Emmanuel Gilbert travaille à 86 km de chez lui, ce qui ne l’empêche pas de marcher 3 km avant et après chaque journée de boulot. Une habitude dont ce lève-tôt ne peut plus se passer.
Emmanuel Gilbert
37 ans
Enseignant en éducation physique
En couple
Val-d’Or
C’est la troisième année scolaire d’Emmanuel comme professeur d’éducation physique dans la communauté anicinape (algonquine) de Kitcisakik, au cœur de la réserve faunique La Vérendrye. Du lundi au jeudi, un autobus part à 7 h 15 du stationnement d’un hôtel de Val-d’Or pour transporter les membres du personnel de l’école Mikizicec. Ils arrivent tous en voiture au point de rendez-vous, situé à la sortie de la ville. Tous, sauf Emmanuel.
« Je pars à 6 h 30 de chez moi et ça me prend environ 40 minutes. Je fais mon retour de 16 h 50 à 17 h 30 », décrit-il. Pluie, neige, vent ou froid polaire… rien n’est à son épreuve. « Je ne veux pas promouvoir la surconsommation, mais je pense que c’est important d’avoir un bon équipement pour que ça soit agréable. J’ai plusieurs types de manteaux et de bottes selon la température », témoigne le marcheur.
En raison de la pandémie de COVID-19, la communauté a été fermée aux gens de l’extérieur pendant de nombreuses semaines. Le professeur d’éducation physique a malgré tout conservé sa routine, même en télétravail. « Je marche une heure tous les matins dans les sentiers du parc de la Côte-de-Cent-Pieds, près de chez moi, et je fais la même chose en terminant ma journée de travail. »
Une voiture stationnée
Emmanuel et sa conjointe ont beau avoir chacun une voiture, le trentenaire marche par choix. « C’est vraiment pour me sentir bien. D’abord, ça permet d’activer mon corps avant de bouger avec les jeunes, mais aussi, comme ça fait de longues journées avec le transport, ça me garde actif », explique-t-il.
Ce n’était pas le but au départ, mais je me suis rendu compte que j’économise au moins 180 $ d’essence par mois.
En plus d’éviter de faire tourner son moteur pour réchauffer sa voiture en hiver, sa marche quotidienne réduit ses parcours en auto de 24 km par semaine. « Ce n’était pas le but au départ, mais je me suis rendu compte que j’économise au moins 180 $ d’essence par mois », a-t-il calculé.
Outre leurs bienfaits physiques, environnementaux et économiques, les promenades à pied d’Emmanuel lui permettent d’admirer les premiers rayons de soleil de la journée et de croiser quelques petites bêtes sur une portion de son trajet en terrain boisé. « J’ai déjà vu un renard et aussi une moufette. J’espérais qu’elle rebrousse chemin, parce que moi, c’était mon seul passage! »