Charlevoix en autobus, l’heureux choix d’Isabelle

Isabelle Lajoie et quelques usagers du service interurbain prennent la pose en compagnie d’un des chauffeurs de la Corporation de mobilité collective.
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Isabelle Lajoie et quelques usagers du service interurbain prennent la pose en compagnie d’un des chauffeurs de la Corporation de mobilité collective. ©Émélie Bernier
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07 octobre 2022 - Émélie Bernier, Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Pour effectuer la cinquantaine de kilomètres qui sépare sa maison de Clermont de son lieu de travail, l’Hôpital de Baie-Saint-Paul, Isabelle Lajoie n’avait pas le choix : il fallait prendre le volant. Depuis cet été, la Corporation de mobilité collective de Charlevoix (CMCC) lui offre une option climato-sympathique plus que bienvenue!

Beau temps, mauvais temps, grâce au réseau de transport local et régional de la CMCC, la femme de 52 ans peut désormais se rendre au travail et en revenir à bord d’un petit autobus de 24 passagers. « Le gros enjeu était le prix de l’essence qui a grimpé en flèche! Ça me coûtait environ 80 $ par semaine. Quand j’ai vu passer l’information à propos du transport collectif, j’ai d’abord été attirée par les économies que ça représentait, surtout au prix de lancement de 20 $ par mois! » indique-t-elle.

Isabelle Lajoie a toutefois vite réalisé qu’il y avait d’autres avantages associés au transport collectif. « Je fais de bonnes grosses journées à l’hôpital. Le soir, quand j’embarque dans l’autobus, je me sens en sécurité. Je peux relaxer, ne penser à rien ou placoter avec les autres usagers si j’en ai envie! » lance l’assistante technique en pharmacie.

Évidemment, tout n’est pas parfait. Les déplacements sont un peu plus longs en autobus qu’en voiture, par exemple, mais le jeu en vaut la chandelle selon elle. Elle salue d’ailleurs l’organisation, qui a su s’adapter à ses besoins dès la mise en place du service, en juillet.

« Quand j’ai vu les horaires, j’ai trouvé ça dommage parce que ça ne concordait pas avec les miens. J’ai écrit à la corporation et, le lendemain, je recevais un message pour me dire qu’ils avaient ajusté l’horaire pour que ça me convienne. Je n’en suis pas revenue d’avoir un service aussi personnalisé. »

Devant l’hôpital de Baie-Saint-Paul, Isabelle Lajoie grimpe à bord de l’autobus qui la ramènera chez elle à Clermont, à quelque 40 kilomètres de là.
Devant l’hôpital de Baie-Saint-Paul, Isabelle Lajoie grimpe à bord de l’autobus qui la ramènera chez elle à Clermont, à quelque 40 kilomètres de là. ©Émélie Bernier

Le « beau casse-tête »

À la CMCC, dès les premières réflexions sur la mise en place du réseau structurant, on a souhaité s’adapter aux besoins de la clientèle. Avec une région s’étalant sur 6000 km2 et divisée en deux MRC pour un total de 13 villes et municipalités, dont une île, le défi était évidemment de taille, indique la directrice générale Nancy Tremblay.

« Avant, on offrait un service porte-à-porte pour lequel il fallait absolument réserver, au moins 24 heures à l’avance. Nous n’offrions pas de service inter-MRC et certaines municipalités n’étaient pas du tout desservies. Avec le réseau structurant, un de nos objectifs était de pouvoir offrir aux travailleurs de toutes les municipalités un moyen de se rendre vers les villes centres, La Malbaie et Baie-Saint-Paul, et d’en revenir, tous les jours. On souhaitait également développer des circuits intra-urbains à La Malbaie et à Baie-St-Paul, le tout avec des horaires fixes et réguliers », explique la directrice générale.

La CMCC avait aussi l’obligation de maintenir une offre en transport adapté, tel que l’exige la Loi sur le transport afin d’assurer aux personnes handicapées l’accès, sur son territoire, à des moyens de transport convenant à leurs besoins. « Un beau casse-tête! » rigole Nancy Tremblay.

La flotte de véhicules de la Corporation de mobilité collective inclut des petits autobus de ce type pour ses services intra urbains et interurbains.
La flotte de véhicules de la Corporation de mobilité collective inclut des petits autobus de ce type pour ses services intra urbains et interurbains. ©Émélie Bernier

Les touristes dans la mire

La pluralité des clientèles est un autre défi auquel fait face la Corporation, qui a lancé officiellement son réseau en juillet 2022 avec quatre autobus d’une vingtaine de passagers.
« On veut desservir les travailleurs, les étudiants du centre d’études collégiales qui est à La Malbaie, nos aînés qui n’ont pas toujours la capacité de se déplacer aux arrêts d’autobus et, éventuellement, les touristes pour favoriser l’intermodalité avec le train, les traversiers, les bateaux de croisière, etc. », lance Nancy Tremblay.

La directrice convient qu’il y a des progrès à faire. « Au moment où on se parle, on est en train d’adapter les horaires pour être encore plus adéquats et mieux répondre aux besoins. C’est l’année de mise en place. Après l’implantation viennent l’ajustement puis la consolidation. On se donne jusqu’au printemps 2023 pour ajuster et roder notre offre », ajoute-t-elle. Pour cette raison, les actions de communication sont jusqu’ici plutôt timides, convient-elle.

« Pour le moment, la promotion se limite à faire connaître nos services et à informer la population de notre existence, mais la grande campagne de communication est prévue au début de l’été et à l’automne 2023. Les actions de communication seront diversifiées : de la publicité télé, de l’accompagnement à bord des véhicules, des tarifs préférentiels, par exemple. On veut que les gens l’essaient et l’adoptent! »

Il faut laisser aux gens le temps de changer leurs habitudes. Il faut être réaliste, il y a tout un travail d’éducation à faire, mais avant tout, il faut offrir un service simple, efficace et fiable!

Nancy Tremblay, directrice générale CMCC

Séduire le public, un usager à la fois

Pour Isabelle Lajoie, c’est déjà chose faite. Ravie par le service, elle se plaît à jouer les ambassadrices pour la CMCC. « Ici, on n’a pas la même mentalité qu’en ville où prendre l’autobus, c’est normal! Même moi, je n’avais jamais pensé que je prendrais le bus pour aller au travail… Je trouve ça vraiment bien! J’en parle beaucoup autour de moi, et quand je vois monter à bord quelqu’un qui d’emblée ne voulait rien savoir, ça me fait vraiment plaisir. Si on veut que ça marche, il faut que les gens l’utilisent! »

Nancy Tremblay abonde dans le même sens. « Il faut laisser aux gens le temps de changer leurs habitudes. Il faut être réaliste, il y a tout un travail d’éducation à faire, mais avant tout, il faut offrir un service simple, efficace et fiable! » L’équipe se donne du temps, mais a bon espoir de voir la demande croître. Car cette option n’a que des avantages au point de vue environnemental. « On sait qu’il faut agir pour limiter les impacts des changements climatiques et que le transport collectif fait partie de la solution », résume la directrice du CMCC.

Il n’a pas été possible de doter le réseau de véhicules électriques pour la phase de mise en service parce que les véhicules n’étaient pas disponibles sur le marché. « Nous voulions vraiment lancer le service dans les délais prévus, mais ce n’est que partie remise pour l’électrification », ajoute-t-elle.

Le futur, à l’instar des courbes audacieuses et dénivelés vertigineux des routes charlevoisiennes, n’est pas une ligne droite toute tracée. « D’ici 10 ans, de quoi Charlevoix aura-t-elle besoin pour la mobilité de ses citoyens et de ses visiteurs? On n’a pas encore toutes les réponses, mais notre devoir est de les trouver pour être de plus en plus attractif et offrir une alternative durable à l’automobile. Collectivement, on est rendu là », conclut Nancy Tremblay.

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