES 

Robert Dubé, président-directeur général d’Atout Recrutement

Construction et mobilité durable

Les secteurs du bâtiment et du transport, deux grands émetteurs de GES tant au Québec qu’à l’échelle mondiale, seront appelés à se transformer. De nouveaux standards, notamment en ce qui a trait à l’isolation et à l’enveloppe des bâtiments ou aux matériaux, pousseront l’industrie de la construction à s’adapter.

Les experts en efficacité énergétique ne devraient donc pas chômer, selon Dominique Dodier. Des analystes capables de proposer des solutions pour améliorer le rendement des édifices seront requis. Les architectes, eux, devront penser leur profession différemment afin de concevoir des projets durables. Cette redéfinition touchera aussi tous les corps de métier de la construction.

Ces derniers auront du pain sur la planche, puisque les chantiers de construction du Québec produisent quelque trois millions de tonnes de matériaux résiduels, dont moins de 1 % est réutilisé, selon l’organisme Architecture sans frontières Québec.

La transition vers une mobilité durable au Québec devrait en outre créer une multitude de postes verts. Une occasion en or pour les électrotechniciens, les techniciens en électronique et les ingénieurs en mécanique, notamment.« La mobilité durable implique une densification urbaine, souligne Robert Dubé, président-directeur général d’Atout Recrutement, une firme spécialisée en environnement. On aura besoin des urbanistes pour revoir les aménagements. » Et on se tournera entre autres vers les ingénieurs civils pour réussir l’électrification des transports collectifs.

Travailler en environnement, c’est joindre ses valeurs à la santé de la planète. C’est appliquer ses convictions au quotidien. 

Dominique Dodier, directrice d’EnviroCompétences

Des emplois verdissants partout

Les citoyens, de plus en plus conscientisés par le sort de la planète, mettent de la pression sur les entreprises pour qu’elles se dotent de pratiques responsables. « Les compagnies sont plus nombreuses à dresser leur bilan climat. Elles ont donc recours à des experts pour quantifier leurs émissions de GES », explique Robert Dubé.

Les emplois ne se réduisent pas uniquement au secteur même de l’environnement. « On parle aujourd’hui de métiers verdissants », observe-t-il, précisant que l’effervescence se fait sentir dans tous les secteurs d’activité économique. De nouveaux postes, souvent liés à l’expertise et au conseil, apparaissent pour aider les entreprises à réduire leur impact sur l’environnement, notamment les conseillers en développement durable.

Protéger la biodiversité

L’adaptation aux changements climatiques a un impact sur la biodiversité et cela contribue à un regain d’intérêt pour les biologistes. « J’ai beaucoup de demandes pour travailler sur des inventaires fauniques et scientifiques », précise le recruteur Robert Dubé.

Les géologues, les hydrogéologues, les surveillants des risques d’érosion, les techniciens de la conservation et les océanographes sont aussi au front pour protéger la faune et la flore.

Devant la panoplie d’emplois disponibles en environnement, Dominique Dodier invite les jeunes à s’informer. Le site d’EnviroCompétences regorge de vidéos et d’articles pour en savoir plus. « Le secteur compte environ 125 métiers et professions au Québec, mais il demeure méconnu. Pourtant, travailler en environnement, c’est joindre ses valeurs à la santé de la planète. C’est appliquer ses convictions au quotidien. »

L’environment au Québec, c’est :

• 9834 établissements en environnement, dont plus de 90 % ont moins de 50 employés (en 2020)

• 68 214 emplois (en 2016)

• Une main-d’oeuvre plus masculine que la moyenne québécoise ;
7 emplois sur 10 étaient occupés par des hommes en 2016.

• Même si le secteur est vieillissant, 43 % des travailleurs étaient âgés entre 25 et 44 ans en 2016.

Source : EnviroCompétences, Portrait de la main-d’oeuvre du secteur de l’environnement 2020-2021

Cet article provient d’un cahier spécial «Quand freiner le dérèglement du climat crée de la richesse», publié par le quotidien Le Devoir, en partenariat avec Unpointcinq.

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