Des pompiers bien branchés

voiture électrique accidentée
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Retombées positives générales

22 novembre 2019 - Amélie Cournoyer, Journaliste inspiratrice

L’adaptation aux changements climatiques n’est pas toujours là où on l’attend. Parlez-en aux pompiers, dont certains sont désormais formés pour intervenir lors des accidents de la route impliquant des véhicules électriques.

Non, vous ne rêvez pas au volant. Vous croisez bien de plus en plus de véhicules électriques (VE) ou de voitures hybrides rechargeables, jusque sur la Côte-Nord. La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) recensait, en mars dernier, 42 913 de ces véhicules immatriculés dans la province, soit 21 fois plus qu’en 2013! Logiquement, cette hausse fulgurante des bolides électriques sur nos routes se traduit par une augmentation des accidents les impliquant. Ceux-ci sont passés de 39 en 2013 à 380 en 2018, pour un total de 990 au cours de ces cinq années, selon les plus récentes données de la SAAQ.

« Comme c’est de l’électricité, il y a des dangers, on ne se le cachera pas », commente Michel Marchesseault, lieutenant instructeur au Service de protection contre les incendies de la Ville de Sherbrooke (SPCIS). « Mais nos interventions demeurent sécuritaires tant que l’on comprend les composantes du véhicule et les bonnes actions à poser. »

Vroum, boum… pow?

 Premiers répondants lors d’accidents automobiles, les pompiers doivent intervenir rapidement. Si un véhicule électrique ou hybride est impliqué, ils doivent avant tout couper le contact. Comme un moteur électrique n’émet aucun bruit et que l’auto n’a pas de pot d’échappement, il est impossible de savoir si elle est toujours en marche. Elle pourrait alors avancer ou reculer et blesser quelqu’un.

Pour éviter tout risque d’électrocution, les pompiers doivent ensuite désactiver la batterie afin de neutraliser sa forte charge : 400 volts dans les voitures, 600 dans les autobus. Ils peuvent alors arroser la voiture pour refroidir la batterie qui, une fois endommagée, peut prendre feu à tout moment jusqu’à une vingtaine d’heures après l’impact. C’est la raison pour laquelle les VE accidentés depuis peu sont entreposés à 50 mètres de tout bâtiment ou de toute autre voiture, au cas où leur batterie s’enflammerait spontanément.

« C’est pas évident! Les technologies évoluent rapidement et l’information sur les véhicules électriques n’est pas bien diffusée. »
Yassine El Hajjami, lieutenant instructeur au SPCIS

Sécuritaires les VE?

 Les voitures électriques et hybrides sont heureusement conçues pour réduire au minimum les risques d’électrocution à la suite d’un accident. Ainsi, la batterie est installée sous le siège des véhicules hybrides ou intégrée au plancher des véhicules électriques afin de la protéger le plus possible en cas d’impact. Quant aux câbles à haute tension, ils sont placés de manière à réduire le risque que les pompiers les coupent par mégarde lors d’une désincarcération.

Le circuit électrique lui-même peut être arrosé sans risque d’électrocution. Pratique si vous dérapez dans un cours d’eau ou un lac. Non, mais, sérieusement, les pompiers doivent manipuler tout ce qui est électrique avec précaution. Mais encore doivent-ils savoir comment faire…

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Ne pas jouer avec le feu

 Depuis trois ans, des maîtres instructeurs accrédités par l’École nationale des pompiers du Québec (ENPQ) et qualifiés par l’organisme américain National Fire Protection Association offrent une formation sur « la sécurité des véhicules électriques, hybrides et à pile combustible » aux pompiers et pompières du Québec. « Ce programme n’est cependant pas obligatoire, explique Louise Quintin, relationniste à la Direction des communications du ministère de la Sécurité publique. Par contre, les services de sécurité incendie doivent s’assurer que leur personnel soit formé pour intervenir adéquatement, tant pour la sécurité de la population que pour celle de leurs pompiers. »

Il revient donc à chaque service municipal de veiller à la formation de ses employés. Au SPCIS, par exemple, « chaque pompier arrive dans l’équipe avec une formation de base reçue à l’ENPQ. Ensuite, c’est à nous de faire le maintien des compétences et d’uniformiser les pratiques grâce à des protocoles d’intervention », précise Yassine El Hajjami, lieutenant instructeur de la division de formation du SPCIS.

À Sherbrooke, tous les pompiers reçoivent cette formation sur les véhicules électriques et les autobus hybrides de la Société de transport de Sherbrooke. Ils peuvent aussi consulter, au besoin, un guide de référence maison et des vidéos sur les approches d’intervention sécuritaires. Chaque camion dispose également d’un mémorandum régulièrement mis à jour. Ce document décrit les particularités de chaque marque de VE, et notamment les directives pour désactiver la batterie, le nerf de la guerre pour les pompiers.

« Mais, c’est pas évident! Les technologies évoluent rapidement et l’information sur les véhicules électriques n’est pas bien diffusée, déplore Yassine El Hajjami. On doit donc chercher l’information nous-mêmes en échangeant avec d’autres services incendie ou en contactant les constructeurs automobiles. » Bref, pas d’autre choix que de se tenir… au courant!

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