Plessisville : des citoyens en mode solutions

Jérôme Grenier, cycliste à l'année longue à Plessisville, en mode solutions climatiques
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06 mars 2019 - Amélie Cournoyer, Journaliste inspiratrice

Dans la « capitale mondiale du sirop d’érable », des citoyens se fendent en quatre pour alléger l’atmosphère. Portraits de Plessisvillois climato-actifs.

Jérôme Grenier est un adepte de vélo utilitaire d’hiver depuis une dizaine d’années. Si la pratique est courante à Montréal ou à Québec ‒ notamment pour pallier les problèmes de congestion routière ou de stationnement –, elle l’est beaucoup moins à Plessisville, où vivent quelque 7200 personnes sur un petit territoire de 4,45 kilomètres carrés, en plein cœur des Bois-Francs.

Pourtant, par rapport à la voiture, rouler sur deux roues vers le travail, « c’est meilleur pour la santé, pour le portefeuille et pour l’environnement », dit cet enseignant en éducation physique à l’école primaire Saint-Édouard. « Comme la majorité des déplacements à Plessisville ne dépasse pas un kilomètre ou deux, c’est plus rapide et pratique de prendre le vélo, qui est toujours prêt sur le pas de la porte, au lieu de perdre du temps à déneiger la voiture », ajoute-t-il.

Plessisvillois d’adoption, Jérôme Grenier effectue environ 90 % de ses déplacements à vélo. Il croise donc souvent la trentaine de personnes qui circulent sur deux roues dans les rues de Plessisville durant la saison froide. Le défi est de taille en région, mais cela n’a rien à voir avec les chaussées enneigées ou glacées, ni même avec le comportement des autres usagers de la route, soutient-il.

« On fait face à beaucoup de préjugés, on se fait dire qu’on est bizarres. Pour les gens sensibles au regard des autres, c’est plus difficile », dit-il. Histoire de démystifier le vélo utilitaire d’hiver auprès de ses concitoyens, Jérôme a conçu une formation (gratuite) sur le sujet avec son ami Patrick Breton, lui aussi adepte de ce moyen de transport.

Jérôme Grenier en compagnie d'Éliot, un élève de 6e année qui a fait du vélo d'hiver une pratique quotidienne, , une des solutions climatiques mis de l'avant à Plessisville
Jérôme Grenier en compagnie d'Éliot, un élève de 6e année qui a fait du vélo d'hiver une pratique quotidienne.

Tempête d’idées

Voilà le genre de projet qui représente bien la dynamique sociale actuelle à Plessisville : des citoyens qui, comme Jérôme Grenier, stimulent l’action climatique. Et il n’est pas tout seul.

« Parfois, c’est mieux que ça vienne des citoyens. Ça va aller plus loin grâce à eux. »
Justine Fecteau-Fortin, directrice du service de développement durable de Plessisville

En janvier dernier, Mélanie Boulanger et Sabrina Viger, deux amies de 23 ans qui tendent vers le zéro déchet à la maison, ont officiellement lancé le Comité environnemental de l’Érable afin de promouvoir le mouvement à plus grande échelle. Lors de la rencontre préliminaire, en septembre 2018, 25 participants ont fait un brainstorming, duquel a émergé une vingtaine de projets de sensibilisation auprès de la population, des commerçants et des décideurs.

Sabrina Viger et Mélanie Boulanger, les coprésidentes du Comité environnemental de l’Érable en mode solutions climatiques
Les co-présidentes du CEE, Sabrina Viger (à gauche) et Mélanie Boulanger encadrent leur homologue du Club Lions, Philippe Tremblay. © Daniel Moisan

Bacs de partage pour les sacs réutilisables à l’épicerie, soirée « documenterre », porte-à-porte pour sensibiliser les citoyens au poids carbone des sacs de circulaires Publisac : l’OSBL a multiplié les initiatives anti gaz à effet de serre avant même son inauguration, rapporte la Plessisvilloise Mélanie Boulanger, qui a senti un intérêt marqué chez ses concitoyens.

Le Comité promeut aussi les initiatives d’autres organismes, comme ORAPÉ (une ressourcerie qui donne une seconde vie à divers articles ménagers qu’elle revend à prix modique), une boutique d’aliments en vrac, un service gratuit d’échange de livres ainsi qu’une journée de collecte des résidus domestiques dangereux. Enfin, afin de contribuer à diminuer les émissions de GES dans la région, il a aussi établi des partenariats avec le Club Lions, Jeunesse sans frontière, le Carrefour de l’Érable et la Ville de Plessisville.

« C’est fantastique, la création d’un comité comme celui-là! », lance Isabelle Bonsant, directrice générale du Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CREQ), qui figurait parmi les participants de la première rencontre du Comité. « On souhaiterait qu’il y en ait dans toutes les municipalités du Québec. C’est étonnant, parce que c’est le genre de groupe qui se forme généralement dans des municipalités où il y a moins de volonté d’agir. Or, Plessisville est déjà reconnue à l’échelle du Canada pour son dynamisme en environnement. »

L’œuf ou la poule?

Pourquoi ça bouge autant à Plessisville pour le climat? Tant Jérôme Grenier que Mélanie Boulanger croient que vivre dans une petite ville constitue un avantage lorsqu’on cherche à se mobiliser et à agir. « C’est plus facile de créer des liens et des partenariats, soutient Mélanie. Les gens qu’on approche ont déjà vu notre visage. »

De son côté, l’enseignant ne manque pas de souligner le dynamisme de sa municipalité. « Il y a à Plessisville une vague exceptionnelle en matière de développement durable et c’est entre autres grâce au directeur général de la Ville, Alain Desjardins, qui est arrivé ici [il y a six ans] en apportant plein de changements pour en faire une ville verte. Il y a aussi la directrice du service de développement durable, qui est très mobilisée et facile d’approche. »

Cette directrice, c’est Justine Fecteau-Fortin, qui voit d’ailleurs un allié dans le nouveau comité. « La Ville n’est pas toujours la mieux placée pour mobiliser les citoyens autour des projets de développement durable, admet-elle. Parfois, c’est mieux que ça vienne [des citoyens]. Ça va aller plus loin grâce à eux. »

Ce n’est pas Isabelle Bonsant qui la contredira. « Ensemble, les citoyens et la municipalité pourront faire avancer les choses encore plus loin que si chacun travaillait de son côté, résume-t-elle. Parce que ce n’est pas tout d’avoir des élus qui veulent passer à l’action, il faut aussi que la population suive et se mobilise. » Et c’est exactement ce qui se passe en ce moment à « Plessis »!