Dossier spécial : L'école dit stop au réchauffement climatique , partie 5

De l’école à la forêt nourricière

Autonomie alimentaire école forêt nourricière rentrée scolaire Chapais Québec
array(26) { ["ID"]=> int(41816) ["post_author"]=> string(2) "83" ["post_date"]=> string(19) "2021-08-26 06:00:14" ["post_date_gmt"]=> string(19) "2021-08-26 10:00:14" ["post_content"]=> string(0) "" ["post_title"]=> string(39) "De l’école à la forêt nourricière" ["post_excerpt"]=> string(352) "Au-delà du 50e parallèle, ville de Chapais, Jamésie. À l’école secondaire Le Filon, deux enseignantes et leurs élèves ont pris la pioche pour planter une forêt nourricière. Terres rocailleuses et climat nordique n’ont pas été des obstacles à leur détermination. Récit d’une belle expérience qui repose sur un engagement passionné." ["post_status"]=> string(7) "publish" ["comment_status"]=> string(6) "closed" ["ping_status"]=> string(6) "closed" ["post_password"]=> string(0) "" ["post_name"]=> string(55) "autonomie-alimentaire-de-l-ecole-a-la-foret-nourriciere" ["to_ping"]=> string(0) "" ["pinged"]=> string(0) "" ["post_modified"]=> string(19) "2021-08-26 12:48:59" ["post_modified_gmt"]=> string(19) "2021-08-26 16:48:59" ["post_content_filtered"]=> string(0) "" ["post_parent"]=> int(0) ["guid"]=> string(30) "https://unpointcinq.ca/?p=41816" ["menu_order"]=> int(0) ["post_type"]=> string(4) "post" ["post_mime_type"]=> string(0) "" ["comment_count"]=> string(1) "0" ["filter"]=> string(3) "raw" ["header"]=> string(4) "blog" ["displayCategories"]=> bool(true) }
© École Le Filon @ courtoisie.
Created with Lunacy 4 min

Au-delà du 50e parallèle, ville de Chapais, Jamésie. À l’école secondaire Le Filon, deux enseignantes et leurs élèves ont pris la pioche pour planter une forêt nourricière. Terres rocailleuses et climat nordique n’ont pas été des obstacles à leur détermination. Récit d’une belle expérience qui repose sur un engagement passionné.

L’idée a germé quand Gabrielle Chouinard a découvert le mouvement Incroyables comestibles dans le documentaire Demain, sorti en 2015. Cette enseignante du secondaire, qui est aussi formée en herboristerie et qui donne le cours d’éthique et culture religieuse, a toujours organisé des projets stimulants à caractère environnemental parallèlement à ses tâches.

« Ce que j’aime là-dedans, c’est que les jeunes arrivent à comprendre leur pouvoir d’action en s’engageant. Ils apprennent beaucoup à travers ces expériences-là, alors c’est ce qui nous motive », me confie-t-elle par téléconférence. Si elle dit « nous », c’est parce qu’elle est accompagnée de sa collègue Sarah Plante, professeure d’histoire et de géographie, et de trois élèves qui se sont investies dans le projet.

Sarah, qui avoue ne rien connaître aux plantes, s’est facilement laissé convaincre. « Dans un des cours que je donne, explique-t-elle, un chapitre sur l’environnement a été retiré du programme. J’ai trouvé ça dommage qu’on n’en parle pas comme on devrait. Participer à ce comité me permet de le faire davantage. »

Imiter la nature

La forêt nourricière, c’est une méthode de jardinage qui s’inspire d’une forêt naturelle. Les végétaux interagissent entre eux et se rendent naturellement service. Quand les arbres sont adultes, il y a moins d’entretien à faire que dans un jardin, comme dans une cour arrière.
Éloïse, 5e secondaire

Une forêt qui goûte bon

Plusieurs mois après les demandes de bourses, une réflexion approfondie et des apprentissages variés, élèves, parents et enseignants se sont réunis, en mai dernier, pour planter les espèces comestibles méticuleusement choisies. Les semences ont été plantées dans trois lieux distincts, dans des bacs ou dans le sol, sur une surface de 20 m2. Les arbres ont été sélectionnés selon leur maturité pour qu’ils produisent des fruits rapidement.

« Favoriser un accès à l’alimentation locale, gratuite, donc accessible à tous, même en milieu défavorisé » était l’un des buts du projet. De façon plus générale, Gabrielle y voyait une façon d’embellir la ville, ce qui a plu à la municipalité. « On voulait offrir aux gens des espaces agréables. La Ville a choisi des endroits communautaires où il est possible de pique-niquer et de cueillir les fruits directement dans les arbres. »

À des centaines de kilomètres

Quand je demande à mes interlocutrices quelles difficultés elles ont eu à surmonter pendant le processus, elles s’esclaffent. « Des grosses roches! » Si la cohorte a découvert à coups de pioche un sol rude comme le climat, elle a fièrement vaincu l’imprévu.

Au Québec, les zones de rusticité (l’indice de la capacité à résister au gel) varient de 0 (le plus froid) à 5 (le plus doux). Comme Chapais est situé dans la zone 1B, en terre boréale, le choix des espèces à planter était réduit. « L’organisme FaunENord nous a fourni une liste de ce qui pousse dans notre zone, mais la variété n’est pas si grande comparée à d’autres zones », explique Sarah.

Autre défi : trouver une entreprise prête à transporter sa marchandise vers une école d’une soixantaine d’élèves située à 700 km au nord de Montréal. « Trouver un fournisseur qui voulait livrer jusqu’ici, selon nos échéanciers, et qui avait toutes les plantes choisies par les élèves… On a été très reconnaissantes que Paysages gourmands accepte de venir de Lanaudière jusqu’à chez nous! » explique Gabrielle.

Un garde-manger 100% chapaisien!

Dans nos parcelles, on retrouve plusieurs espèces comestibles : menthe verte, sauge, thym rampant, violette odorante, achillée millefeuille, cassissier, gros œillet doré, framboisier, fraisier alpin jaune, cerisier, pommier, rose odorante, poirier russe, argousier, bleuetier, rhubarbe, asperge, mélisse, ciboulette, caraganier de Sibérie, pensées sauvages.
Lili-Jeanne, 2e secondaire

Des parcelles nourricières

Le 22 juin, en soirée, on a organisé une fête pour souligner l’ouverture officielle des parcelles. Au programme, dégustation de recettes savoureuses à base de plantes locales : sablés aux amandes avec compote de rhubarbe, limonade à l’achillée millefeuille, rouleaux de printemps à la pensée sauvage, thé à la menthe.

Parents et amis ont pu découvrir les nouveaux jardins et constaté à quel point ce projet a été une expérience enrichissante pour les participants comme pour les professeurs. « Un beau projet comme ça, ça nous a beaucoup rapprochés de nos élèves. Creuser des trous avec eux lors d’une journée pédagogique, je n’avais jamais fait ça », s’émerveille Sarah.

Si Mélodie, élève de 1re secondaire, a découvert l’existence d’insectes pollinisateurs menacés et qu’Éloïse peut désormais apprécier et reconnaître les plantes de son terroir, toutes ont le cœur gros, car la fin de l’année scolaire marque aussi la fin du projet. Mais, qui sait, avec l’expérience qu’elles ont maintenant acquise, elles auront peut-être envie de faire germer ensemble d’autres initiatives inspirantes!

Suivez-nous sur Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram.