L’innovation agricole pour enterrer les GES

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Pour ce faire, Québec a investi 12,5 millions de dollars provenant du Fonds vert dans le cadre d’un appel de projets sur les technologies vertes. Pour en savoir plus sur le sujet, Unpointcinq s’est entretenu avec Nadine Gaudette, conseillère en développement industriel, en économie verte et en logistique pour le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation.

 

Unpointcinq : Dans le cadre de son Plan d’action sur les changements climatiques, le gouvernement vise entre autres à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur agricole. Quel est le bilan carbone de ce secteur?

Nadine Gaudette : Selon l’Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre (GES), en 2014, le secteur agricole a produit 9,4 % des émissions de GES au Québec, soit 7,7 Mt d’équivalent CO2. Ces émissions proviennent de la digestion des animaux, de la gestion des fumiers, de la gestion des sols agricoles ainsi que du chaulage (NDLR : amender une terre agricole avec de la chaux ou une solution calcique pour réduire son excès d'acidité), de l’urée et d’autres engrais carbonés.  

Cet appel de projets proposait un concept novateur pour stimuler l’innovation. Pouvez-vous l’expliquer?

Cet appel de projets s’adressait, en premier lieu, aux PME québécoises. On veut que les manufacturiers d’équipements travaillent avec les agriculteurs ou les transformateurs ainsi qu’avec les centres de recherche pour concevoir des technologies propres. On veut forcer les différents acteurs de l’industrie à travailler différemment pour créer une chaine d’innovation où tous se partageront la propriété intellectuelle. Le but est de créer des projets mobilisateurs dont tout le monde sortira gagnant.  
Ce programme vise à réduire nos émissions de GES, mais aussi à maximiser les occasions d’affaires des PME québécoises dans notre transition vers une économie verte. Nadine Gaudette
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12 janvier 2018 - Guillaume Roy, En quête d'aventure

Québec veut encourager l’émergence de projets mobilisateurs pour créer des liens entre les manufacturiers d’équipements, les agriculteurs et les centres de recherche. Le but : concevoir de nouvelles technologies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Pour ce faire, Québec a investi 12,5 millions de dollars provenant du Fonds vert dans le cadre d’un appel de projets sur les technologies vertes. Pour en savoir plus sur le sujet, Unpointcinq s’est entretenu avec Nadine Gaudette, conseillère en développement industriel, en économie verte et en logistique pour le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation.

 

Unpointcinq : Dans le cadre de son Plan d’action sur les changements climatiques, le gouvernement vise entre autres à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur agricole. Quel est le bilan carbone de ce secteur?

Nadine Gaudette : Selon l’Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre (GES), en 2014, le secteur agricole a produit 9,4 % des émissions de GES au Québec, soit 7,7 Mt d’équivalent CO2. Ces émissions proviennent de la digestion des animaux, de la gestion des fumiers, de la gestion des sols agricoles ainsi que du chaulage (NDLR : amender une terre agricole avec de la chaux ou une solution calcique pour réduire son excès d'acidité), de l’urée et d’autres engrais carbonés.  

Cet appel de projets proposait un concept novateur pour stimuler l’innovation. Pouvez-vous l’expliquer?

Cet appel de projets s’adressait, en premier lieu, aux PME québécoises. On veut que les manufacturiers d’équipements travaillent avec les agriculteurs ou les transformateurs ainsi qu’avec les centres de recherche pour concevoir des technologies propres. On veut forcer les différents acteurs de l’industrie à travailler différemment pour créer une chaine d’innovation où tous se partageront la propriété intellectuelle. Le but est de créer des projets mobilisateurs dont tout le monde sortira gagnant.  
Ce programme vise à réduire nos émissions de GES, mais aussi à maximiser les occasions d’affaires des PME québécoises dans notre transition vers une économie verte. Nadine Gaudette
 
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L'innovation est une des clés du combat contre les changements climatiques en agriculture. (© Nordnet)

Pourquoi promouvoir ce mode de fonctionnement?

Le fait de devoir se regrouper pour avoir accès au financement gouvernemental contribue à la formation de maillages entre les différents acteurs de l’industrie. Au moins 5 % du budget de chaque projet doit être consacré à la recherche, ce qui permet de créer des liens avec le milieu universitaire ou les centres de recherche. De plus, un autre 5 % des dépenses doit couvrir les frais associés aux contrats de sous-traitance avec des PME québécoises qui ne sont pas partenaires du projet, de sorte que des retombées bénéficiant à plus d’une entreprise sont créées. Les technologies implantées dans les fermes serviront aussi de vitrines technologiques qui aideront les manufacturiers lors de la commercialisation. De telles grappes industrielles permettent de présenter des projets plus solides sur les plans technologique et financier, en plus de créer des filières et expertises vertes au Québec.

 

Quels sont les types de projets admissibles?

Les projets qualifiés doivent obligatoirement proposer une composante innovante pour réduire les émissions de GES dans un des cinq secteurs admissibles. Il y a d’abord les projets en lien avec les technologies de traitement des résidus ou des effluents agricoles, comme les usines de biométhanisation. Le programme vise aussi à concevoir et à utiliser des intrants respectueux de l’environnement, comme les biofertilisants ou les biopesticides. Les trois autres secteurs admissibles sont l’agriculture de précision, la serriculture et la culture intérieure, ainsi que les procédés permettant de réduire la consommation de carburants fossiles.

 

 

Avec ce programme, souhaitez-vous créer de nouvelles occasions d’affaires?

Ce programme vise à réduire nos émissions de GES, mais aussi à maximiser les occasions d’affaires des PME québécoises dans notre transition vers une économie verte. Tout le monde a intérêt à concevoir de nouvelles technologies propres, mais les coûts de développement sont souvent très élevés. En finançant jusqu’à 50 % des dépenses, on s’assure d’aider à la conception et à l’implantation de nouvelles technologies au moment critique. Appuyées par d’autres programmes fédéraux, les subventions peuvent couvrir jusqu’à 70 % des dépenses. Et puisque le montant nécessaire à l’implantation de la technologie est diminué, le retour sur investissement se fait plus rapidement.

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En appuyant ainsi l'innovation agricole, le gouvernement souhaite réduire les coûts de développement et de commercialisation des technologies développées. (© Agriculture et nouvelles technologies)

 

Est-ce que les projets retenus seront ceux qui réduiront le plus la production de GES?

C’est le critère le plus important, car seuls les projets qui ont un grand potentiel de réduction des GES seront retenus. C’est d’ailleurs un critère éliminatoire qui vaut pour 30 % de l’évaluation. Les retombées économiques et les emplois créés sur une période de 10 ans constituent le deuxième critère d’évaluation le plus important (25 %). Le programme évaluera aussi le degré d’innovation du projet (15 %), la qualité du partenariat (15 %), le caractère mobilisateur du projet (10 %) et, finalement, la gouvernance (5 %).

 

Le gouvernement du Québec poursuit-il un objectif de réduction des GES avec cet appel de projets?

Non, puisqu’il serait trop difficile d’émettre des hypothèses de commercialisation pour de telles innovations sur une période de 10 ans. En plus d’éviter d’importantes émissions de GES, on réduit considérablement leur coût par tonne, et cela augmente le potentiel de réduction à long terme.

 

Appel de projets du Fonds vert dans les secteurs agricole et agroalimentaire (PACC)

  • Durée du projet : entre 12 et 18 mois
  • Dépenses minimales : 3 millions de dollars
  • Critère éliminatoire : potentiel de réduction des GES sur une période de 10 ans
  • Subvention maximale de Québec : 50 %
  • Budget alloué : 12,5 M$
  • Pour plus d’informations : Économie, Science et Innovation Québec

L’appel de projets s’inscrit dans le cadre de la mesure 4 du PACC 2013-2020, qui a pour objectif de soutenir la recherche et l’innovation. Cette mesure est financée par le Fonds vert, administré par le MDDELCC.