Dossier spécial : On niaise pas avec la puck

La fierté de la LNH est à Montréal

Illustration Centre Bell
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Ça fait 10 ans qu’a été mis en place le programme Vert le but, visant rien de moins qu’assurer au Centre Bell le titre de l’aréna le plus vert de toute la Ligue nationale de hockey (LNH).

Ils ont travaillé fort dans les coins et sont ressortis avec la puck pour devenir un chef de file en matière de gestion environnementale et de développement durable. Récit de l’épopée d’une équipe championne : l’amphithéâtre le plus écoresponsable de la LNH et de l’Amérique du Nord à ce jour!
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@Benoît Tardif
Created with Lunacy 5 min

09 décembre 2017 - Karine Côté Andreetti, Membre de Gryffondor

Si, pour le moment, la coupe Stanley semble être un rêve bien lointain pour les Canadiens de Montréal, leur amphithéâtre, le Centre Bell, est pour sa part au sommet de sa gloire.

Ça fait 10 ans qu’a été mis en place le programme Vert le but, visant rien de moins qu’assurer au Centre Bell le titre de l’aréna le plus vert de toute la Ligue nationale de hockey (LNH).

Ils ont travaillé fort dans les coins et sont ressortis avec la puck pour devenir un chef de file en matière de gestion environnementale et de développement durable. Récit de l’épopée d’une équipe championne : l’amphithéâtre le plus écoresponsable de la LNH et de l’Amérique du Nord à ce jour!
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Commencer par le commencement

« On ne fait pas ça pour l’argent. On s’entend, les coûts pour l’enfouissement des déchets sont moindres en comparaison à ceux engendrés par le recyclage et le compostage. Sans compter qu’il n’y a aucune subvention gouvernementale. Ce n’était pas ça la motivation de Geoff Molson pour entreprendre un virage vert », explique Xavier Luydlin, vice-président de l’exploitation et des relations de travail au Centre Bell.

En effet, la famille Molson a toujours eu à cœur d’agir en citoyens exemplaires pour inspirer d’autres entreprises d’envergure à passer à l’action, d’être des acteurs de changement dans leur communauté.

« Geoff Molson voulait qu’on se démarque comme édifice. Ce projet-là est très sérieux à ses yeux, au point où tous les cadres ont des objectifs liés aux résultats environnementaux. C’est une priorité pour toute l’équipe », poursuit-il.

L’échauffement

Ils ont donc fait leurs devoirs en étudiant méticuleusement tout ce qui se faisait ailleurs dans le but d’innover, de pousser les initiatives encore plus loin. À l’image des émotions des fans pour le CH, il n’y a pas de demi-mesure : le Centre Bell ne fait pas les choses à moitié!

En moins de deux ans, le Centre Bell était déjà 35 % plus performant en économie d’énergie que tous les autres bâtiments à vocation similaire en Amérique du Nord.

Les plus grandes ascensions débutent par de petites actions. 

  • 258 toilettes ont été changées pour réduire de 20 % la consommation d’eau;
  • L’émission de GES a été réduite de 28 % grâce à l’utilisation de gaz naturel;
  • 80 % des achats sont locaux ou fabriqués à partir de matériaux recyclés;
  • Le Canadien de Montréal a compensé les GES émis par tout l’équipement de l’équipe;
  • Tous les produits électriques ont été changés pour ceux ayant la mention Energy Star;
  • Des priorités de stationnement ont été données aux voitures hybrides.

Tour du chapeau

En un an et demi, le Centre Bell a fait l’acquisition de plusieurs choix de première ronde. Ils sont allés chercher trois des certifications les plus rigoureuses, ce qui leur a permis, en 2016, de se classer parmi les 42 finalistes sur 250 applications à travers le monde au prestigieux Beyond Sport Awards, qui célèbre les efforts utilisant le sport pour atteindre des objectifs de développement durable.

1/ LEED ED niveau argent

En octobre 2009, les Canadiens de Montréal sont devenus la première équipe de la LNH à détenir un aréna certifié LEED. Plus de 50 changements ont dû être mis en place et 100 000 $ ont été investis pour obtenir cette certification. Il n’y a pas de masse salariale qui compte quand il est question de marquer des points écoresponsables!

2/ ISO 14001

« Il s’agit réellement de la certification la plus exigeante, car elle nécessite des changements concrets à long terme. Ils nous évaluent chaque année, contrairement à d’autres qui ne se font visiter que tous les cinq ans. Nous nous sommes réellement dépassés pour obtenir cette certification-là », raconte Xavier Luydlin.

3/ Ici, on recycle « niveau 3 »

Ça, ça ne veut pas dire qu’on doit recycler une brève carrière de gardien de but au hockey pour une carrière en musique populaire . Ça signifie plutôt que 80 % de tous les déchets doivent être recyclés ou compostés. À titre comparatif, la certification LEED n’exige que 70 %.

Fouiller dans les poubelles des joueurs

Le Centre Bell est comme Carey Price : il n’y en a pas une qui passe! (ou presque)

Qui joue sur l’avantage numérique? La Green Squad!

Neuf trieurs qui, après chaque grand événement, sont responsables de passer à travers toutes les poubelles et tous les bacs de recyclage pour s’assurer qu’un restant de hot-dog ne se soit pas retrouvé dans les poubelles, par exemple. Ils ne sont peut-être pas dans votre pool, mais ces joueurs-là ont indéniablement les meilleures statistiques!

Actuellement, nous recyclons et compostons entre 85 et 90 % de tous nos déchets. D’ici la fin de l’année, nous serons presque à 100 %.Xavier Luydlin

En effet, dans quelques mois, toutes les matières résiduelles seront compostables, à l’exception des canettes et des verres de bière, ainsi que des bouteilles d’eau.

De plus, depuis le 30 octobre 2017, une escouade formée par RECYC-QUÉBEC sensibilise les partisans à déposer leurs déchets aux bons endroits. « On veut qu’ils fassent ici ce qu’ils feraient à la maison, que ça devienne une habitude. »

80 % des déchets recyclés et compostés signifient 860 tonnes de matières recyclables et compostables par année :

  • 100 tonnes de bouteilles
  • 100 tonnes de verres de bière
  • 2 tonnes de canettes en aluminium
  • 110 000 repas donnés
  • 250 tonnes de plastique, verre et métal
  • 106 tonnes de carton
  • 25 tonnes de bois
  • 6 tonnes d’ameublements
  • 235 tonnes de matières compostables

Une glace éternelle

Étonnamment, alors que l’eau est gratuite au Québec — contrairement à nos voisins du sud — le Centre Bell est l’unique aréna de la LNH qui recycle son eau pour faire sa glace. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que plusieurs équipes américaines sont très intéressées par le processus d’osmose inversé, développé par une entreprise de Boucherville, qu’utilise l’amphithéâtre.

« Chaque année, les Canadiens patinent sur la même glace. Plutôt que de relâcher l’eau dans les égouts, nous la filtrons et la réutilisons. Rien ne se perd, rien ne se crée! » Cela est également bénéfique pour nos égouts, car les produits utilisés pour faire les logos ne sont pas biodégradables.

De plus, notre Sainte-Flanelle est la seule équipe à utiliser des zambonis électriques.

Rester à domicile

« La bière est un élément assez important lors des soirs de matchs. On est chanceux, parce que la brasserie Molson est très près de l’amphithéâtre », raconte M. Luydlin.

« Les certifications nous obligent à walk the talk. On perd notre mention si on ne respecte pas nos objectifs. Les achats locaux ont un gros impact sur notre empreinte carbone. »

85 % des achats, du mobilier aux pains à hot-dog, sont locaux.

Des forêts pleines et des ventres pleins

Au Centre Bell, il y a une volonté d’éduquer les fans, de les sensibiliser, de les intégrer dans les actions environnementales qui tiennent à cœur à l’entreprise. Ainsi, deux programmes d’implication dans la communauté ont été mis sur pieds. 

D’abord, un projet de reforestation. Le principe est assez simple : chaque fois qu’un joueur brise un bâton sur la glace, le Centre Bell plante un arbre à Montréal. Annuellement, cela permet à presque 300 arbres de filtrer l’air de la métropole.

Aussi, le Centre Bell offre l’équivalent de 110 000 repas à la Maison du Père, grâce à son système de récupération alimentaire. Tout ça ne donne pas le goût d’être échangé!

Ce qui se passe sur la glace, reste sur la glace

« Il y a déjà assez de compétition sur la glace, on n’en veut pas ailleurs! », lance Xavier Luydlin pour expliquer le climat d’entraide entre les équipes de la LNH.

Si, grâce aux initiatives du programme Vert le but, le Centre Bell s’est imposé comme le modèle de performance par excellence, ses acteurs ne mangent pas la puck pour autant. Ils font des passes drette sur la palette! « On aide les autres amphithéâtres à implanter les mêmes projets. La LNH prend ça très au sérieux, aussi. Il y a un département complet qui s’occupe de dénicher les meilleures pratiques pour, ensuite, les partager. »

Quelle est la suite des choses pour le Centre Bell? « La prochaine étape serait de devenir un édifice totalement carboneutre. » Si on se fie à leurs dernières statistiques, ils pourraient bientôt tenir la coupe Stanley des GES économisés à bout de bras!