50 nuances de vert 

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Le saviez-vous? L’industrie de la mode est la deuxième industrie la plus polluante sur Terre, après celle du pétrole. Actuellement, la planète contient assez de vêtements pour habiller huit fois la population mondiale. Pour déculpabiliser un brin, la mode écoresponsable s’installe dans nos walk-in. Un joli nom attribué aux créations vestimentaires qui sont fabriquées avec des valeurs éthiques sociales ou environnementales mais qui en réalité ne garantit pas à coup sûr de réduire son empreinte carbone.

La mode écoresponsable, ça mange quoi en hiver?

Même si les créateurs favorisent des fibres naturelles (coton bio, lin, chanvre) au détriment de matières synthétiques dérivées du pétrole (polyester, nylon, acrylique etc.), rien ne certifie que ces matériaux sont cultivés localement. Surtout au Québec, où :
  1. Le coton ne pousse pas
  2. La réglementation entourant la culture du chanvre est extrêmement contraignante
  3. Nous ne disposons pas de l’expertise nécessaire pour transformer le lin en tissu (fait intéressant : le Canada est le plus grand producteur de graines de lin au monde, mais le lin à des fins textiles nécessite une autre variété de plant)
Le coton, principale fibre naturelle, provient majoritairement de la Chine, des États-Unis et de l’Inde. Au Québec, la majorité des vêtements et textiles sont importés et sous-traités. En 2015, le total des importations de cette industrie s’élevait à plus de 12 milliards de dollars, soit 600 millions de morceaux à 20$. Quand un vêtement est certifié Fibre biologique – qui est d’ailleurs l’unique certification existante pour contrôler la véracité des appellations dans l’industrie de la mode québécoise – cela est loin de compenser pour les milliers de gaz à effet de serre (GES) émis par le transport de ces fibres.

Éco Vogue : Retracer la source

« La mention écoresponsable est beurrée épais au Québec, lance Dominique P.Bournival, co-propriétaire de la plateforme Éco Vogue. Aussitôt que l’on pose des questions sur pourquoi un vêtement est écologique, on n’obtient pas les réponses que l’on attend. » L’entrepreneure a développé un site web destiné aux familles, rassemblant divers créateurs de mode écoresponsables. Comment s’en assure-t-elle? En retraçant la source de tous les produits en vente sur son site web, mis en ligne en février dernier." ["post_title"]=> string(20) "50 nuances de vert " ["post_excerpt"]=> string(196) "Au Québec, la mode écoresponsable ne porte pas comme un gant son appellation. Les fibres biologiques ne sont pas cultivées à des fins textiles sur nos terres. Comment démêler le vrai du fil." ["post_status"]=> string(7) "publish" ["comment_status"]=> string(6) "closed" ["ping_status"]=> string(6) "closed" ["post_password"]=> string(0) "" ["post_name"]=> string(18) "50-nuances-de-vert" ["to_ping"]=> string(0) "" ["pinged"]=> string(0) "" ["post_modified"]=> string(19) "2021-06-06 19:55:47" ["post_modified_gmt"]=> string(19) "2021-06-06 23:55:47" ["post_content_filtered"]=> string(0) "" ["post_parent"]=> int(0) ["guid"]=> string(56) "https://unpointcinq.ca/non-classifiee/50-nuances-de-vert/" ["menu_order"]=> int(86) ["post_type"]=> string(4) "post" ["post_mime_type"]=> string(0) "" ["comment_count"]=> string(1) "0" ["filter"]=> string(3) "raw" ["header"]=> string(4) "blog" ["displayCategories"]=> bool(true) }
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01 septembre 2017 - Karine Côté Andreetti, Membre de Gryffondor

Au Québec, la mode écoresponsable ne porte pas comme un gant son appellation. Les fibres biologiques ne sont pas cultivées à des fins textiles sur nos terres. Comment démêler le vrai du fil.

Le saviez-vous? L’industrie de la mode est la deuxième industrie la plus polluante sur Terre, après celle du pétrole. Actuellement, la planète contient assez de vêtements pour habiller huit fois la population mondiale. Pour déculpabiliser un brin, la mode écoresponsable s’installe dans nos walk-in. Un joli nom attribué aux créations vestimentaires qui sont fabriquées avec des valeurs éthiques sociales ou environnementales mais qui en réalité ne garantit pas à coup sûr de réduire son empreinte carbone.

La mode écoresponsable, ça mange quoi en hiver?

Même si les créateurs favorisent des fibres naturelles (coton bio, lin, chanvre) au détriment de matières synthétiques dérivées du pétrole (polyester, nylon, acrylique etc.), rien ne certifie que ces matériaux sont cultivés localement. Surtout au Québec, où :
  1. Le coton ne pousse pas
  2. La réglementation entourant la culture du chanvre est extrêmement contraignante
  3. Nous ne disposons pas de l’expertise nécessaire pour transformer le lin en tissu (fait intéressant : le Canada est le plus grand producteur de graines de lin au monde, mais le lin à des fins textiles nécessite une autre variété de plant)
Le coton, principale fibre naturelle, provient majoritairement de la Chine, des États-Unis et de l’Inde. Au Québec, la majorité des vêtements et textiles sont importés et sous-traités. En 2015, le total des importations de cette industrie s’élevait à plus de 12 milliards de dollars, soit 600 millions de morceaux à 20$. Quand un vêtement est certifié Fibre biologique – qui est d’ailleurs l’unique certification existante pour contrôler la véracité des appellations dans l’industrie de la mode québécoise – cela est loin de compenser pour les milliers de gaz à effet de serre (GES) émis par le transport de ces fibres.

Éco Vogue : Retracer la source

« La mention écoresponsable est beurrée épais au Québec, lance Dominique P.Bournival, co-propriétaire de la plateforme Éco Vogue. Aussitôt que l’on pose des questions sur pourquoi un vêtement est écologique, on n’obtient pas les réponses que l’on attend. » L’entrepreneure a développé un site web destiné aux familles, rassemblant divers créateurs de mode écoresponsables. Comment s’en assure-t-elle? En retraçant la source de tous les produits en vente sur son site web, mis en ligne en février dernier.

Pendant les six derniers mois, Dominique a fait le tour des ateliers de création pour s’assurer que les conditions de travail étaient éthiques et surtout, que les vêtements étaient fabriqués ici même, au Québec. « Il est presque impossible de s’assurer qu’un vêtement est entièrement fabriqué au Québec en ne regardant que son étiquette, car certaines étapes peuvent être sous-traitées ailleurs dans le monde. La seule façon de savoir est d’aller visiter directement les lieux. »

Pour se démêler dans tout le marketing qui simplifie la question de l’écoresponsabilité en mode, il faut, d’abord et avant tout, poser des questions.

« Il faut demander pourquoi un vêtement est écologique. Moi, quand on me le demande, je suis heureuse de répondre parce que je connais les réponses. Ce n’est pas le cas de toutes les entreprises. Il y a beaucoup d’éducation à faire.

Dominique P.Bournival

Les nombreuses mamans conscientisées de son entourage ont inspiré l’idée à Dominique : « Elles ont un désir sincère de s’habiller en accord avec leurs valeurs. »

Le chanvre, la solution?

Le principal obstacle des créateurs est l’approvisionnement. C’est encore plus difficile pour les petites entreprises qui ne commandent pas en assez grande quantité pour obtenir un prix abordable. Acheter des fibres locales est très dispendieux. Il n’y a pas de véritable industrie textile au Québec puisque l’importation du coton est bon marché.

Pourtant, le chanvre pourrait aisément pousser sur nos terres. En comparaison au coton biologique, il est nettement supérieur.

  • Aucune matière ou procédé chimique impliqué, contrairement aux tissus synthétiques
  • Pour la même quantité de textile, le chanvre consomme quatre fois moins d’eau que le coton
  • Ne nécessite l’usage d’aucun pesticide ou insecticide
  • Les champs de chanvre capturent le CO2 dans l’air
  • Très résistant aux insectes et aux maladies
  • Pousse très rapidement (11 semaines) et ne requiert que très peu d’entretien
  • Régénère les sols
  • Naturellement antibactérien

Si cela semble être la solution parfaite, ne l’embrassez pas trop vite, car ce chanvre charmant se transforme en grenouille assez rapidement ! Effectivement, il est issu de la famille des Cannabaceae, soit le cannabis. C’est pourquoi sa culture à des fins textiles n’est que très rarement autorisée au Québec.